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Ces seniors hyperconnectés : Facebook, Whatsapp, Viber, Skype…

25 mai 2017, 23:47

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Facebook X WhatsApp

Ces seniors hyperconnectés : Facebook, Whatsapp, Viber, Skype…

Ils n’ont rien à envier aux «Djeunes». Maniant comme pas deux Facebook, Whatsapp, Viber, Skype… Bienvenue dans l’univers technologique de Nirmala Sharma, Roger Sawoodry et Vimala Seeneevassen.

Elle a non pas un, ni deux, mais une dizaine de comptes Facebook. «J’oublie tout le temps mes mots de passe. Créer un compte est gratuit, je ne vais pas essayer de me rappeler de l’ancien mot de passe indéfiniment !» rigole Nirmala Sharma. Elle, c’est la «nani hi-tech ki manié Facebook» dont a parlé Salim Muthy, lors de la veillée organisée au jardin de la Compagnie, samedi, pour marquer la fin de la grève de la faim. Nirmala Sharma était, en effet, aux côtés de Salim Muthy et des autres victimes du Super Cash Back Gold, pendant treize jours. À 67 ans, elle a été hospitalisée à deux reprises. Et à chaque fois qu’elle a quitté son lit d’hôpital, elle a repris la direction du jardin pour poursuivre la grève. 

Elle en fait quoi de ses dix comptes, la «nani hitech», surtout lorsque la mémoire lui revient ? En fait, elle se retrouve à gérer plusieurs comptes en même temps. Tous, tient-elle à préciser, sont à son nom ou à son nom de jeune fille. Hors de question de créer des «dummy profiles» pour «anbet dimounn». 

Nirmala trouve la situation amusante. Les autres membres de sa famille, pas vraiment. Surtout sa sœur qui se trouve au Canada. Facebook est l’un des moyens les plus simples pour elles de rester en contact. Il y a aussi ses amis en Inde qui lui écrivent à travers le réseau. «Avec Skype, on se parle. Facebook plis pou partaz foto tousala.» Sauf qu’avec ses nombreux profils, personne ne sait où la contacter. «À chaque fois, elle (NdlR, sa sœur) envoie des messages en inbox à tous les profils pour être sûre que je lis.» 

«C’était ‘amizan’» 

Le dernier profil de Nirmala date de quelques semaines, juste avant le début de la grève. Son téléphone portable est tombé dans l’eau récemment. Elle a dû en acheter un autre. Et qui dit nouveau portable dit nouvelle connexion… «Il m’est arrivé la même chose lorsque j’ai donné mon ordinateur portable à réparer. Cela prenait trop de temps et j’en ai acheté un autre. Et là, inn bizin kré ankor enn lot kont, ti népli pé rapel…» 

C’est il y a sept ans que Nirmala crée son premier compte, par elle-même. C’était «amizan». Exerçant toujours comme Deputy Headmistress, elle fait son initiation à la technologie. «Des cours nous étaient proposés. J’en ai suivi trois.» Ayant acquis la base, elle a appris le reste sur le tas.

 Lorsqu’elle prend sa retraite en 2011, elle se lance à fond dans l’informatique. Des fois, elle a dû appeler à l’aide. Très vite, elle s’est initiée à WhatsApp, Viber, Skype, Messenger et autres. Elle utilise également son smartphone pour lire les journaux.

Aujourd’hui, Nirmala reste connectée au monde grâceà ses deux ordinateurs portables et à son smartphone. «Je ne conçois pas ma vie sans. Koumadir enn zeness mem», dit-elle, le ton espiègle. N’a-t-elle pas peur de mettre ses photos en ligne ? «Peur ? De quoi ? Au contraire, les gens peuvent me voir, c’est bien.» 

Escalader Mount Kailash à 66 ans 

Djeune, elle l’est aussi dans la tête. Nirmala a le physique qui va avec son mental. Le plus naturellement du monde, au détour d’une conversation, elle raconte que l’année dernière, elle a escaladé Mount Kailash, au Tibet. La montagne fait 6 638 mètres. 

«À mon arrivée, les guides avaient refusé de me prendre dans leur groupe. Mé mo’nn lager ziska zot aksepté! Mo’nn dépans Rs 300 000 pou al laba pou zot dir mwa pa pou kav?» Face à sa gouaille, les guides ont fini par céder. «Lorsque je leur ai dit que ce n’est pas grave si je meurs, qu’ils n’ont qu’à m’enterrer là- haut, ils ont cédé.» 

Trois jours d’escalade, cinq jours sur le plateau au sommet à marcher et pas grand-chose qui soit à son goût pour se sustenter à cette altitude… mais Nirmala était ravie. D’ailleurs, elle avance que c’est depuis ce jour qu’elle a compris qu’elle pouvait faire une grève de la faim. 

«Treize jours ? J’aurais pu rester un mois là-bas. S’ils pensent que je vais fléchir, ils se mettent le doigt dans l’oeil jusqu’au coude !» Il n’y a pas à dire. Calamity Jane n’a qu’à bien se tenir.

Roger Sawoodry et ses trois écrans

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		<figure class="image" style="display:inline-block"><img alt="" height="330" src="/sites/lexpress/files/images/roger.jpg" width="620" />
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	<p>À 70 ans, Roger Sawoodry est à la pointe de la technologie. Le compte Facebook de cet ancien enseignant date de huit ans.<em> &laquo;C&rsquo;est pratique pour rester en contact avec mes enfants et d&rsquo;autres amis ailleurs dans le monde.&raquo;</em> Ce n&rsquo;est pas tout.<em> &laquo;Il y a des pages d&rsquo;informations. Cela permet de gagner un temps fou !&raquo;</em> Bien qu&rsquo;il achète les journaux tous les jours, Roger n&rsquo;a pas souvent le temps de tout lire. Sur son portable ou son ordinateur, il peut le faire tout en s&rsquo;adonnant à d&rsquo;autres activités. <em>&laquo;Des fois, je regarde la télé, je parle sur Skype et je lis sur mon portable. Trois écrans en même temps !&raquo;&nbsp;</em></p>

	<p>Roger s&rsquo;est initié à l&rsquo;informatique lorsqu&rsquo;il travaillait toujours.<em> &laquo;Cela fait des années que je suis intéressé par tout ce qui est technologie&raquo;,</em> explique l&rsquo;ancien enseignant. Cependant, avec le travail, il n&rsquo;a pas eu le temps de suivre des formations. Roger a dû tout apprendre sur le tas. <em>&laquo;À chaque fois que je demandais à quelqu&rsquo;un de m&rsquo;expliquer quelque chose, il le faisait tellement vite que j&rsquo;avais du mal à tout assimiler. Mais avec le temps, je me suis habitué aux manipulations.&raquo;</em> De temps en temps, sa fille l&rsquo;a aidé.&nbsp;</p>

	<p>Roger a commencé par acheter un ordinateur, puis lorsqu&rsquo;il a su comment le manier, il est passé à l&rsquo;ordinateur portable. À sa retraite en 2006, il a eu le temps d&rsquo;approfondir ses connaissances. Outre Facebook, le septuagénaire est connecté à toutes les autres applications de messagerie, histoire de ne rien rater.</p>
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Vimala Seeneevassen, la prudence avant tout

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	<figure class="image" style="display:inline-block"><img alt="" height="330" src="/sites/lexpress/files/images/vimala_1.jpg" width="620" />
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<p><em>&laquo;Mes deux fils sont à l&rsquo;étranger. Je n&rsquo;avais pas d&rsquo;autre choix, j&rsquo;ai été contrainte de me mettre au 2.0.&raquo;</em> Et Vimala Seeneevassen ne s&rsquo;en plaint pas. Âgée de 71 ans, elle raconte qu&rsquo;elle a créé son compte Facebook lorsque ce réseau social a été lancé.&nbsp;</p>

<p>Ce sont ses enfants qui lui ont offert son premier smartphone. De nature curieuse, Vimala a vite fait d&rsquo;en maîtriser les rouages. Outre le fait d&rsquo;être constamment en contact avec ses enfants, cela lui offre une ouverture sur le monde.<em> &laquo;J&rsquo;ai accès aux informations que, sans le réseau, je n&rsquo;aurais jamais pensé à aller voir.&raquo;&nbsp;</em></p>

<p>Mais en ce qui concerne les informations locales, rien ne remplace le journa<em>l. &laquo;J&rsquo;aime toucher le papier et le sentir entre mes doigts.&raquo;&nbsp;</em></p>

<p>Sur Facebook, son interaction se limite aux gens qu&rsquo;elle connaît personnellement. <em>&laquo;J&rsquo;ai peur des scammers et tout ça. C&rsquo;est pour cela que je suis très à cheval sur le choix des requests que j&rsquo;accepte.&raquo; </em>Dans sa liste d&rsquo;amis, des gens de tout âge. <em>&laquo;Les enfants de mes amis sont amis avec moi. On &lsquo;chat&rsquo; souvent&raquo;, </em>dit Vimala, non sans fierté.&nbsp;</p>

<p>Mais là encore, pas question de se laisser aller à la surexposition. Elle fait attention aux photos qu&rsquo;elle partage, n&rsquo;expose jamais ses petits-enfants et ne met pas d&rsquo;informations trop personnelles.</p>