Publicité

Portés disparus: «Nous les retrouverons, vivants ou morts»

18 mai 2017, 01:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Portés disparus: «Nous les retrouverons, vivants ou morts»

Ils sont portés disparus depuis des mois, voire des années. Et leurs proches doivent vivre au quotidien avec ce tourment. C’est le calvaire qu’endurent les familles perne et baveuse, qui ont accepté de se confier à «BonZour!».

Ses yeux sont remplis de tristesse bien qu’il tente de le cacher. Patrick Perne essaie d’esquisser un sourire. Il veut se montrer fort pour son plus jeune fils, Fabien. «Il a besoin de moi.» Mais c’est dur de garder le moral depuis la disparition de son fils aîné Stéphane, 23 ans, le 29 août dernier. 

«On espère qu’il est encore en vie», murmure Patrick. Le jour de sa disparition, Stéphane était sorti de la maison pour se rendre à la boutique du coin. Il était aux alentours de 16 heures. «Toutes les recherches que nous avons effectuées, ainsi que la police, n’ont rien donné. Même les chiens renifleurs n’ont pas pu retrouver sa trace.» 

Ses fils sont tout pour lui, raconte ce père divorcé, qui n’a pas voulu refaire sa vie «Souvent, je vais aux enterrements et je me dis que ces gens peuvent au moins faire leur deuil. Moi, non.»

«Il m'arrive de rêver  de lui…»

Une question le taraude. Et si son fils avait commis l’irréparable ? «Gris Gris ne se trouve pas trop loin de chez nous.» À chaque fois qu’on annonce avoir retrouvé un corps, «mon cœur bat à cent à l’heure. J’espère que ce n’est pas mon fils…». 

Stéphane, poursuit Patrick, n’est pas sain d’esprit. «Il avait sept ans quand sa mère et moi nous sommes séparés. Il a mal vécu cette rupture. Et puis, quand il a commencé à travailler, il n’a pas pu gérer la pression.» Il avait même délaissé le badminton, qu’il avait pratiqué au niveau national – «Stéphane avait défendu les couleurs de Maurice lors des compétitions internationales», raconte son père. 

Néanmoins, Stéphane voulait s’en sortir et suivait un traitement à l’hôpital Brown-Séquard, à Beau-Bassin. Reste qu’au début de l’année dernière, son état s’était empiré. «Les responsables de l’hôpital ont alors décidé de lui faire une injection. Depuis, il n’était plus le même.» 

Fabien, le dernier de la famille, vit aussi très difficilement cette incertitude. D’autant plus qu’il était très proche de son frère. «Souvent, il m’arrive de rêver de lui…» Le jour de sa disparition, ditil, Stéphane paraissait triste. «On était ensemble et je l’ai constaté dans sa manière d’agir.»

«Li pa pou kapav rétourné»

Ce tourment, les Perne ne sont pas les seuls à le vivre. C’est aussi le cas de la famille Baveuse, à plusieurs kilomètres de là, plus précisément à Médine Camp de Masque. Depuis le 7 janvier 2017, l’un des leurs, Jean Lix Baveuse, 50 ans, père de trois enfants, n’a plus donné signe de vie. Christiane, sa sœur, est désespérée. 

Le jour de sa disparition, dit-elle, Jean Lix avait tenté de convaincre son neveu d’aller boire une bière. «Mais mon fils a refusé car il ne boit pas en journée. Mon frère est alors parti tout seul. Et il n’est plus jamais rentré.» 

Christiane explique que son frère n’aimait pas partager ses problèmes avec les autres. «Il nous écoutait certes, mais ne pipait mot de sa vie. Il gardait tout pour lui.» Le jour où Jean Lix s’en est allé, dans la soirée, toute la famille a tenté de le faire revenir. «Mé linn dir ki kot li été, li pa pou kapav rétourné.» Sa voix se brise en repensant aux dernières paroles que lui a dites son frère. 

Christiane raconte que c’est le 7 janvier qu’elle a vu son frère Jean Lix pour la dernière fois.

Après sa disparition, toute la famille Baveuse s’est lancée à sa recherche. «Nous sommes allés partout où nous pensions qu’il pouvait être. Mais il était nul part.» Pour Christiane, les jours se suivent et se ressemblent. «C’est très dur. Mais je sais que tôt ou tard, nous allons le retrouver. Mort ou vivant…»

Leesta Moteea retrouvée 

<p>La jeune Curepipienne de 33 ans est rentrée chez elle, saine et sauve. Sa famille avait signalé sa disparition le 1er mai. Ce jour-là, elle avait quitté le toit familial pour se rendre en taxi à Souillac, plus précisément au jardin Telfair.</p>