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Vidianand Lutchmeeparsad sur le rachat d’Apollo Bramwell: «Omega Ark n’a jamais encaissé d’argent»

27 avril 2017, 22:29

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Vidianand Lutchmeeparsad sur le rachat d’Apollo Bramwell: «Omega Ark n’a jamais encaissé d’argent»

Au total 85 jours. C’est le temps durant lequel l’enseigne d’Omega Ark est restée fixée à l’entrée de l’hôpital Apollo Bramwell, rebaptisé dès lors Omega Ark Hospital. Même si la société britannique n’a jamais honoré ses engagements pour le paiement auprès de la National Insurance Company (NIC) Healthcare Ltd, elle a néanmoins pu administrer l’hôpital pendant près de trois mois avant qu’elle ne soit finalement évincée.

L’interrogation tourne désormais autour des frais déboursés pour gérer l’hôpital et pour payer le salaire des employés pendant ces 85 jours. Les fonds ont-ils été décaissés par Omega Ark ou par la NIC Healthcare Ltd ? Lors d’une Private Notice Question sur le dossier, le 31 août 2016, Pravind Jugnauth avait fait ressortir qu’une somme de USD 225 000, soit près de Rs 8 millions, a été versée par Omega Ark à NIC Healthcare dans le but de payer le salaire des employés. Or, cette somme a été remboursée à la société britannique dès que la transaction a capoté. C’est ce que confirme Vidianand Lutchmeeparsad, président de la NIC Healthcare Ltd, à l’express.

Il explique d’ailleurs que c’est à cette somme que Xavier Luc-Duval et Roshi Bhadain font constamment référence depuis la PNQ de mardi. Qu’en est-il des frais d’hospitalisation des clients durant cette période ? Selon Roshi Bhadain, qui a animé une conférence de presse au quartier général du Reform Party, mercredi, les paiements des clients ont été effectués au nom d’Omega Ark. Des propos que réfute catégoriquement Vidianand Lutchmeeparsad. «Omega Ark n’a jamais encaissé d’argent durant cette période.» Toutefois, il avoue qu’il y a eu un incident impliquant un ministre. «Après avoir reçu des soins, le ministre avait tiré, par erreur, un chèque au nom d’Omega Ark, mais le chèque a été refusé.»

De son côté, NIC Healthcare a émis un communiqué pour s’expliquer sur toute cette affaire. Celle-ci précise que les négociations de rachat ont été tenues directement avec les membres de la direction d’Apollo Bramwell et les représentants juridiques d’Omega Ark Investments.

Une proposition de raffinerie d’or rejetée par le BOI

<p>&laquo;L&rsquo;express&raquo; est en possession d&rsquo;une proposition faite au Board of Investment (BOI) par Omega Ark, en août 2016. La compagnie n&rsquo;avait toujours pas effectué le paiement de la vente d&rsquo;Apollo Bramwell. Omega Ark aspirait, en effet, à devenir l&rsquo;opérateur d&rsquo;un <em>&laquo;Refinery and Commodity Trading Centre (CTC)&raquo;</em>. La création d&rsquo;une compagnie visant à exploiter les possibilités de raffinage de l&rsquo;or était envisagée et un site à proximité de l&rsquo;aéroport avait déjà été ciblé, selon la proposition faite au BOI. Toutefois, la proposition a été rejetée par le BOI. Le directeur général, Ken Poonoosamy, explique que la proposition de la société britannique &laquo;n&rsquo;était pas recevable&raquo; en se basant sur les conditions d&rsquo;Omega Ark. En effet, l&rsquo;une des principales exigences de la compagnie était d&rsquo;avoir une exclusivité. &laquo;<em>Ce n&rsquo;était pas possible pour nous, au niveau du BOI, n&rsquo;approuver cette proposition</em>.&raquo; D&rsquo;autant plus qu&rsquo;Omega Ark n&rsquo;a pu produire des &laquo;proof of funds&raquo; comme demandé par le BOI.</p>

 

L’homme derrière Megacom...


 

Son nom n’a pas été cité lors de la dernière Private Notice Question. Par contre, celui de sa société, oui. Soit, Megacom. Lui, c’est Rahan Bunwaree, l’unique actionnaire de cette société créée mi-2015 et qui a agi comme intermédiaire entre le gouvernement et Omega Ark, le preferred bidder initialement sélectionné pour le rachat de l’hôpital privé Apollo Bramwell. Selon le député de l’opposition Roshi Bhadain à l’Assemblée nationale, Megacom devrait toucher 4 % de la transaction d’un montant de Rs 700 millions. Reste à savoir si Rahan Bunwaree ne serait pas uniquement un prête-nom dans cette affaire.

 

En attendant d’y voir plus clair, l’express a essayé d’en savoir un peu plus sur cet homme d’affaires. Fils de Ranjita et de feu Chit Bunwaree, ancien directeur général de la Mauritius Cooperative Central Bank, l’homme derrière Megacom est un neveu «éloigné» de l’ancien ministre de l’Éducation Vasant Bunwaree (NdlR, Feu Chit Bunwaree et lui sont cousins). Ce qui signifie que Rahan Bunwaree et Roshi Bhadain sont également cousins «éloignés», puisque la mère de l’ancien ministre des Services financiers et Vasant Bunwaree sont sœur et frère.

 

Son adresse familiale est avenue des Bécasses, Sodnac, Quatre-Bornes. La même adresse où Megacom est domiciliée. Cela, tel que le démontre la correspondance signée du Project Manager de la société, Manoj Dhansa, et produite au Parlement par Roshi Bhadain. Tout comme sur les données enregistrées au Registrar of Companies.

 

Au n° 18 Belle-Rose–Quatre-Bornes, on confie que Rahan Bunwaree ainsi que ses proches ont soutenu l’alliance Lepep durant la campagne électorale de 2014. Toutefois, après le départ du PMSD du gouvernement fin 2016, une des proches parents de Rahan Bunwaree emboîtera le pas à Xavier-Luc Duval. D’ailleurs, celle-ci a été aperçue lors de la Journée de la femme organisée en mars par les Bleus.

 

Dans les archives de l’express, Rahan Bunwaree est répertorié en 2007 comme le directeur de l’Institute for Business and Professional Studies ainsi que d’un centre d’appels. Selon ceux qui l’ont côtoyé récemment, il a également été dans l’import et a été organisateur de foires. Âgé de 42 ans, le patron de Megacom a fréquenté le collège Royal de Port-Louis. L’express a tenté vainement de joindre le principal concerné au téléphone mercredi.