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Diplomatie: Claudine Razaimamonjy pourrait gêner Maurice

13 avril 2017, 09:19

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Diplomatie: Claudine Razaimamonjy pourrait gêner Maurice

À Madagascar, l’affaire Claudine Razaimamonjy fait grand bruit dans la presse. Cette conseillère spéciale du président de la République malgache, Hery Rajaonarimampianina, placée sous mandat de dépôt (en détention provisoire) le vendredi 7 avril pour «favoritisme dans l’attribution de marchés publics, détournements de fonds et blanchiment d’argent», est venue à Maurice pour des soins médicaux dans une clinique privée des Plaines-Wilhems. Or, deux interdictions de quitter le territoire pèsent sur elle. Une situation qui pourrait embarrasser le gouvernement mauricien. 

Toutefois, à mercerdi 12 avril, le ministère des Affaires étrangères nous a déclaré que les autorités malgaches n’ont pas pris contact avec le gouvernement pour s’enquérir de la situation. Et du côté de l’ambassade malgache, un préposé a indiqué que son bureau n’était au courant de rien. «Il n’y a rien d’officiel», dit-il. Ainsi, le ministère mauricien des Affaires étrangères ne va pas agir.

Claudine Razaimamonjy risque-t-elle l’extradition? Sollicité par l’express, le journaliste Sylvain Ranjalahy de L’Express de Madagascar, confie que cela ne le surprendrait pas si le gouvernement de la Grande île ne fait aucune demande en ce sens. La raison : «Elle a été l’un des principaux bailleurs de fonds du président malgache pour la campagne présidentielle de 2013. Elle est également un des fondateurs du parti HVM.»

Selon L’Express de Madagascar, c’est quand la Cour pénale anticorruption a décidé de mettre Claudine Razaimamonjy en détention préventive à l’hôpital Joseph Ravaohagry Andrianavolona, vendredi dernier, que celle-ci s’est empressée de quitter le pays.

Les médecins ont diagnostiqué à la conseillère spéciale une dystonie neurovégétative cérébrale, qui nécessite une angiographie cérébrale. Ce serait la raison de son évacuation vers Maurice.

Dans la presse de Madagascar, la directrice de l’hôpital Joseph Ravaohagry Andrianavolona, Olivia Aimée akoto Alson, a indiqué que Claudine Razaimamonjy a pu quitter l’établissement après qu’une autorisation lui a été accordée par les ministères locaux de la Justice et de la Santé.

Or, le Syndicat des magistrats qualifie, lui, ce départ «d’évasion organisée au vu et au su de tout le monde». Dans son édition de mardi, Midi Madagascar soutient que les magistrats sont remontés contre cette action, estimant que le dossier et la procédure d’évacuation sanitaire qui a été appliquée sont non conformes à la loi. Il s’agit bel et bien d’une «évasion organisée».

Quant aux deux mandats d’interdiction de sortie du territoire émis contre Claudine Razaimamonjy, le Syndicat des magistrats souligne que la Police de l’air et des frontières n’a formulé aucune demande de levée. Et cela, «même à titre provisoire, malgré l’urgence et le caractère humanitaire de la situation». Il réclame d’ailleurs l’ouverture d’une enquête et que des poursuites soient enclenchées contre les auteurs et complices de cette exfiltration.

Enter interpol?

Interrogé par l’express, hier, Voahangy Rajaonarimampianina, journaliste à Midi Madagascar, a affirmé qu’Interpol pourrait saisir l’affaire en citant le procureur de la République. Elle a aussi indiqué que les enfants de Claudine Razaimamonly ont quitté le pays jeudi pour la Turquie. La presse malgache craint qu’elle les rejoigne avec comme point de départ, l’aéroport de Plaisance, qui est desservi par la Turkish Airlines.

Selon Le Citoyen, des personnalités du pouvoir et des dirigeants du parti HVM auraient contribué pour rendre possible l’évacuation sanitaire de la femme d’affaires. Accompagnée de ses proches, d’une garde pénitentiaire, ainsi que de son médecin personnel, Claudine Razaimamonjy a été transférée à un hôpital à Maurice. À Toasmasina, le président du parti et ministre Rivo Rakotovao a réitéré le «soutien indéfectible» du HVM à Claudine Razaimamonjy.