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Arts et culture: gare à l’inertie

9 mai 2017, 22:00

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Arts et culture: gare à l’inertie

Alors que le Budget est en cours de préparation, plusieurs corps parapublics relevant du ministère des Arts et de la Culture se contentent du «business as usual». Comme le ministère prend les décisions importantes, certains s’interrogent sur son autonomie.

Rights Management Society, silence radio

Julien Georges est resté en poste à la présidence de la Rights Management Society (RMS). Mais l’institution ne fait pas des heureux. Gérard Louis avait contesté le mode des élections au conseil d’administration en cour. Une affaire qu’il a gagnée. Sauf que, «de nouvelles élections n’ont pas eu lieu». Il souligne ne pas comprendre le fonctionnement de la RMS qui, «n’a pas tenu d’assemblée générale pour dire aux membres quelle est la situation des finances de l’institution»

Il ajoute que la société des droits d’auteur n’a pas payé de royalties «depuis décembre 2016». Autant de raisons qui poussent Gérard Louis à affirmer : «Pour moi, la RMS n’a pas de raison d’être. On nous fait payer pour des services, mais en retour, la RMS ne protège pas les droits des artistes comme il se doit. Exemple : les organisateurs de concerts doivent payer pour obtenir l’autorisation de la RMS.»

Centre Nelson Mandela pour la culture africaine : Suivre le calendrier

À la suite de la démission du président Nicolas Martin et du départ du directeur, Jimmy Harmon, Stephan Karghoo agit comme Acting Director. Il n’y a pas eu de réunion du conseil d’administration depuis la démission du président, en décembre. Pour toutes les décisions relevant de «policy» ou de finances, les dossiers sont envoyés au ministère pour approbation. Au jour le jour, c’est business as usual  nous assure une source. Le centre continue de suivre son calendrier d’activités préétablies. La prochaine sera organisée dans le cadre de l’Africa Day, le 25 mai.

Bibliothèque nationale : sans nouvelles de la Culture House

Pas de réunion du conseil d’administration depuis le départ d’Indurdeo Bassant de la présidence de la Bibliothèque nationale (BN). Pas non plus d’indications quant à l’avancement de ce projet de longue haleine qu’est la Culture House, regroupement sous un seul toit de la BN et des Archives nationales.

Le Budget 2016-2017 contenait une mention du projet devant coûter Rs 490 millions sur trois ans. Un projet qui doit se concrétiser grâce à des financements de la Chine. Une délégation de Beijing Institute of Architectural Design était venue finaliser les modalités de cette collaboration, en septembre 2016. En attendant, la BN manque de place dans ses locaux du Fon Sing Building, à la rue Edith Cavell, Port-Louis. L’institution y est depuis son inauguration en 1999.

Le Morne Heritage Fund, une montagne à gérer

Administrer un patrimoine mondial, sans conseil d’administration. C’est la situation actuelle au Morne Heritage Trust Fund, depuis le départ de la bleue Veronique Leu-Govind. Les affaires courantes sont sous la responsabilité de Magalie Sinatambou, officer in charge et de son équipe.

Outre la gestion de l’accès à la montagne et l’organisation d’activités pour les villageois de la région, le futur exercice budgétaire est à suivre, pour savoir quel sort sera réservé au musée du marronnage prévu au Morne. Son pendant, le musée de l’esclavage, prévu à Port-Louis, attend lui aussi la suite des événements.

National Heritage Fund : patrimoine en souffrance

Après la démission de Yannick Cornet, le conseil d’administration ne s’est pas réuni depuis décembre 2016. «Ce que l’on défend c’est un patrimoine qui appartient à l’État, mais il y a des entraves à tous les niveaux. On ne sait pas combien de marches il y a avant d’arriver à la porte», affirme Nelly Ardill de l’association SOS patrimoine en péril. Le responsable de l’association, Thierry Lebreton siège au conseil du National Heritage Fund. Exemple : la rénovation de l’hôtel de ville de Curepipe. Si SOS patrimoine avait contribué à l’état des lieux du bâtiment en attendant le début des travaux, la rénovation n’a pas encore commencé, faute de moyens financiers de la mairie et du ministère de tutelle.

National Art Gallery : La fusion annoncée pas concrétisée

L’an dernier, le Budget avait préconisé la fusion de la National Art Gallery (NAG) avec le Mauritius Museums Council (MMC). Depuis, les deux institutions ont perdu leur responsable. Bernard Li a démissionné du MMC car il n’avait pas été mis au courant de la fusion. Et Dorine Kim Soo a suivi le PMSD. Par la suite, le directeur de la NAG, suspendu depuis huit ans, Thivy Naiken a réintégré son poste. C’est la Permanent Secretary du ministère des Arts et de la Culture, Nalini Luckeenarain, qui préside le MMC.

MDFP : pas d’équipements 

Où en sont les équipements promis par le Budget 2016/2017 ? L’an dernier, une enveloppe de Rs 10 millions, pour l’achat d’appareils avait été accordée à la Mauritius Films Development Corporation (MDFP). Par la suite, Dick Ng Sui Wa a démissionné de la présidence. Le directeur Vickram Jootun dit seulement : «Nous attendons le rapport du Bids Evaluation Committee.»