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Le nouveau board d'Air Mauritius est très politique

10 juillet 2017, 23:30

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Le nouveau board d'Air Mauritius est très politique

Les années passent et se ressemblent chez Air Mauritius (MK). Et pour cause, le conseil d’administration qui sera présenté lors de la prochaine assemblée générale, fixée le 24 juillet à Hennessy Park Hotel, sera encore une nouvelle fois très politique. À voir de plus près l’agenda de cette assemblée et la liste des membres, ceux qui se présenteront pour un nouveau mandat comme directeurs sortants et ceux nouvellement désignés, il ressort que certains critères – autres que les devoirs et les responsabilités d’un directeur – ont été privilégiés dans le choix de certains administrateurs. 

Anwar Abbasakoor

Dans la nouvelle liste, on trouve le candidat battu du Muvman Liberater Anwar Abbasakoor, avoué de profession. Pendant 28 ans, il s’est fait un nom dans cette profession en se présentant pour une palette de clients, tant des individus que des sociétés locales et étrangères dans divers domaines dont la fiscalité et l’industriel. 

Ammanah Ragavoodoo

Une autre avouée a été choisie pour siéger au sein du nouveau conseil d’administration. Il s’agit d’Ammanah Ragavoodoo. Elle exerce dans le privé depuis 19 ans, conseillant les entreprises, les entités statutaires ainsi que des clients locaux et étrangers. Détentrice d’une licence en droit de la London School of Economics depuis 1996, elle fait partie de la Mauritius Law Society. Ammanah Ragavoodoo a fait partie du panel légal de Pravind Jugnauth dans l’affaire MedPoint. 

Derek Lam Po Tang

Le nouveau board de MK fait également la place à un industriel, Derek Lam Po Tang. Directeur exécutif du groupe familial du même nom, il est détenteur d’une licence en Business Administration de la Washington State University, des États- Unis. Il se propose d’apporter ses compétences, voire ses expériences acquises ces 25 dernières années au sein du nouveau board de la compagnie nationale d’aviation. 

Nayen Koomar Ballah

Nommé membre en novembre 2016, Nayen Koomar Ballah a connu une ascension fulgurante. Le secrétaire au cabinet et chef de la Fonction publique depuis septembre 2016 se donne de nouvelles responsabilités au sein de MK. La nomination de ce commis de l’État, proche parent de lady Sarojini Jugnauth, sera ratifiée le 24 juillet. 

Somas Appavoo

Quant à Somas Appavoo, il succédera à Megh Pillay, licencié le 28 octobre 2016 après avoir été en poste pendant huit mois. Somas Appavoo a fait des études à l’École nationale d’aviation civile à Toulouse et a travaillé à MK dans le passé avant de se joindre au groupe Airbus. Il compte plus de 20 années d’expérience dans le secteur de l’aviation. Le nouveau CEO a été recruté sous contrat, renouvelable après trois ans. 

Prakash Maunthrooa et Bissoon Mungroo

Toujours dans cette liste, deux proches du MSM ont été reconduits aux postes de directeurs. Il s’agit du conseiller de Pravind Jugnauth et ex-Campaign Manager de sir Anerood Jugnauth au no 7, Ramprakash Maunthrooa, et du propriétaire de Manisa Hotel, Bissoon Mungroo. Ce dernier est un proche du parti soleil. Dans la foulée, on retrouve Yoosuf Salemohamed, le directeur sortant, qui est proche du ministre du Logement et des Terres, Showkutally Soodhun. 

Visiblement, le conseil d’administration d’Air Mauritius attire toujours la convoitise des proches du pouvoir et des conseillers des ministres.

RotorEquip futur partenaire ? 

Le but : trouver une synergie entre les deux compagnies. RotorEquip Ltd, qui attend l’arrivée de son premier hélicoptère, a fait une offre de partenariat à Air Mauritius (MK). Son président, Francis Piat, indique qu’il a soumis des propositions en ce sens en avril et la validité de l’offre est de six mois. «On a montré à MK ce qu’on veut faire et vice versa», souligne-t-il. 

Les opérations de RotorEquip devraient débuter au dernier trimestre 2017. «Des discussions sont en cours pour officiellement nommer l’encadrement technique de la compagnie, conformément aux règlements de l’Aviation civile de Maurice», explique Francis Piat.

En outre, le président de la compagnie locale affirme qu’un nouveau Chief Executive Officer (CEO) mauricien sera nommé car, il y a trois semaines, RotorEquip s’est séparée de son CEO, le Sud-africain Christopher Piggott. Ce dernier aurait fait une proposition formelle au conseil d’administration pour racheter 100 % des parts, en juin, affirmant qu’au cas contraire, il démissionnerait. Or, le 7 juin, le conseil d’administration a rejeté l’offre du Sud-africain et sa démission a été acceptée.

Il a quitté Maurice le lendemain «de son propre chef». Il a aussi confirmé la rupture de son contrat «sans pour autant respecter la période de préavis de 30 jours et sans handing over», avance-t-on. Depuis, un audit interne est en cours pour examiner la situation actuelle.

RotorEquip a aussi démenti des rumeurs «diffamatoires», selon lesquelles elle n’a pas payé ses employés. «Tous les salaires des équipes opérationnelles ont été payés selon leurs contrats et la loi», dit Francis Piat.