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Hong Kong: Carrie Lam, louée pour sa compétence, haïe par les démocrates

1 juillet 2017, 11:48

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Hong Kong: Carrie Lam, louée pour sa compétence, haïe par les démocrates

Carrie Lam, première femme à diriger le gouvernement de Hong Kong, a face à elle une tâche ardue: apaiser les tensions politiques. Mais ses opposants craignent qu’elle n’aggrave les lignes de fracture dans l’ex-colonie britannique.

Les partisans de Mme Lam, qui a prêté serment samedi en présence du président chinois Xi Jinping, louent sa ténacité et ses compétences.

Agée de 60 ans, cette mère de deux enfants a fait carrière dans la fonction publique avant d’entrer en politique. Elle a dit samedi dans son discours d’investiture qu’elle avait atteint le moment le plus important de sa vie, parlant d’un «défi énorme».

Jusqu’au début de l’année, elle était l’adjointe du chef du gouvernement sortant Leung Chun-ying. Et l’impopularité de celui qui était accusé par ses détracteurs d’être la marionnette de Pékin a rejailli sur Mme Lam.

Haïe par le camp démocrate, elle est accusée par ses contempteurs d’être la «nourrice» de M. Leung («lai-ma» en cantonais) en raison de sa fidélité à ce dernier.

Cette image négative a été confortée lorsque Mme Lam a soutenu en 2014 un projet de réforme défendu par Pékin, décrié par l’opposition comme relevant de la «fausse démocratie».

Ce projet avait précipité dans la rue des dizaines de milliers de personnes pour réclamer un véritable suffrage universel à Hong Kong. Pékin n’avait cependant rien lâché.

Resserrer les liens

En campagne, elle s’est présentée comme l’artisan du changement, se concentrant sur des questions comme la pauvreté et le logement qui alimentent également l’insatisfaction dans l’ex-colonie britannique revenue il y a 20 ans jour pour jour dans le giron de la Chine.

Née dans une famille humble de cinq enfants du quartier de Wanchai (centre), elle était loin d’être aussi populaire dans les sondages que l’ancien ministre des Finances John Tsang.

Mais cela était sans conséquence sur son élection puisque le chef de l’exécutif est désigné par un collège de grands électeurs acquis à Pékin.

Mme Lam était considérée comme la candidate du régime et donc largement favorite. Quand elle avait quitté en janvier son poste d’adjointe afin de faire campagne, sa démission avait été avalisée rapidement par la Chine. Pékin avait en revanche mis plus d’un mois à accepter la démission de M. Tsang.

Lors de son discours, samedi, Mme Lam a souligné devant M. Xi que Hong Kong avait largement profité du soutien de la Chine.

«Tant que nous resterons unis, je n’ai aucun doute du fait que Hong Kong ira encore plus haut», a-t-elle dit.

Après son élection, elle avait déploré que Hong Kong «souffre de divisions graves».

«Ma priorité, c’est de guérir ces fractures», avait-elle lancé après sa victoire, soulignant aussi qu’il ne pouvait y avoir de place pour les revendications indépendantistes émises par de jeunes militants échaudés par l’échec du mouvement de 2014.

Mme Lam a subi quelques mésaventures en tentant de présenter une image de femme du peuple. Lorsqu’elle a pris le métro durant la campagne, elle a semblé tout ignorer de l’utilisation de la carte «Octopus», dont les Hongkongais se servent dans tous les transports et dans de nombreux commerces.

Elle avait également été moquée après une anecdote relatée à la presse sur une mission nocturne pour acheter du papier toilette, qui montrait qu’elle ne savait pas où se procurer des denrées de base dans une ville qui foisonne de supermarchés et supérettes.