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Affiches illégales : La Sentinelle porte plainte

6 juin 2017, 09:21

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Affiches illégales : La Sentinelle porte plainte

 

Le directeur des ressources humaines de La Sentinelle Ltée (LSL) a porté plainte le lundi 5 juin au poste de police de Baie-du-Tombeau. Et ce, concernant les affiches illégales et diffamatoires contre l’express. Celles-ci ont été placardées un peu partout dans les régions côtières et rurales. Dans sa plainte, le directeur des ressources humaines explique que ce sont les employés de l’entreprise qui ont attiré son attention. Il a démenti le contenu et a affirmé qu’il porte atteinte à la réputation du journal. Par ailleurs, il s’agit d’affiches illégales, dépourvues de tampon et du nom de l’imprimerie.

Ces affiches ont été placardées à  Bel-Air Rivière Sèche
Ces affiches ont été placardées à Pamplemousses

 

Ces affiches ont été placardées à Bramsthan

La condamnation est d’ailleurs unanime, peu importe les régions. «Ceux qui ont fait ça ont agi de manière irresponsable car ils ont aussi collé leurs affiches sur les panneaux indiquant les directions», déplore Kamalsaw Gajadur, président du conseil de district de Savanne. C’est en ces termes qu’il commente les affiches illégales placardées dans plusieurs villages du Sud, de La Flora, à Souillac.

Francis Lacarcasse, un habitant de Saint-Aubin, village où il semble y avoir un plus grand nombre de ces affiches, s’étonne de voir qu’elles n’ont pas été enlevées le lendemain même et n’ont pas été marquées d’une croix noire, comme c’est le cas pour les affiches illégales. «S’il s’agit d’affiches politiques, elles ne tardent pas à être enlevées. Le nettoyage se fait très vite. Est-ce parce qu’il ne s’agit pas de politiciens que cela tarde ?» Est-ce au conseil de district de s’assurer que ces affiches soient enlevées ? À cette question, Kamalsaw Gajadur répond que les cas d’affichage illégal relèvent de la police. «Souvent, la police demande les services du conseil de district pour le nettoyage et nous aidons, comme toujours.»

Dans l’Est, comme à Bel-Air, les impressions des habitants ne sont guère plus positives. Avish Ramkurrun, jeune travailleur social de la région, estime que c’est un coup monté contre l’express. «Ces personnes qui ont placardé ces affiches ont pour objectif de faire développer un sentiment de dégoût à l’encontre de l’express, tout cela parce que ce journal et la presse en général sont en train de dénoncer certaines vérités

 Nuvin Mungla, président du village de Poste-de- Flacq, est du même avis. «C’est une attaque contre la liberté d’expression. L’express a toujours dénoncé la politique gouvernementale quand il le faut.» Plus au Nord, Arsenal, Plaine-des-Papayes, Goodlands, ont aussi été salis par cette campagne d’affichage sauvage. Nous en avons informé Sunael Purgus, le président du conseil de district de Pamplemousses, qui n’était, lui, pas au courant. «Je n’ai pas vu ces affiches mais je suis contre les affiches et les banderoles illégales. Surtout lorsque c’est diffamatoire. Récemment, lors d’une campagne de nettoyage, j’ai retiré toutes les affiches et je le ferai aussi demain (NdlR, aujourd’hui). J’ai l’intention de faire un petit tour pour voir la situation et demain même il y aura une équipe qui travaillera pour nettoyer et tout enlever.» Il est rejoint en cela par Vikram Hurdoyal, président du conseil de district de Flacq, qui annonce que le conseil de district enlèvera ces affiches.

Qui en sont les auteurs ? D’après un membre du Mouvement socialiste militant, qui condamne ces affiches, «un cercle d’individus semble s’être donné pour mission de ternir la réputation de ceux qui peuvent nuire au pouvoir. Parce qu’ils bénéficient du pouvoir eux-mêmes !»

 

Ce que dit la loi

 Les articles 202 à 205 du Code pénal régissent les publications écrites. Toute publication – affiches, livres et journaux, entre autres – doit impérativement porter le nom, la profession et l’adresse de l’auteur ou de l’imprimeur. Sans quoi, les contrevenants s’exposent à une amende de Rs 10 000 et à six mois de prison. Cependant, la loi prévoit des peines amoindries si, par exemple, les imprimeurs font connaître l’identité des auteurs ou si les colleurs des affiches donnent l’identité de l’imprimeur. Toutes les affiches, pour qu’elles soient légales, doivent comporter à tout moment l’aval des collectivités locales, district councils ou municipalités. Les affiches leur sont soumises pour validation. Tout affichage doit être restreint aux zones délimitées par la Tourism Authority et les collectivités locales sous peine de se voir enlever.

Note de la redaction

<h3>Les affiches contre &laquo;<em>l&rsquo;express</em>&raquo; ne convainquent pas</h3>

<p><a href="https://www.lexpress.mu/article/306912/politique-affiches-caractere-diffamatoire-placardees">Après les affiches diffamatoires, entre autres, contre le directeur des publications de La Sentinelle</a>, placardées dans les Plaines-Wilhems, et dont les auteurs et colleurs n&rsquo;ont jamais été inquiétés par la police (malgré les images CCTV disponibles !), de nouvelles affiches prenant, cette fois-ci, pour cible l&rsquo;express, ont été collées dans plusieurs villages du Sud et du Nord. Les auteurs, bien évidemment anonymes, de ces affiches, tentent de faire croire que notre journal aurait un agenda communal dans le traitement des actualités. On se croirait en campagne électorale. Cette énième tentative de nous coller une étiquette ne convainc personne. Notre combat contre l&rsquo;affairisme, le népotisme, la corruption, le gaspillage des fonds publics et la mauvaise gouvernance ne fléchira pas d&rsquo;un iota. À l&rsquo;express, nous croyons qu&rsquo;un pays a la politique qu&rsquo;il mérite, le gouvernement qu&rsquo;il mérite. Et le seul garant de la qualité des deux, c&rsquo;est la qualité de l&rsquo;opinion. C&rsquo;est sur elle et avec elle qu&rsquo;il faut agir. Au-delà des affiches qui tentent, en vain, de nous salir, nous savons qu&rsquo;il nous faut disséquer les faits, montrer les erreurs où qu&rsquo;elles se trouvent. On ne peut pas transiger avec l&rsquo;intérêt général, la recherche du progrès, l&rsquo;honnêteté, l&rsquo;effort et le mauricianisme, qui constitue la base même de notre mission de service public depuis 1963.</p>

<p>Par Nad Sivaramen</p>