Publicité

Dominic Dupont: «Le Portugal est le principal concurrent de Maurice»

3 juin 2017, 02:28

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Dominic Dupont: «Le Portugal est le principal concurrent de Maurice»

Le marché de l’immobilier résidentiel de luxe a gagné en maturité. D’une part, la clientèle dispose d’une meilleure connaissance de la destination et, de l’autre, l’offre a évolué. Le CEO de Villas Valriche et de La Balise Marina fait le point.

Comment se porte l’immobilier résidentiel de luxe depuis que les régimes Integrated Resort Scheme (IRS) et Real Estate Scheme (RES) ont été remplacés par le Property Development Scheme (PDS)?

Depuis une dizaine d’années, il y a plus de 1 800 acquisitions à Maurice au travers des différents cadres légaux créés pour faciliter et sécuriser les investissements étrangers. La part d’investissements directs étrangers (IDE) continue de croître, ce qui montre la bonne santé de ce marché. 

L’on a vu une montée en puissance des RES en raison de leur nombre, mais aussi de leurs prix plus attrayants que ceux pratiqués par les IRS qui sont des développements touristiques intégrés et non purement immobiliers. Avec l’entrée en vigueur des PDS, on note toutefois une réelle volonté d’assouplissement du cadre légal d’acquisition des étrangers, ce qui devrait avoir un impact positif direct sur les activités du secteur.

«Depuis une dizaine d’années, il y a plus de 1 800 acquisitions à Maurice dans les IRS-RES»

Comment s’annonce ce secteur pour 2017? 

Les derniers chiffres du Board of Investment (BoI) semblent montrer que le marché se maintient. Cela reste à être confirmé en raison de l’actualité internationale. Nous travaillons en étroite collaboration avec le BoI afin de mieux appréhender les divers marchés et bénéficier de son réseau à travers diverses initiatives régulièrement proposées par cette institution, comme la participation au MIPIM en France.

Comment se positionne le marché immobilier au sein de l’économie mauricienne? 

Avec un apport de Rs 14 milliards d’IDE en 2016, dont plus de 60 % générés par le secteur de l’immobilier de luxe, l’immobilier est déjà essentiel à la bonne santé de l’économie mauricienne. 

Le fait que les IDE soient corrélés principalement au secteur immobilier est un réel avantage pour le pays car cela cadre de manière très précise avec les critères d’acquisition des étrangers, apporte une protection contre les constructions non planifiées, assure une qualité des infrastructures et un contrôle sur l’environnement. Il est important toutefois de s’assurer et de veiller dans le temps à un bon équilibre entre le nombre de ces étrangers et les intérêts du pays.

De l’avis de certains opérateurs, le PDS pourrait être dynamisé si l’on offrait aux propriétaires des PDS un permis de résidence. Quel est votre avis sur la question? 

Avec un investissement de plus de USD 500 000, les étrangers peuvent, en effet, obtenir un permis de résidence. En s’installant ou venant très régulièrement à Maurice, ces nouvelles familles qui par définition disposent d’importants revenus, ont un impact direct sur l’économie mauricienne et plus particulièrement sur les localités où elles sont implantées, que ce soit par leur consommation, mais aussi en termes de création d’emplois et d’entreprises. De plus, grâce à leurs réseaux, ils participent au rayonnement de Maurice de par le monde.

Maurice ferme-t-elle trop ses frontières aux étrangers? 

Grâce aux cadres légaux créés successivement depuis 2002 et permettant l’accès à la propriété aux investisseurs étrangers selon des conditions très précises, Maurice a su trouver le bon équilibre pour devenir une destination prisée par ces derniers, tout en protégeant et planifiant son développement.

Les exigences de cette clientèle qui opte pour des résidences de luxe ont-elles changé? 

Comme tout marché qui devient mature, la clientèle a une meilleure connaissance de la destination et de l’offre qui a, elle aussi, évolué et fait désormais face à une compétition nettement plus vive. 

La clientèle est à la recherche de biens qui sauront se différencier de par leurs caractéristiques et offres uniques. C’est pour cela que nos développements en cours de commercialisation, et notamment nos deux IRS Villas Valriche et La Balise Marina, proposent des avantages exclusifs, ainsi qu’une large gamme de prix. 

Parmi leurs avantages, des vues panoramiques et un accès au Domaine de Bel Ombre et à l’ensemble de ses facilités, dont le golf et le Beach Club pour Villas Valriche, la seule marina de l’île où toutes les unités sont pieds dans l’eau en toute propriété pour La Balise Marina.

Comment faites-vous pour vous adapter à ces nouvelles exigences? 

Il est primordial d’être à l’écoute du marché et de ses partenaires afin de répondre au mieux aux besoins des clients. Par exemple, à La Balise Marina, nous lançons actuellement nos premiers appartements déjà construits et entièrement meublés afin de séduire une clientèle européenne qui souhaite à la fois profiter immédiatement de son investissement et potentiellement obtenir un retour locatif.

«L’immobilier est déjà essentiel à la bonne santé de l’économie mauricienne.»

Le Portugal représente-t-il une menace pour le secteur de l’immobilier de luxe résidentiel? 

Avec 75% de notre clientèle en provenance de l’Europe, la proximité et les avantages résidentiels proposés par le Portugal au travers de son Golden Visa font de ce pays le principal concurrent de Maurice. 

Toutefois, notre pays a un capital de désirabilité de la part des Européens que nous devons protéger et entretenir. Très appréciée comme étant l’une des plus belles îles au monde (selon Trip Advisor) mais aussi grâce au bilinguisme et à la gentillesse de notre population ou encore notre stabilité sociale et politique, nous restons une destination parmi les plus prisées, que ce soit par les touristes et pour l’investissement immobilier. 

Pour revenir au Portugal, le Golden Visa, qui a été créé en 2002, s’adresse surtout à une clientèle non européenne qui souhaite acquérir une porte d’entrée sur l’Europe. En 2016, plus de 4 000 personnes ont obtenu ce visa alors que moins de 1 800 autres individus ont fait l’acquisition d’une résidence à Maurice ces dix dernières années. Nos marchés et clientèles ne sont donc pas forcément les mêmes, bien que certains avantages restent communs.

Maurice attire particulièrement les investisseurs de l’Europe. Avec le Brexit, pensez-vous que cela aura des répercussions sur l’immobilier résidentiel de luxe? 

Comme je l’ai dit, nous devons surveiller de près ces changements actuels et à venir et être prêts à nous adapter. Le monde évolue rapidement et le climat actuel pousse les investisseurs à rechercher de la stabilité et des valeurs refuges. Notre pays répond à ces attentes.

Doit-on diversifier nos marchés? 

Même si nos marchés historiques, à savoir la France et l’Afrique du Sud, ont une place prépondérante dans nos stratégies futures, nous devons et devrons certainement pouvoir nous adapter aux nouveaux marchés.