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Lutte contre le trafic de drogue, en faisons-nous assez ?: ce qu’en pensent les Mauriciens

27 juin 2017, 03:30

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Lutte contre le trafic de drogue, en faisons-nous assez ?: ce qu’en pensent les Mauriciens

Aujourd’hui est célébrée la Journée internationale contre l’abus et le trafic de drogue. Depuis le début de l’année, les arrestations liées au trafic de drogue se multiplient. Mais force est de constater que les stupéfiants continuent à entrer dans le pays.

Aniket S., 21 ans, employé dans la capitale

«Il n’y a pas assez de campagnes de sensibilisation. Ceux qui le font prétendent savoir par quoi ceux qui se droguent passent. Je ne consomme ni d’alcool, ni de cigarette et je ne suis aucunement un délinquant, mais je fume quelques joints de cannabis. Auparavant, j’ai touché aux drogues de synthèse mais, heureusement, j’ai pu réaliser à quel point cela me détruisait. Aujourd’hui, je suis au naturel à 100 % et je pense que le gouvernement devrait légaliser et gérer la vente du gandia.»

Daniel Selvon, 29 ans, travaille à son compte

«Si le cannabis était légal, le pays accueillerait un plus grand nombre de touristes. Il suffit juste de regarder le nombre de visiteurs que reçoit Amsterdam. Les revenus du secteur touristique exploseraient. Les jeunes, eux, n’auraient plus tendance à se ruer vers toutes sortes de drogues dures. Si l’État contrôlait et générait la vente à usage récréatif, les caïds et la mafia de la drogue n’existeraient plus.»

Nilen Naraina, 19 ans, étudiant

«Il faudrait plus de campagnes de sensibilisation de la part des écoles, dans les rues et à la maison. Les parents devraient pouvoir parler de ce sujet avec leur enfants afin d’éviter qu’ils ne dévient du droit chemin.»

Sebastien Capdor, 23 ans, en projet professionnel

«Je trouve qu’il n’y pas assez de campagnes de sensibilisation. Il n’y a pas assez de causeries et d’ouvertures pour les jeunes. S’ils sont en difficulté, ils seront réticents à l’idée d’approcher les centres afin de demander de l’aide de peur d’être jugés.»

Minaco Philippe, 25 ans, chômeuse

«La drogue doit cesser d’entrer dans le pays car cela détruit des familles et des vies. Le gouvernement devrait trouver d’autres stratégies pour les problèmes existants, plutôt que de montrer des chiffres et dire qui a fait quoi !»

Mina Cornette, 28 ans, chômeuse

«Les institutions concernées devraient agir au lieu de courir après les marchands ambulants. Il y a des faux-semblants. Où vont les drogues saisies ? Qui dit que la totalité de ces drogues est détruite ? Nous voyons des images à la télé, mais étant donné que la mafia a envahi les institutions, des questions se posent.»

Kenny Tailly, 24 ans, commerçant

«Nos institutions sont en train de faillir. Il y a des solutions mais personne ne veut les entendre. Oui, certains réseaux sont en train d’être démantelés, mais une trop grande partie de la population est touchée par la drogue. Les poubelles des institutions se remplissent de paperasseries avant même que leurs journées ne débutent. Avec des paroles et des images, nous n’arriverons à rien.»

Sharonne Yves, 31 ans, responsable d’une équipe de commerciaux

«Il faudrait avant tout contrôler les membres de la police. Notre petit pays figure parmi les premiers pays africains touchés par la drogue ! Des Mauriciens connaissent des dealers alors que les forces de l’ordre prennent un temps fou avant de les démasquer. De simples consommateurs de cannabis se retrouvent derrière les barreaux et lorsqu’ils sortent de prison, ils sont accros à la drogue dure ! Si le gouvernement légalisait le cannabis, qu’il en gérait la vente et faisait payer une taxe aux consommateurs, il n’y aurait pas autant de soucis. Maurice est trop touché aujourd’hui pour que l’on puisse éradiquer totalement le problème. Cela va empirer si le gouvernement ne revoit pas sa position. Je sais de quoi je parle car j’ai vécu pendant quelques années dans une cité.»