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Liyakat Polin: «L’Escadron de la mort n’est pas derrière l’affaire L’Amicale»

3 octobre 2015, 00:18

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Liyakat Polin: «L’Escadron de la mort n’est pas derrière l’affaire L’Amicale»

Cet ancien membre de l’Escadron de la mort est catégorique. Son groupe n’est pas impliqué dans l’incendie de L’Amicale de Port-Louis qui a causé la mort de sept personnes dans la nuit du 23 mai 1999. Alors que les allégations reviennent sur le tapis concernant la participation de ce groupe dans le drame, Liyakat Polin – libéré le 2 septembre après avoir passé 15 années derrière les barreaux, se confie à l’express. 

Liyakat Polin se trouvait en prison lorsqu’il a eu vent des allégations faisant état de la participation de l’Escadron de la mort dans l’incendie criminel de la maison de jeu. Il avait été condamné à 21 ans de prison pour coups et blessures sans intention de tuer pour le triple assassinat de la rue Gorah Issac. L’ex-détenu dément ces allégations: «C’est totalement faux! Je mets au défi quiconque ose dire que c’est l’Escadron qui a causé l’incendie.» Les membres du défunt groupe utilisaient des armes à feu lors de leurs «opérations» et dans le cas de L’Amicale de PortLouis aucun fusil n’a été utilisé, martèle-t-il. 

Quid du rapport Wrongfully Convicted, rédigé par un panel d’avocats menés par Rama Valayden? Document dans lequel il était recommandé que la police réoriente son enquête sur l’Escadron de la mort. Le rapport contenait des éléments indiquant qu’une personne habillée en burqa se trouvait devant la maison de jeu avant qu’elle soit en proie aux flammes. Les avocats faisaient la liaison avec le défunt «Bahim Coco», un ancien membre de l’Escadron de la mort qui portait la burqa pour échapper à la police. 

«De fausses accusations» 

Le rapport indiquait aussi que le véhicule utilisé par le groupe aurait été aperçu avant le drame. À cela, Liyakat Polin rétorque : «Fodé pa pran case L’Amical met lor lédo dimounn kinn mor, ki péna narnié a vwar ladan. Ce sont de fausses accusations portées contre l’Escadron.» 

En ce qui concerne les quatre accusés de l’affaire L’Amicale, Liyakat Polin – qui a été gracié par la commission de pourvoi en grâce et a bénéficié d’une remise de peine pour bonne conduite et d’une déduction de 58 mois passés en détention préventive –, se dit attristé qu’ils n’aient pas été libérés. Il raconte avoir côtoyé les frères Sumodhee, ainsi qu’Abdool Nasseeb Keramuth et Shaffick Nawoor alors qu’ils purgeaient tous leur peine à La Bastille. «Je crois en leur innocence. J’attendais leur libération et cela me fait de la peine qu’ils doivent attendre quatre longues années encore», déclare cet homme de 49 ans. Cet habitant de Curepipe ajoute que chaque heure passée en cellule est pénible. «Ces quatre personnes ont plaidé leur innocence. Si ou pled ou linosans avek bann lézot détenu, sa vé dir ou krédib.»

Swaleha Joomun s’en remet au commissaire Nobin

<p><em>&laquo;Les criminels ne doivent pas être traités comme des héros incompris. Ils doivent rendre des comptes pour ce qu&rsquo;ils ont fait.&raquo;</em> Propos signés Swaleha Joomun dans une lettre en date du 2 octobre qu&rsquo;elle a adressée au commissaire de police, Mario Nobin. La veuve de Babal Joomun tué le 26 octobre 1996 fait allusion à Liyakat Polin. Elle estime que les anecdotes <em>&laquo;à faire glacer le sang&raquo;</em> de <em>&laquo;dangereux criminels&raquo;</em> requièrent une enquête policière urgente. <em>&laquo;Vu que la NIU se documentait sur les activités de l&rsquo;Escadron de la mort, dont Liyakat Polin était un membre, je voudrais savoir pourquoi les autorités ont choisi de fermer leurs yeux et oreilles&raquo;</em>, écrit-elle. Elle se demande aussi comment il peut y avoir un si court laps de temps entre sa requête pour être gracié et sa libération de prison.</p>