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Mapou: ils risquent de tout perdre

22 mai 2017, 22:50

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Mapou: ils risquent de tout perdre

Depuis la fermeture du tribunal de Mapou, des commerçants peinent à sortir la tête hors de l’eau. Tant et si bien que certains ont déjà mis la clé sous le paillasson.

Contre toute attente, leur vie a basculé. C’était il y a trois ans, avec la fermeture de la cour de district de Mapou pour cause de rénovation. Sauf que les travaux se font toujours attendre. Tandis que Sriduth Ragoonuth, Luchmee et Sami Veeraragooven, le couple Baboolall, et d’autres marchands, qui ont toujours travaillé dans la localité, peinent à se maintenir à flot. Pour ces commerçants, Mapou est devenu un village fantôme.

Pour les Veeraragooven, Mapou est devenu un village fantôme où leur commerce ne fonctionne plus.

Sriduth Ragoonuth opère le Mapou Store, une vieille boutique en pierres située juste après le rond-point. Le sexagénaire confie qu’il y travaille depuis tout jeune. «Mo’nn maryé, fond enn fami, nouri ek grandi mo zanfan tou ar sa laboutik lamem», raconte-t-il fièrement. Sauf que depuis que la cour de district de Mapou est fermée, impossible pour lui de travailler. «Péna kliyan mem par isi…»

Avant, ce n’était pas le cas. Avant, les commerçants gagnaient bien leur vie. «La zourné pa ti pé gagn létan mem pou asizé.» La clientèle, explique Sriduth Ragoonuth, consistait, entre autres, des personnes qui devaient se rendre en cour pour voir leurs proches, les employés du tribunal, «ar bann polisié tousa». Aujourd’hui, «népli éna mouvman».

Les Baboolall ont préféré fermer boutique à cause du manque de clients

À quatorze heures, Luchmee et son époux Sami Veeraragooven n’ont toujours pas écoulé leurs «dipin cari». Lutchmee est plus précise. «Sink mem pankor vandé!» Le couple opère un snack qui vend, entre autres, des rotis, «dipin cari» et des mines frits, entre autres.

«Péna kliyan»

L’amertume est grande pour ce couple. Autrefois, raconte-t-il, à cette heure, «nou ti pé fini fermé pou alé parski manzé mem ti fini». Aujourd’hui, les choses sont différentes. «Aster nou kwi toulézour ek nou bizin zet bann manzé-la parski péna kliyan», lâche Luchmee.

Le scénario est le même du côté du snack Train du Nord. C’était autrefois un lieu très fréquenté, soulignent les propriétaires, Bohunsee et Amrita Baboolall. «Bokou dimounn inn manzé kot mwa»,rappelle fièrement cette dernière. N’empêche, on ne vit pas de souvenirs. Et il y a un an, «mo’nn préfer fermé parski pa travay mem».

«Baz soular»

Au dire d’Amrita, avant les élections législatives, plusieurs candidats qui sont désormais des élus de la circonscription, leur avaient promis que les travaux de rénovation démarreraient bientôt. Vaine promesse ; il n’en a rien été. Le pire, c’est que ces commerçants se retrouvent obligés, malgré leur situation précaire, à débourser Rs 18 000 annuellement, pour les frais de location et autres permis.

Sriduth Ragoonath raconte comment il a fondé sa famille et grandi ses enfants grâce à sa boutique.

Mais ce n’est pas tout. Outre l’absence de clientèle, la cour de Mapou est devenue, depuis sa fermeture, le repaire de personnes «louches». Sriduth Ragoonuth confie qu’à plusieurs reprises, ils ont attiré l’attention des policiers sur la présence de ces personnes dans l’ancien bâtiment. «Sa inn vinn enn baz pou bann soular ek drogé. Kot lotorité bizin pa soutir sa kalité plas-la isi bann-la pé fer nik !».

Décision en attente

<p>Il y a environ un mois, le Conseil des ministres a avalisé la décision de transférer le tribunal de Pamplemousses dans l&rsquo;ex-bâtiment du Sugar Insurance Fund Board. Celui-ci est à une distance de quelque deux kilomètres de la cour. Ce, en attendant que les travaux de rénovation de l&rsquo;ancien bâtiment soient complétés. Mais jusqu&rsquo;ici, aucune décision ne semble avoir été prise pour la cour de Mapou.</p>