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Il y a 34 ans, le 14 juillet 1983: enquête judiciaire sur un raid policier à Rivière-Noire

14 juillet 2017, 20:03

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Il y a 34 ans, le 14 juillet 1983: enquête judiciaire sur un raid policier à Rivière-Noire

Ce 14 juillet 1983, le magistrat Bhoyrul, qui siège au tribunal de Bambous, effectue une descente des lieux dans un campement à Rivière-Noire. L’exercice a lieu dans le cadre de l’enquête judiciaire sur ce qui semble être une bavure policière, survenue dans ce bungalow, le 4 mars 1982. Parmi, les autres participants à la visite du magistrat : Mes Michel Avrillon Q.C., Mes Ahmad Jeewah et Me Iqbal Rajaballee, tous deux Senior Crown Counsel. 

En effet, au petit matin de ce 4 mars 1982, lors d’un raid, un jeune homme de 23 ans, Clifford Esther est blessé d’un coup de feu, tiré par un policier. La balle partie d’un revolver mis dans la bouche de la victime, lui est sortie par la nuque, la blessant gravement. 

Ce matin là, des policiers sont descendus dans le campement de Rivière-Noire où le jeune Esther séjourne avec des amis dans le cadre d’une enquête après un hold-up. Quelques jours plus tôt, soit le 22 février, devant le siège du CEB, à Curepipe, des malfrats interceptent une voiture transportant des fonds. Ils abattent un policier avant de s’enfuir avec une somme d’un peu plus de Rs 500 000. Les enquêteurs soupçonnent un certain Sylvio Suntoo d’être l’auteur du vol et croyant qu’il se cache à Rivière-Noire, y envoient une équipe de choc. 

Après la visite judiciaire du 14 juillet 1983, Me Jeewah, pourtant du Parquet, ne peut cacher son indignation devant les nombreuses contradictions dans les dépositions des policiers. Il s’étonne que le mandat de perquisition que les enquêteurs disent avoir obtenu, soit introuvable. Il déplore également que les fonctionnaires de police n’aient pas transporté Clifford Esther d’urgence à l’hôpital après l’avoir blessé. 

Malgré cette plaidoirie de Me Jeewah, Clifford Esther n’aura pas gain de cause. Aujourd’hui handicapé, il ne peut travailler et ne survit que grâce à une maigre pension. Toutes les démarches entreprises pour qu’il soit indemnisé sont restées vaines.