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Jean Yves L'Onflé : l'art au bout des doigts

10 mai 2017, 01:01

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Jean Yves L'Onflé : l'art au bout des doigts

L’artiste prépare actuellement une exposition avec ses élèves de l’atelier d’Art de La Pointe Tamarin. Il revient sur sa carrière.

Issu d’une famille pauvre, il ne savait ni lire ni écrire. Il était en échec scolaire. Non, rien ne prédestinait Jean Yves L’Onflé à briller. Mais il n’a jamais baissé les bras, soutenu par sa mère. Et le voilà aujourd’hui un artiste reconnu à Maurice et à l’international. Alors qu’il prépare sa future exposition avec ses élèves de l’atelier d’art de la Pointe Tamarin, il nous fait quelques confidences. 

«J’ai eu une carrière qui m’a permis de beaucoup voyager et de connaître des gens. Je répète toujours à mes élèves qu’avec de la persévérance, on arrive à atteindre ses objectifs.» Si Jean Yves L’Onflé est aujourd’hui un modèle pour beaucoup de jeunes, rien ne laissait présager qu’il aurait un tel parcours. Enfant, il fréquente l’école primaire Saint Benoit R.C.A, à Tamarin, mais ne brille pas académiquement. «C’est grâce à l’encouragement de ma maman que je me suis lancé. Elle voyait en moi un grand potentiel pour le dessin et s’est sacrifiée pour me payer des cours.» 

Jean Yves L’Onflé part ensuite au collège de La Confiance pour des études en art auprès de Bruno Tonta. Et ce n’est qu’à l’âge de 17 ans qu’il décide de prendre des cours de français. «Je voulais vraiment devenir un artiste très connu mais je ne savais ni lire ni écrire. C’est ce qui m’a motivé à me lancer et réussir brillamment ce dernier cours», confie l’artiste. 

En 1999, il commence à exposer avec un groupe d’artistes débutants et enchaîne avec plusieurs expos en groupe et quelques compétitions. L’année suivante, il représente Maurice en Afrique du Sud. Au fur et à mesure, il rafle pas mal de prix à des compétitions de peintures et de sculptures.  

Création de l'école d'Art 

C’est sa collaboration avec Jean Jacques Arjoon, en 2004, qui mène à la création de l’école d’art La Pointe Tamarin, qui est maintenant reconnue à Maurice. En effet, enfants de tous bords et de diverses régions viennent y apprendre le dessin et la peinture. L’école s’est même «exportée» à Barkly. 

Douze années déjà que l’atelier d’art existe. Et le plasticien en a vu défiler des enfants. «Pas moins de 300 enfants, dont certains sont à présent mariés et parents, sont passés par là», estime Jean-Yves L’Onflé. Il dit tout son plaisir de savoir que grâce aux cours que l’atelier de Tamarin dispense gratuitement, certains ont pu trouver leur voie. 

«Cette année, l’exposition des élèves de l’atelier d’art sera un peu spéciale. Je vais exposer avec eux», dit l’artiste. Pour lui, ce sera l’occasion de resserrer les liens déjà spéciaux qui l’unissent à ses élèves. «Je peux dire que j’ai touché des vies à travers les cours de dessin et de peinture à l’atelier.» 

Jean-Yves L’Onflé se dit d’ailleurs fier que certains de ses élèves fassent aujourd’hui carrière dans l’art. «Il y en a une qui suit, en ce moment, des cours pour devenir professeur de dessin. Une autre travaille afin de se payer des cours en décoration intérieure alors qu’un intègre bientôt une école de peinture», indiquet-il avec une joie non dissimulée. 

Reconnaissant envers la vie et les gens qu’il a croisés sur sa route, Jean Yves L’Onflé précise : «Ma maman m’a appris à être honnête et généreux avec les autres, même si nous étions pauvres. Et les connaissances il ne faut pas les garder pour soi mais les partager.»