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[Vidéo] Îlot Mangénie et Île-aux-Cerfs: ça sent le roussi pour les opérateurs de BBQ

9 juillet 2017, 18:16

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[Vidéo] Îlot Mangénie et Île-aux-Cerfs: ça sent le roussi pour les opérateurs de BBQ

Ils travaillent sur l’Îlot Mangénie et l’Île-aux-Cerfs depuis des années. Pourtant, nombre de ces opérateurs de barbecue n’ont de permis. Une situation qui ne devrait perdurer, le ministère du Tourisme voulant y mettre bon ordre. Et cela, au grand dam des opérateurs.

Ils naviguent en eaux troubles depuis que le ministère du Tourisme a émis le souhait de vouloir mettre de l’ordre dans le business de «grillades» sur l’Îlot Mangénie, à quelques encablures de l’Île-aux-Cerfs, dans l’est du pays. Les questions fusent du côté des opérateurs qui s’y sont installés depuis des années. Seront-ils obligés de déménager sur une autre île ?

Le ministre du Tourisme, Anil Gayan, et les représentants de Sun Resorts, qui gère l’Île-aux-Cerfs, ont eu une réunion avec ces opérateurs, le jeudi 29 juin. Le but : leur trouver un espace convenable sur l’Îlot Mangénie pour qu’ils puissent travailler dans des conditions optimales. Le hic : depuis toutes ces années, une bonne partie des opérateurs travaillent sans avoir de permis.

Hygiène et sécurité

Le but de régulariser le secteur est essentiellement de s’assurer que les normes d’hygiène sont respectées. Certains décrient les conditions dans lesquelles la nourriture est préparée et conservée. «Nous sommes en train de projeter une mauvaise image de l’Île-aux-Cerfs et du pays. Il faut à tout prix remédier à cela», maintient Marc Amelot. Il insiste sur la nécessité de trouver un emplacement approprié avec des toilettes et d’autres facilités. «Si nous voulons avoir plus de touristes, il faut agir le plus vite possible. Nous allons aussi revoir la zone de baignade autour de l’îlot», ajoute-t-il.

Mary Joyce, une habitante de Trou-d’Eau-Douce qui travaille sur l’Îlot Mangénie depuis quelques années, a des appréhensions concernant le projet de relogement des opérateurs. «Me si zot trouvé zot kapav donn nou enn meyer plas ek so twalet tou, li ti pou bon pou nou mem», concède-t-elle.

Marc Amelot explique que, selon le projet envisagé, les clients seront acheminés vers des kiosques de bienvenue. Dans ces installations, les opérateurs officiels qui travailleront sur l’Île-aux-Cerfs pourront présenter leurs activités. L’idée est de faire des grillades au barbecue ayant une cheminée centrale, des tables, des chaises et des couverts. Il y aura aussi des toilettes, des poubelles et un lieu couvert pour abriter les gens quand il pleut.

«Le master plan, une fois officialisé avec les opérateurs historiques, devrait permettre de rendre ses lettres de noblesse à l’Île-aux-Cerfs. Il faut que la promesse d’endroit paradisiaque faite en Europe, et partout dans le monde, soit réelle et visible aux clients à leur arrivée», dit Marc Amelot.

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Permis octroyés aux opérateurs historiques

«Les opérateurs de barbecue n’ont ni le permis ni le droit d’opérer sur l’Îlot  au Mangénie», soutient Marc Amelot, directeur général de l’Île-aux-Cerfs Golf Course, du groupe Sun Resorts. Il explique que les autorités et Sun Resorts ont fait preuve de tolérance durant toutes ces années. Mais, dit-il, il faut tenir compte de l’aspect environnemental de même que de l’image de l’Île-aux-Cerfs. «Nous ne sommes pas là pour leur fermer la porte. Il y a des opérateurs historiques qui sont là et c’est important de les reconnaître et de travailler ensemble afin de rehausser le niveau. Cela passe par l’obtention des permis, qui témoignent du respect des normes d’hygiène et de sécurité», fait ressortir Marc Amelot.

Ainsi, les opérateurs qui ont plus de dix ans de service auront le statut d’opérateurs historiques et seront en lice pour l’obtention des permis. Moïse Dardenne, qui travaille sur l’île depuis plus de 20 ans, semble favorable à l’idée de régulariser le secteur. «Mo pansé li rézonab fer sa parski pou ena enn lord aster.»

Revenus non déclarés

Outre le permis, le ministère espère, à travers cette démarche, amener tous les opérateurs à déclarer leurs revenus à la Mauritius Revenue Authority. Les tarifs sont différents d’un opérateur à un autre et les autorités n’ont pas moyen de quantifier le revenu engrangé par ce secteur.

Nous nous sommes renseignés sur les tarifs pratiqués auprès d’un opérateur. Il nous révèle qu’un aller-retour à l’Île-aux-Cerfs coûte environ Rs 450 à un Mauricien. Pour le touriste, cela se situe aux alentours de Rs 1 000. Quant aux excursions, pour un Mauricien le prix varie de Rs 700 à Rs 1 800, dépendant des offres. Pour le touriste, c’est plus cher, allant jusqu’à Rs 2 000.

«Minis ti dir ki tou dimounn ki éna so Business Registration Number bizin déklar so révéni ar MRA. Mé ziska zordi nou sir ki permi grillade péna», déplore Moïse Dardenne. Il estime qu’il est important qu’ensemble avec Sun Resorts, tout le monde œuvre pour mettre de l’ordre dans le système.