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Macron et Le Pen face-à-face pour un débat télévisé décisif

3 mai 2017, 08:25

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Macron et Le Pen face-à-face pour un débat télévisé décisif

Les deux finalistes de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, se livrent mercredi soir devant des millions de téléspectateurs un duel déterminant, à quatre jours du second tour, une des dernières occasions de rallier les indécis ou les abstentionnistes.

Comme l’a déterminé un tirage au sort, la candidate FN ouvrira «2017, le débat» à 23H00 (heure locale) sur TF1 et France2. Son adversaire d’En Marche!, favori des sondages, le conclura environ 2H20 plus tard.

Les journalistes Nathalie Saint-Cricq (France 2) et Christophe Jakubyszyn (TF1) laisseront la priorité à la confrontation entre les prétendants à l’Elysée, articulée autour de 12 thèmes (école, Europe, sécurité...).

Les débats d’entre-deux-tours, suivis ces quarante dernières années par 17 à 30 millions de téléspectateurs, constituent toujours des moments forts de la campagne où, au-delà des projets, les personnalités apparaissent au grand jour.

Certaines répliques sont devenues mythiques, de Valéry Giscard d’Estaing assénant en 1974 à François Mitterrand qu’il n’a «pas le monopole du coeur» jusqu’à François Hollande filant l’anaphore en 2012 -«Moi, président...»- face à Nicolas Sarkozy.

L’audience pourrait cette fois pâtir de la demi-finale de la Ligue des champions de football, qui opposera Monaco à la Juventus Turin, diffusée au même moment sur BeIN Sports.

Emmanuel Macron a tenu à livrer le match, là où, en 2002, Jacques Chirac l’avait refusé face à Jean-Marie Le Pen, qualifié au second tour à la surprise générale.

«Ne pas débattre même avec son ennemie est une erreur», a considéré mardi le fondateur d’En Marche! au sujet de la fille de M. Le Pen.

Lui entend «aller au corps à corps pour démontrer» que ce qu’elle propose, «ce sont des fausses solutions». «Il devient de plus en plus fébrile (...) Je lui conseille de garder son calme», a répliqué jeudi soir sur LCI sa rivale.

Selon l’entourage de M. Macron, face à un argumentaire FN «assez simpliste», il s’agira de «mettre en avant le flou du programme comme cette reculade totale sur la sortie de l’euro», qui ne figure plus au premier rang des priorités de la candidate.

Marine Le Pen 'prépare quelques coups'

M. Macron se prépare de façon «classique» avec des notes... et du repos. Des militants En Marche! ont prévu de manifester dans l’après-midi à Amiens, sa ville natale, contre le FN.

De son côté, Mme Le Pen, qui entretient toujours un certain mystère sur son emploi du temps, «travaille et affine ses arguments», d’après un responsable FN. «Elle prépare sans doute quelques coups», avance-t-on.

A celui qu’elle dépeint en «adversaire du peuple» et héritier du président actuel, la candidate, donnant le ton, a lancé mardi sur Twitter: si M. Macron «ne se sent pas à l’aise» dans le débat, «il peut toujours demander à François Hollande de venir lui tenir la main».

«On ne choisit pas son président dans l’invective», préviennent les macronistes.

Lors du débat le 20 mars entre les 11 postulants du premier tour, les deux futurs finalistes s’était déjà échangé quelques amabilités, le premier lui disant ne pas avoir «besoin d’un ventriloque» et la seconde l’accusant de «vide absolu, sidéral» sur l’international.

Les sondages donnent Emmanuel Macron vainqueur le 7 mai, avec 59 ou 60% des voix, mais il a perdu un à cinq points dans les sondages depuis le premier tour, face à une adversaire très offensive. Et Marine Le Pen a engrangé le ralliement de Nicolas Dupont-Aignan (4,7% des voix le 23 avril).

Surtout, selon un sondage Elabe publié mardi, 18% des personnes certaines ou quasi certaines d’aller voter dimanche n’expriment aucun choix à ce stade, et les candidats vont donc se les disputer.

La candidate d’extrême droite n’a eu de cesse de courtiser les électeurs de La France insoumise, dont moins de 20% devraient se tourner vers elle tandis que près de la moitié devrait se reporter sur Emmanuel Macron au second tour, selon plusieurs sondages.

Il restera ensuite deux jours de campagne officielle, jusqu’à vendredi minuit. Au programme officiel jeudi soir: «grande fête populaire» dans la Somme pour Mme Le Pen, meeting à Albi pour son rival.