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France: Emmanuel Macron dévoile ses candidats aux législatives

11 mai 2017, 20:27

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France: Emmanuel Macron dévoile ses candidats aux législatives

 

Le mouvement politique d'Emmanuel Macron a présenté jeudi 428 candidats de sa «majorité de changement» pour les prochaines législatives, avec plus d'une moitié de débutants en politique, et sans le ténor socialiste Manuel Valls pour lequel une solution de compromis a été trouvée.

«Jamais un mouvement politique français doté de 13 mois d' existence n'a porté l’audace d’investir pour devenir députés 52% de nos citoyens qui n’ont pas un CV de professionnel de la politique«, a déclaré le secrétaire général du mouvement Richard Ferrand au cours d'une conférence de presse. 

«La promesse de renouvellement est ainsi tenue», a-t-il dit en rappelant la volonté du jeune centriste pro-européen de faire souffler un vent de renouveau en France.

La candidature de l'ex-Premier ministre socialiste Manuel Valls, qui a focalisé l'attention ces derniers jours sur fond de recomposition du paysage politique, a quant à elle trouvé une solution de compromis.

«Au moment où nous rassemblons, nous estimons qu'on ne claque pas la porte au nez à un ancien Premier ministre» qui souhaite rallier la majorité présidentielle, a dit M. Ferrand.

M. Valls ne répond pas aux critères d'investiture car «il a déjà fait trois mandats parlementaires», il n'était pas question de «passe-droit» mais pas question non plus de «donner l'impression d'humilier» : «à ce stade nous n'investissons pas l’intéressé mais nous ne lui opposons pas de candidat», dans son fief de l'Essonne (au sud de Paris), a-t-il déclaré.

«Je suis déterminé à porter les couleurs qui sont celle du progrès, ici (...) et je serai de toute façon engagé dans la majorité présidentielle», a dit M. Valls sur la télévision BFM-TV avant de se définir comme «un républicain, un homme de gauche ouvert».

Les 428 candidatures sélectionnées à partir de «19 000 dossiers» reçus au terme d'un «travail de titan» comptent «52% de candidates et candidats issus de la société civile au sens qu'ils n'ont jamais exercé de mandat électif», a indiqué M. Ferrand, au cours d'une conférence de presse. Il a aussi fait  état d'une «parité réelle» avec 214 candidats femmes et 214 hommes. Selon lui, 93% des candidats travaillent, 2% sont en recherche d'emploi, 4% sont retraités et 1% étudiants. Le plus jeune a 22 ans, la plus âgée 72 ans, a-t-il précisé.

Toutes les investitures n'ont pas été faites car «il faut laisser un espace à la recomposition en cours du paysage politique français», a dit M. Ferrand. Selon lui, les candidatures retenues représentent «l'ensemble du spectre politique», ce qui, selon lui, exprime «la recompositon voulue par le président».

Depuis la victoire de cet homme de 39 ans, sans attache partisane, sans expérience électorale et sans parti structuré, le trouble est palpable à droite et à gauche, dans les partis traditionnels, entre tentation du ralliement et quête de revanche aux élections des 11 et 18 juin.

Débauchages

La droite a accusé M. Macron de vouloir «détruire» le parti «Les Républicains», mais aussi le Parti socialiste en essayant de faire «des petits débauchages». Mais «il n'y a pas de candidat aux législatives des Républicains qui ait cédé à ces appels du pied», a affirmé jeudi le secrétaire général du parti, Bernard Accoyer.

En coulisses, cependant, les tractations vont bon train entre l'entourage de M. Macron et la frange la plus modérée de la droite qui voit sa victoire d'un bon œil.

La passation de pouvoir aura lieu dimanche entre François Hollande et Emmanuel Macron, qui doit ensuite annoncer le nom de son Premier ministre. 

«Je suis pour la réussite de mon pays, je souhaite qu'Emmanuel Macron puisse réussir le mandat qui lui a été confié», a déclaré jeudi le président socialiste à des journalistes.

Pour réussir, le jeune centriste pro-européen a besoin d'une majorité claire à l'Assemblée: les députés doivent en effet voter la confiance au nouveau Premier ministre et au gouvernement formé dans la foulée des élections.

Le nouveau président, désireux d'élargir sa base, souhaite adresser un signe à son électorat en intégrant au gouvernement des personnalités de droite. Et les noms de certains élus de ce bord, comme celui du maire du Havre (nord-ouest) Edouard Philippe, circulent comme choix possible pour prendre la tête de son gouvernement.