Publicité

Tourisme: où sont passés les Chinois ?

17 mai 2017, 21:40

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Tourisme: où sont passés les Chinois ?

Si en 2014 et 2015 les Mauriciens se sont habitués à voir arriver en nombre les touristes en provenance de Chine, l’engouement pour notre destination s’est tassé en 2016 avec un recul de 11,4 %. L’inconvénient est que ce recul se poursuit en 2017 avec une nouvelle baisse de 1,6 % pour la période de janvier à avril.

Si bien que le gouvernement a jugé nécessaire de tenir une réunion la semaine dernière où étaient invités les représentants d’Air Mauritius, de l’Association des hôteliers et restaurateurs de l’île Maurice (AHRIM) et de la Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA).

Face à ce recul gênant, la MTPA a été invitée à revoir ses critères de décision pour initier avant l’heure une campagne de promotion de la destination Maurice en Chine. Si l’organisme s’était fixé un seuil de 100 000 arrivées avant de lancer une nouvelle campagne de promotion, il n’est désormais plus question d’attendre. Une nouvelle campagne estprévue avec des annonces dans les métros des principales villes de Chine. En parallèle, les agences de voyages basées en Chine seront mises dans le coup afin de stimuler les ventes, affirme-t-on à la MTPA.

Entretemps, le secteur s’interroge sur les raisons qui expliqueraient la tiédeur des Chinois après deux belles années de hausse. Les regards sont tournés en premier lieu vers Air Mauritius, le transporteur national. Il a été contraint de réduire le nombre de vols en direction de la Chine en raison d’une baisse de la demande de sièges. Ce qui a provoqué la grogne des hôteliers qui, sans vouloir se griller les faveurs de la compagnie d’aviation, estiment qu’elle n’est pas «flexible au sujet de la vente de ses sièges».La direction de Sun Resorts expliquent que «les agences de voyages qui désirent obtenir des sièges sur les courriers d’Air Mauritius doivent se préparer à en faire les frais si les sièges n’ont pas été vendus». Contrainte majeure qui freinerait les ventes.

L’absence de flexibilité est d’autant plus regrettée que la destination Maurice est désavantagée par rapport à des concurrents tels que les Maldives et, dans une moindre mesure, le Sri Lanka qui sont, pour leur part, plus proche de ce pays. Outre le coût du billet d’avion plus élevé, la durée du vol de pas moins de 11 heures et le fait que le touriste chinois ne dispose qu’en moyenne que de cinq jours de congé sont des inconvénients.

Défi à rélever

Miao Lee Hon Chong, ambassadeur de Maurice en Chine, est d’avis que des efforts supplémentaires doivent être déployés pour rendre le séjour des touristes chinois à Maurice le plus agréable possible. Ce qui renvoie la balle dans le camp des hôteliers et des autorités. Parmi ses suggestions figurent, entre autres, un renforcement des mesures prises pour que les Mauriciens communiquent et échangent mieux avec les touristes chinois dans tous les coins où ces touristes sont susceptibles de passer, le renforcement de contrôle au niveau des prix réclamés par les opérateurs de transports publics afin que le touriste chinois ne soit pas victime d’abus, une révision de la part d’Air Mauritius des conditions exigées des agences de voyages chinoises.

Du côté des hôteliers, ceux qui se sont adaptés à ces besoins disent ne pas souffrir d’une baisse de fréquentation des Chinois dans leurs établissements. À l’instar du groupe LUX* qui dit avoir mis en place certaines mesures, telles que la formation en mandarin des membres de son personnel et des aménagements au niveau de la gastronomie.

«Il est possible de relever le défi associé à la baisse du nombre d’arrivées touristiques en provenance de la Chine. Cela présuppose une cohésion totale de toutes les parties concernées», avance Avinash Teelock, Sales Manager chez Solis Indian Ocean, agence spécialisée dans le secteur du réceptif.