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Fête nationale: toute manifestation publique interdite

1 juin 2017, 01:30

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Fête nationale: toute manifestation publique interdite

Le conseil du gouvernement a décidé que, jusqu’à nouvel ordre, toute manifestation sur la voie publique sera interdite. Ceci dans un souci de préserver l’ordre public durant les fêtes nationales.

Un ordre. Le communiqué de presse du conseil du gouvernement n’y est pas allé de main morte. La missive rapporte qu’« un ordre », interdisant toute manifestation sur la voie publique, durant ce mois de célébration de la fête nationale, a été décidé, hier.

Au titre de la primature, le communiqué de presse rapporte qu’« en ce mois de la célébration du 57e anniversaire de l’indépendance, toute manifestation sur la voie publique a été interdite. Et ce, pour que l’ordre public soit maintenu dans les normes légales et règlementaires préconisées par les textes en vigueur. Un ordre, allant dans ce sens, a déjà été donné aux autorités étatiques compétentes, pour exécution ».

De prime abord, la phrase du rapport de la réunion hebdomadaire de l’équipe gouvernementale, à Maha­zoarivo, pourrait amener à penser que l’interdiction de « toute manifestation sur la voie publique », pourrait concerner certains aspects habituels de la célébration de la fête nationale. Les spectacles et bals populaires dans les rues, à priori devraient être interdits. Bien que les achats soient déjà faits, les incontournables séances de feux d’artifices, pourraient se voir délester des spectateurs.

La psychose de velléité de certains à mettre à feu et à sang la célébration du 26 juin, avait amené les autorités à prendre pareille précaution drastique, l’année dernière. Les diverses festivités populaires ont, néanmoins, été maintenues mais, accompagnées d’un dispositif de sécurité impressionnant. Cela n’a, pourtant, pas empêché un carnage, le jour de la fête de l’indépendance, au stade municipal de Maha­masina, durant un concert gratuit. Une déflagration qui a fait deux morts et plusieurs dizaines de blessés.

À caractère politique

La veille, le 25 juin 2016, un engin explosif a été lancé par des individus « à moto », sur le parking du Sénat, à Anosy. Une tentative n’ayant fait que des dégâts matériels minimes certes, mais le choix du lieu avait inquiété. Quel­ques heures avant, l’endroit était, en effet, bondé de citoyens voulant profiter de près aux spectacles pyrotechniques sur le lac Anosy.

Contacté, Harry Laurent Rahajason, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, explique, toutefois, que « l’interdiction ne concerne que les manifestations à caractère politique sur la voie publique ». Et le membre du gouvernement ajoute que « cela ne veut pas dire que la sécurité des festivités sera minimisée. Seulement, ce sera au comité d’organisation de la célébration de la fête  nationale d’expliquer ce volet ».

Les entités qui sont déjà obligées de se cantonner dans des salles de réunion prêtées ou louées pour vociférer leur hostilité au pouvoir car, faisant face à un refus quasi-systématique de toute manifestation sur la voie publique, seront au moins fixées en cas d’éventuelle tentative durant ce mois de juin. Le ministre Rahajason soutient, cependant, que la décision prise durant le conseil d’hier, à Mahazoarivo, « n’est nullement une réaction à la démarche engagée par les Forces de changement ».

D’après le ministre de la Communication, le gouvernement se soucierait plus des effets de l’insécurité et de l’inflation que de la manière de les apaiser. Toujours dans un souci de préserver l’ordre public, le communiqué du conseil d’hier, rapporte, par ailleurs, que « le Premier ministre, a donné consigne aux ministres concernés de procéder, par le biais du dialogue, au règlement des foyers de grève pouvant perturber le cours normal de la vie de la nation. En ce, en privilégiant l’intérêt de la nation ».