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Clifford Benjamin: la passion de transmettre

27 avril 2017, 01:32

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Clifford Benjamin: la passion de transmettre

 

C’est tout juste après les 2e Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI), en 1985, à Maurice, qu’il est devenu coach de natation. Du haut de ses 54 ans, il est fier d’avoir acquis de l’expérience dans ce domaine. Et de pouvoir la partager, aujourd’hui, avec les jeunes du Club de Natation du Pavillon (CNP).

Dorine Tiborcz, présidente du club et viceprésidente de la Fédération mauricienne de natation, est heureuse que Clifford Benjamin se soit joint au CNP comme entraîneur. «Son objectif est d’aider nos nageurs à prendre davantage part aux compétitions ; et déjà, je suis contente que certains d’entre eux aient pu récolter des médailles au dernier Future Day (NdlR : le dimanche 23 avril, à Rivière-du Rempart)», dit-elle.

Quant à l’habitant de La Tour Kœnig, il n’a pas été que coach de natation. Dans les années 1980, il faisait partie de l’élite mauricienne. Spécialiste de dos (50m dos et 100m dos), il avait été sélectionné pour les JIOJ de 1985, mais n’avait pas nagé. Il évoluait alors au club des sauveteurs (CDS). Ronald Mootoo, qui y était coach, lui avait alors demandé de l’aider à encadrer les nageurs. «Comme j’aimais nager, j’ai partagé mes connaissances avec Ronald puis les enfants. Ensuite, j’ai suivi des cours. Tout d’abord comme initiateur. Puis entraîneur niveau 1 puis 2. Malheureusement, jusqu’aujourd’hui, je n’ai pas eu de certificats», déclare Clifford Benjamin avec une pointe de regret. Selon l’entraîneur du CNP, ces bonnes initiatives ne sont pas honorées par des diplômes après la descente de charge des présidents – ou le départ des DTN – sous lesquels elles ont été prises. «Est-ce un simple oubli ?» s’interroge l’ex nageur du CDS.

Les jeunes, Clifford Benjamin les connaît bien. Il déplore seulement que certains d’entre eux nagent plus pour faire plaisir à leurs parents que par amour de la natation. «Avant, ils nageaient plus pour le plaisir», se remémore-t-il. Le bonheur de pratiquer cette discipline, il a essayé de le transmettre aussi à Scody Victor, premier nageur handisport médaillé d’or aux JIOI de 2007 à Madagascar. «À cette époque, j’étais son entraîneur alors que j’étais au CNQB. Il y a des choses que je lui ai montrées – grâce à des conseils de coaches étrangers, lors de nos voyages à l’extérieur – pour qu’il puisse progresser malgré son handicap.» L’entraîneur du CNP regrette que des circonstances aient fait qu’il n’a pu continuer à le suivre.

En dehors de cela, il reste attentif à l’évolution de la natation mauricienne. Il juge que des progrès ont véritablement été accomplis. Cependant, il estime que bien des nageurs qui améliorent leurs performances à un moment donné, régressent. «Parfois, quand viennent les nageurs étrangers, de nouveaux programmes d’entraînement sont mis en place. Mais, avec le temps, ils s’habituent aux nageurs et s’occupent moins d’eux. Je ne sais pas si c’est parce qu’une certaine routine s’est installée chez ces coaches ; j’ajouterai qu’un changement d’entraîneurs trop fréquemment dans un club peut nuire finalement aux nageurs», affirme-t-il.

Clifford Benjamin a aussi son mot à dire concernant le manque d’officiels à certaines compétitions. Il estime que ces derniers seraient plus motivés à venir si une indemnité leur était offerte. «Si on organisait un transport pour eux ou qu’on leur remettait une allocation, ils seraient plus nombreux à venir.» Mais Clifford Benjamin n’est pas du genre à rouspéter à ce sujet. Officiel de niveau A (au sommet de la hiérarchie des officiels) depuis la fin des années 90, c’est avec calme et sérieux qu’on le voit travailler au bord de la piscine lors des compétitions. Comme tout bon pro.