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Tour d’Italie: une fausse journée de repos

15 mai 2017, 13:55

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Tour d’Italie: une fausse journée de repos

 

Tout incite au repos à Foligno, près d’Assise l’apaisante, mais la deuxième pause du Giro n’en est pas vraiment une pour Nairo Quintana, nouveau porteur du maillot rose, et ses rivaux.

«C’est difficile de débrancher !», s’exclame Julien Pinot, frère aîné et entraîneur de Thibaut lequel est devenu le dauphin de Quintana après l’étape du Blockhaus qui a... débloqué les positions dans le Giro.

L’avis est partagé dans les équipes des autres prétendants au podium. Mardi, c’est un contre-la-montre capital qui attend les coureurs du Giro sur 39,8 kilomètres entre Foligno et Montefalco, dans les doux paysages de l’Ombrie.

Tous ont le même problème. Comment concilier la récupération après six jours de course depuis la première halte en Sicile et la nécessité d’être opérationnel pour la suite ?

«Il faut rester concentré pour être à 100 % le lendemain», estime l’entraîneur de l’équipe FDJ.

«On sait qu’il faut relancer la 'machine' si on observe un jour complètement 'off' après autant d’heures de vélo. Mais, dans un contre-la-montre, il faut que la 'machine' soit totalement prête dès le départ», explique-t-il.

La solution ? Faire des efforts. Maximilian Sciandri, le directeur sportif de l’Américain Tejay Van Garderen, ne dit pas autre chose: «Faire des efforts, mais sur le vélo de contre-la-montre.»

«Pas trop manger mais un peu quand même»

La quasi-totalité des candidats au podium ont programmé une sortie sur la route de la 10e étape, ondulée le plus souvent jusqu’à la montée vers la bourgade ancestrale de Montefalco, au cœur de la zone de l’un des grands vins rouges italiens (Sagrantino). Avec le vélo adéquat, pour allier réadaptation et reconnaissance de parcours.

«Il faut se réhabituer au vélo de chrono», prévient Julien Pinot. «C’est une autre position, une autre façon de pédaler. Depuis le départ en Sardaigne, les coureurs n’ont plus eu l’occasion de monter sur ce vélo».

Cette fois, l’exigence spécifique du contre-la-montre se double de sa situation dans la course, après une journée censée permettre de décompresser. «Quand on a le lendemain une étape vraiment banale, on peut prendre le risque soit du repos complet soit d’une petite heure de balade», estime le technicien.

«Si on a une étape avec des cols, comme ce sera le cas lundi prochain avant le Stelvio, on doit faire des efforts. Si c’est un contre-la-montre, c’est encore autre chose. Il faut faire non pas de hautes intensités mais des petites intensités pour maintenir l’organisme sous pression, surtout ne pas l’endormir».

La table représente l’autre danger du jour de repos. Un relâchement devant le buffet généralement proposé dans les hôtels des équipes se paye au prix fort le lendemain.

«Il faut rester concentré même au niveau des repas, reconnaît Julien Pinot. Il ne faut pas trop manger mais un peu quand même, de sorte à ce que les stocks soient parfaitement remplis. Car il y a une heure d’effort à faire». L’heure déterminante.