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Négligence médicale alléguée : «Mon père a subi une opération incomplète»

10 juin 2017, 23:30

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Négligence médicale alléguée : «Mon père a subi une opération incomplète»

Le rapport médical de la clinique indique que le médecin n’est intervenu que sur deux des trois artères obstruées de son père. Le fils du défunt martèle qu’il y a eu manque de professionnalisme et rupture de contrat dans cette affaire. Il n’exclut pas la possibilité d’entamer des poursuites.

Il est dévasté depuis la mort de son père. Mais Kevin Ghoseawon ne compte pas pour autant baisser les bras. Il est persuadé que le médecin qui a opéré son père n’a pas fait son travail comme il le fallait. Ce dernier, avance-t-il, avait trois artères coronaires obstruées. Or, lors de l’opération, on n’en a débloqué que deux. L’affaire a été envoyée au Medical Council et la clinique a initié une enquête en interne.

Soovendra Ghoseawon a été admis dans cette clinique, située dans le Nord, le 9 mars, pour une angiographie (NdlR, un examen radiologique qui permet d’étudier les vaisseaux sanguins non visibles sur des radiographies classiques). Le constat tombe, sans appel : le quinquagénaire a trois artères coronaires bouchées.

«Le médecin a conseillé à mon père une angioplastie. Il nous a dit que c’était sans risque. J’ai donc donné mon autorisation», soutient Kevin. Quelques jours plus tard, soit le 15 mars, Soovendra est alors admis à la clinique pour subir l’intervention. Et c’est à partir de là que les problèmes auraient commencé.

Contrairement à ce qui est stipulé sur le site de l’établissement, aucun rapport ne lui a été remis à la suite de l’intervention, s’insurge notre interlocuteur. Ce, malgré ses demandes insistantes. Quelques jours plus tard, soit le 28 mars, Soovendra décède sur son lieu de travail à la suite d’une crise cardiaque. Le rapport d’autopsie conclut à une «coronary inefficiency».

Finalement, après maintes demandes auprès de la clinique, son fils parvient à avoir en sa possession le rapport de l’intervention chirurgicale et découvre que le médecin n’a débloqué que deux artères de son père, au lieu de trois. «Personne n’a pu m’expliquer pourquoi. On m’a simplement dit que si la troisième artère avait été débouchée, cela n’aurait servi à rien…»

Le jeune homme, effondré, ne comprend toujours pas pourquoi personne ne lui a dit que la troisième artère ne pourra pas être traitée. «Je me serais tourné vers une autre clinique. Là, j’ai donné mon aval pour une opération incomplète et cela a tué mon père. Je me sens responsable de tout», lâche-t-il, au bord des larmes.

Cet habitant d’Argy poursuit en disant que depuis le décès de son père, sa mère est très affectée et demande sans cesse quand son mari sera de retour. Le pire, déplore-t-il, c’est qu’il a signé et payé pour que son père bénéficie d’un traitement complet.

«Mon père n’a bénéficié que d’un traitement partiel. Ce qui, selon moi, est un manque de professionnalisme et une rupture de contrat.» L’affaire a été rapportée à la police et au Medical Council et une enquête a été initiée. Kevin Ghoseawon n’exclut pas l’éventualité d’entamer des poursuites contre la clinique.

Sollicitée, une source de la clinique a fait savoir qu’une enquête en interne a été lancée. «Il faut attendre le rapport car nous n’avons pas les compétences pour juger s’il y a faute ou pas. Nous avons eu plusieurs rencontres avec le fils du patient et le médecin. Il faut aussi savoir que le patient n’est pas décédé à la clinique», a-t-on fait valoir.