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Le film français «120 battements par minute», Grand prix du 70e Festival de Cannes

29 mai 2017, 04:05

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Le film français «120 battements par minute», Grand prix du 70e Festival de Cannes

Le film français «120 battements par minute» de Robin Campillo, fresque sur les années sida dans les années 90 à Paris, a reçu dimanche soir le Grand prix du 70e festival de Cannes, a annoncé le jury présidé par Pedro Almodovar.

«Ça a été une aventure aussi collective, une histoire qui l'a été tout autant. On n'est jamais aussi grands, beaux et forts qu'à plusieurs», a déclaré le réalisateur en recevant son prix.

Le troisième film du Français fait le pari du collectif, là où de nombreuses oeuvres sur l'épidémie qui a fait des ravages dans la communauté homosexuelle s'attardent sur des destins individuels. 

Il est question de la mort évidemment, mais aussi du combat contre l'indifférence, les laboratoires et la maladie. 

Ni nostalgique, ni documentaire, «120 battements par minute» montre un activisme mené bien avant l'ère des réseaux sociaux, mais fait aussi la part belle, dans sa dernière partie, à une bouleversante histoire d'amour entre Sean, malade du sida, et Nathan, qui ne l'est pas. 

Encore peu connus, l'acteur d'origine argentine Nahuel Pérez Biscayart (vu dans «Grand central» de Rebecca Zlotowski) et Arnaud Valois crèvent l'écran, aux côtés d'Adèle Haenel.

«Nous voyons ce film comme une chance de parler à nouveau de l’épidémie, qui perdure. En 2017, on ne guérit toujours pas du sida!», a réagi Act Up-Paris dans un communiqué, dimanche soir.

«Il est enfin temps d’éradiquer ce virus qui pourrit nos vies. C’est une question politique, de volonté et des moyens pour ne pas se contenter du saupoudrage de quelques campagnes en matière de prévention (...) Comme nous l’avons fait par le passé, se rassembler est une nécessité pour lutter», a estimé l'association.

De l'aventure Act Up, association crée en 1987 aux Etats-Unis, Robin Campillo restitue les opérations spectaculaires à coups de jets de poches de faux sang, les débats pour décider des actions à mener, mais il montre aussi le sexe, l'amour, les gay pride et les soirées au son de house music, qui donne son titre au film. 

Collaborateur de longue date du cinéaste Laurent Cantet (Palme d'or 2008 avec "Entre les murs"), Robin Campillo s'est entouré pour son film de Philippe Mangeot, président d'Act Up-Paris de 1997 à 1999, pour écrire le scénario. 

Le film a également reçu samedi soir par la Queer Palm, prix indépendant qui récompense un film des sélections cannoises évoquant les questions LGBT (homosexualité, bisexualité, transgenre).