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Italie: Renzi bien parti pour reprendre la tête du Parti démocrate

30 avril 2017, 22:05

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Italie: Renzi bien parti pour reprendre la tête du Parti démocrate

L’ex-Premier ministre Matteo Renzi semblait bien placé dimanche pour reprendre la tête du Parti démocrate (PD, centre-gauche), au pouvoir en Italie, lors de primaires où il espère une participation suffisante pour retrouver une légitimité sur la scène nationale.

A 12H00 (10H00 GMT), les organisateurs ont annoncé que plus de 701 000 personnes avaient voté, soit moins que les 900 000 enregistrées à la même heure lors des dernières primaires de 2013, mais plus que ce qu’attendaient nombre d’observateurs.

Les quelque 10.000 bureaux de vote, installés dans des centres culturels, des stands dans la rue ou encore des bars resteront ouverts jusqu’à 20H00 (18H00 GMT) et les résultats sont attendus dans la soirée.

Des élus du PD mais aussi les médias ont diffusé dans la journée des images d’affluence. «C’est un festival de démocratie», a salué M. Renzi devant la presse après avoir voté.

«J’espère que les autres en feront un aussi, cela ne fait pas de mal», a-t-il lancé, dans une pique visant le Mouvement 5 étoiles (M5S, populiste), avec lequel le PD fait jeu égal dans les sondages et qui mène pour sa part ses primaires sur internet.

Le scrutin est ouvert à tous les Italiens munis d’une carte d’électeur, de même que ceux âgés de plus de 16 ans, ainsi que les citoyens de l’Union européenne résidant en Italie et les étrangers hors-UE disposant d’un titre de séjour en règle.

L’enjeu: la participation

Agé de 42 ans, M. Renzi avait démissionné en décembre de son poste de chef du gouvernement, après son cinglant échec au référendum de la réforme constitutionnelle dont il avait fait son cheval de bataille.

Dans la foulée, et face à la contestation de l’aile gauche de son parti, il avait aussi quitté mi-février la tête du PD, avec l’objectif d’obtenir une nouvelle légitimité à travers un nouveau scrutin.

Il y affronte deux autres candidats considérés comme plus à gauche: Andrea Orlando, actuel ministre de la Justice, et Michele Emiliano, gouverneur de la région des Pouilles (sud).

Dans une première phase interne du scrutin, M. Renzi avait recueilli 66,7% des voix des adhérents, contre 25,3% pour M. Orlando et 8% pour M. Emiliano.

Aux primaires de décembre 2013, M. Renzi avait recueilli près de 68% des voix de plus de 2,8 millions d’électeurs.

«Plus qu’une compétition, nous sommes face à la légitimation, à une sorte de couronnement de Renzi en tant que leader du PD. On peut attendre un grand succès de Renzi, mais avec une participation faible des électeurs. Le peuple de gauche ne semble pas mobilisé», estime Lorenzo De Sio, professeur de Sociologie politique à l’université Luiss de Rome.

Coalition avec Berlusconi ?

Selon M. Emiliano, l’élection sera un flop si elle ne mobilise pas au moins autant de monde qu’en 2013. M. Orlando a placé la barre à 2 millions de votants et M. Renzi... à un million.

Le vainqueur du scrutin mènera le PD lors des prochaines législatives, prévues au printemps 2018, à moins que les parlementaires ne s’accordent plus tôt sur une réforme électorale en vue d’élections anticipées.

Selon la presse italienne, M. Renzi souhaiterait des élections dès l’automne pour surfer sur la vague avant tout pro-européenne qu’il espère en France comme en Allemagne.

Après avoir souvent cité le «Yes we can» de l’ancien président américain Barack Obama, il a en effet repris à son compte le slogan «En Marche!» d’Emmanuel Macron, le candidat centriste à la présidentielle française.

Et contrairement à ses deux rivaux, si le scrutin proportionnel exige à nouveau de former une coalition, M. Renzi n’exclut pas une alliance avec le centre-droit de Silvio Berlusconi.