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Testé positif à la méthadone: «Mo pann prend sa mé mo plaide coupab», dit Joorawon

14 juillet 2017, 18:41

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Testé positif à la méthadone: «Mo pann prend sa mé mo plaide coupab», dit Joorawon

Neuf semaines de suspension et Rs 50 000 d’amende. C’est la sanction qu’ont infligée les commissaires de courses à Gulshan Rye Joorawon après la confirmation de la présence de méthadone, un produit prohibé par les Rules Of Racing, dans l’échantillon d’urine ‘B’ envoyé au laboratoire LCH à paris, confirmant l’analyse initiale de Quantilab sur l’échantillon d’urine effectué le 17 juin dernier. 

Le board des commissaires, présidé par John Zucal, a voulu faire du cas Joorawon, «the first of this type I ever witnessed», selon l’Australien, un exemple afin d’endiguer toute ambiguïté sur l’intégrité des courses et la capacité des jockeys à tenir leurs engagements.

Le jockey Joorawon a été catégorique : «Mo pann prend sa mé.» Bien qu’il ait plaidé coupable, le cavalier refuse que les turfistes croient qu’il est un usager de drogue qui essaie de se sevrer. «On n’a rien décelé lors des précédents tests. Alors pourquoi prendre un traitement qui est supposé me guérir d’une addiction fictive ?», a-t-il demandé. 

Selon Joorawon, le faible taux retrouvé dans son échantillon d’urine laisse penser à un cas de contamination. «Il s’agit peut-être d’un foul play. J’ai été en présence de plusieurs personnes dimanche, soit six jours avant la prise d’urine. J’ai peut-être bu dans le verre d’une autre personne sans faire attention», a-t-il expliqué. Il a aussi pointé du doigt un marchand de pain proche de l’hippodrome où il est allé se restaurer, soit deux jours avant la prise d’urine : «Sa boug ki vann dipain la ena bann antecedant la drog. Kapav monn al contamine labas.»

«Mo ena mo famille pu guete» 

À ce sujet, le représentant de Quantilab, Gaston Liew, ne pouvait ni confirmer ni infirmer, du moins avec conviction, que la transmission de ce produit pouvait se faire de cette façon. Pour Joorawon, c’est tout à fait possible à en croire ses médecins. Par contre, M. Liew a précisé que le taux de méthadone était très faible dans l’échantillon d’urine, ce qui pourrait laisser penser que ce médicament a été ingurgité bien avant ou qu’une simple contamination a bel et bien eu lieu.

Le jockey a confié que sa situation actuelle ne lui permet pas ce genre d’écart : «Je n’ai aucun autre moyen de subvenir aux besoins de ma famille en dehors des courses. J’ai étudié jusqu’à l’âge de 8 ans seulement. Je n’ai aucun business. Je dois aussi m’occuper de mes parents car je suis leur seul fils. De plus, j’ai des emprunts à rembourser sur ma maison.» Il a ajouté qu’il n’aurait jamais pris le risque de briser 27 ans de carrière, 11 titres de champion chez les locaux et le rôle de modèle qu’il tient auprès des apprentis, ainsi qu’auprès de ses fans pour une affaire de drogue.

Pour sa part, Nawaz Rawat, le Chief Security Officer du MTC, a déclaré que Joorawon avait été le premier à se soumettre à la prise d’urine après la 13e journée. Ce qui, selon Joorawon, traduit sa bonne foi : «Ou kroir mo ti pu vinn devan devan si mo ti koner mo ena sa produit la dan moi ?» Six cavaliers avaient été convoqués pour remettre un échantillon d’urine ce jour-là.

John Zucal a été très pédagogique dans son approche mais n’a pas omis de souligner la gravité de l’affaire. Il a donc prévenu que la sanction avait pour but de «send a clear message» aux autres éventuels contrevenants. Il s’est assuré que la traduction en créole se fasse par le biais de Me Sandiram Poonisamy et Samraj Mahadia, ses deux collègues commissaires. Il a tenu à faire comprendre à Joorawon que c’est de son devoir en tant que jockey professionnel de fréquenter les bonnes personnes. Zucal a également invité le recordman de victoires au Champ de Mars à mieux préparer l’avenir d’autant qu’il n’est plus tout jeune.

Les Rules of Racing, plus particulièrement le règlement 53 (a) (1) (a), prévoient 12 semaines de suspension et une amende, mais la sanction a été réduite à neuf semaines du fait des circonstances atténuantes mises devant le board. Il n’aura, au final, qu’à purger six semaines, vu qu’il a déjà été suspendu pour trois racing days. Joorawon pourrait monter au training à condition qu’il soit cleared par une analyse négative.