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A Milan, une mode qui cherche l'efficacité et célèbre l'individualisme

19 juin 2017, 01:00

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A Milan, une mode qui cherche l'efficacité et célèbre l'individualisme

Pour sa deuxième collection chez Dirk Bikkembergs, le Britannique Lee Wood a présenté, dimanche à Milan, une garde-robe qui cherche avant tout l'efficacité, tandis que le jeune Coréen Munsoo Kwon, parrainé par Armani, a exploré le phénomène de l'individualisme.

«J'ai voulu construire des vêtements avec juste ce qui est nécessaire, sans rien cacher du travail réalisé et pour un homme qui cherche à être efficace sans trop faire le beau», a expliqué à l'AFP le styliste Lee Wood, qui a repris l'an passé les rênes de la marque belge Dirk Bikkembergs.

Pour atteindre son but, il s'est inspiré du mouvement architectural «brutaliste», en vogue entre les années 1950 et 1970 et caractérisé par des formes géométriques anguleuses et répétées. Le béton brut a souvent été utilisé par ses représentants dont l'un des plus célèbres est Le Corbusier.

«Je voulais appliquer ce principe à la mode de Dirk Bikkenbergs en racontant le vêtement de façon directe, sans fioritures», a confié Lee Wood. 

«J'ai utilisé les matières de façon très directe, comme le maçon qui laisserait le ciment ou le béton apparents», a ajouté le designer, qui est passé par l'équipe créative de la maison Versace.

Sa collection hommes pour l'été 2018 est donc basée sur des modules qui se répètent à l'envi, comme ces poches plaquées sur des blousons denim oversize (grande taille) ou ces empiècements à l'arrière des jeans, façon patchwork. Les ourlets, non finis, sont eux aussi apparents aux bas des pantalons.

Le vestiaire est complété par des parkas ou des blazers croisés, à boutonnage asymétrique portés sur des sandales ou des bottes, elles aussi très fonctionnelles.

Les teintes, crème ou marine, contribuent à donner à l'ensemble une allure très estivale «pour un homme qui doit être vrai et spontané».

Munsoo Kwon et les Yolos

Invité cette année à Milan par Giorgio Armani - le styliste italien donne chaque année sa chance à un jeune créateur - le Coréen Munsoo Kwon s'est intéressé l'individualisme, phénomène social grandissant en même temps que le nombre d'individus vivant seuls.

«Après les Yuppies (citadins actifs des années 80), les Bobos (qui épousent les valeurs de la contre-culture et du matérialisme), voici les Yolos, qui conduisent leur vie en pensant au présent, sans se soucier du futur», explique Munsoo Kwon, qui s'est formé au sein d'écoles de création américaines.

L'acronyme Yolo signifie "You only live once" (On ne vit qu'une fois) et peut s'apparenter à l'expression latine Carpe Diem, (Cueille le jour présent).

Pour ces jouisseurs de l'instant, le styliste a prévu des vêtements où ils se sentiront à l'aise, comme des maxi-manteaux fins et légers, des pantalons amples ou des blasers aux épaules larges.

Ils disposeront aussi dans leur garde-robe de capes ou d'imperméables transparents, pour les jours de pluie, ou de bombers aux impressions camouflage. Et pourront aussi oser le pull manches longues rayé jaune et noir, façon abeille, sur la chemise aux motifs floraux...

MSGM à Venice Beach

Pour le label italien MSGM, qu'il a fondé en 2008, Massimo Giorgetti a dit s'être inspiré du coucher de soleil californien de Venice Beach.

Fidèle à sa fantaisie habituelle, l'ancien DJ (il ne possède pas de réelle formation de mode) propose des looks aux motifs floraux, écossais ou camouflage sur des blousons, bombers et autres parkas. On retrouve, là encore, des poches plaquées et des vêtements de pluie translucides. 

T-shirts droits, chemises fluides à manches courtes et pantalons en trompette complètent le vestiaire très streetwear de la marque, qui s'adresse surtout aux jeunes.

Le designer-entrepreneur, qui sait ce que marketing veut dire - il a ouvert près de 700 boutiques dans le monde - décline aussi le logo MSGM dans toute la collection, en plus ou moins gros caractères.