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[Vidéo] Incendie sur «Le Griffon»: «J’ai perdu mon pilier», dit l’épouse du soudeur décédé

20 avril 2017, 09:57

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[Vidéo] Incendie sur «Le Griffon»: «J’ai perdu mon pilier», dit l’épouse du soudeur décédé

«Li pa ti konn nanié apar so travay ek so fami.» C’est le cri de cœur des proches de Ravi Seebaruth, 43 ans, qui a perdu la vie tragiquement mercredi matin 19 avril alors qu’il effectuait des travaux de soudure dans la cale du bateau Le Griffon. L’autopsie, pratiquée par le médecin légiste de la police, a attribué son décès à une électrocution.

Cet habitant de Petite-Rivière laisse derrière lui une veuve accablée et trois enfants âgés de trois, huit et 11 ans, dont un fils qui souffre d’un handicap. «J’ai perdu mon pilier», pleure Reshma, l’épouse de Ravi Seebaruth. Ce dernier, confie-t-elle, était le seul à subvenir aux besoins de la famille. «Il faisait beaucoup de sacrifices pour nous», avance Reshma. «Et il sortait rarement», lâche cette femme au foyer.


 

Des témoins racontent

C’est vers 10 heures que les agents de sécurité du Caudan Waterfront ont entendu des cris et des hurlements venant de la baie, où se trouvait Le Griffon. L’un des témoins de la scène, un agent de sécurité, raconte qu’il a accouru dès qu’il a entendu les cris de détresse.

«Je me trouvais près du guichet de la MCB quand j’ai entendu des gens crier. Je me suis précipité sur La Marina», avance-t-il. De soutenir que certains de ses collègues se sont rués vers le bateau afin de porter secours aux occupants, alors que d’autres ont appelé le Service d’aide médicale d’urgence et les pompiers.

De son côté, Benjamin Chery, un autre témoin, relate qu’il rentrait du travail lorsqu’il a aperçu des flammes qui émanaient du bateau. «Étant un soudeur, je voulais apporter ma contribution. J’ai alors aidé à défoncer le bateau», lâche-t-il, indiquant qu’il est ami avec quelques-uns des travailleurs qui se trouvaient à bord du bateau.

En outre, Benjamin Chery soutient qu’il a vu un des 13 travailleurs sortir du bateau en proie aux flammes. Ce dernier, un Bangladais, allait porter secours à un autre travailleur qui s’était retrouvé coincé dans la cale. Le Bangladais a été tout de suite transféré à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo, où son état inspire de vives inquiétudes.

Benjamin Chery indique qu’il a essayé de porter secours à un autre homme, Ravi Seebaruth. Mais ce dernier, déplore-t-il, s’est retrouvé piégé par les flammes. Il a fallu attendre plus de trois heures avant que les pompiers aient pu extraire le corps calciné du soudeur.

Interrogé, le Senior Station Officer des pompiers, Farad Mohedin, se dit attristé par le sort de Ravi Seebaruth. «Nous avons eu beaucoup de mal à atteindre la cale où il se trouvait. Il a fallu que nous éteignions le feu à l’extérieur avant d’avoir accès à l’intérieur. Nous avons aussi pris beaucoup de risques pour atteindre cette cale. Mais je peux vous dire que c’est un jour vraiment triste pour nous…»

Par ailleurs, Burty Pierre-Louis, qui était parmi les ouvriers, a affirmé qu’il a entendu un grand bruit. «Pa koné kinn éklaté dan bato-la, nou inn bizin sové. Nou trouv lafimé pé koumans monté. Nou ti pé fer bann travo lor bato-la», a-t-il fait ressortir, toujours en état de choc.

La police du port a initié une enquête pour déterminer les circonstances exactes de ce drame.

«Certains soudaient les raccords de diesel avec le moteur»

<p>&laquo;Le Griffon&raquo;, appartenant à la famille Espitalier-Noël, était en rénovation depuis bientôt 11 mois. Il devait servir comme bateau de plaisance et allait rallier Maurice à St-Brandon. Âgé de 40 ans, il aurait coûté pas moins de Rs 30 millions aux nouveaux propriétaires. &laquo;<em>Ils ont pris des Bangladais pour travailler sur le bateau. J&rsquo;ai même entendu dire que certains soudaient les raccords de diesel avec le moteur ! Comment vous ne voulez-vous pas que le bateau explose ?</em>&raquo; s&rsquo;interroge le propriétaire d&rsquo;un des bateaux qui se trouvent dans La Marina. Des membres de la famille Espitalier-Noël, qui ont accouru sur les lieux du sinistre, n&rsquo;ont pu retenir leurs larmes devant un tel spectacle.</p>