Publicité

Nazeema Jaulim-Seelarbokus : promouvoir le statut de la femme

8 avril 2017, 18:10

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Nazeema Jaulim-Seelarbokus : promouvoir le statut de la femme

Inciter les professionnelles du transport et de la logistique à intégrer l’organisation qu’elle préside depuis un an afin de s’améliorer en partageant les meilleures pratiques. C’est l’objectif que s’est fixé Nazeema Jaulim-Seelarbokus, «Quality Coordinator» à la Mauritius Ports Authority.

Le bureau de Nazeema Jaulim-Seelarbokus figure au cinquième étage du bâtiment de la capitainerie, actuellement en rénovation. Il donne sur une immense baie vitrée s’ouvrant sur le port et les installations du vrac, désormais immobiles à jamais. Cette femme de 44 ans, benjamine d’une fratrie de trois et dont le père était, dans le temps, commerçant de tissus à la rue la Corderie, Port-Louis, n’avait jamais imaginé qu’elle se retrouverait là un jour. 

Par contre, ce dont elle était sûre, c’est qu’elle ne voulait pas stagner et désirait apprendre et progresser. Si bien que lorsqu’elle termine sa Form VI au collège du Bon et Perpétuel Secours, ayant eu de bonnes notes en mathématiques, économie et comptabilité, elle est admise à l’université de Maurice où elle entame et réussit une licence en économie. 

Elle prend ensuite le premier emploi qui s’offre à elle, à savoir enseignante d’économie au niveau terminal au Bocage International School. On lui ajoute aussi des cours en business management. Bien qu’elle n’ait pas étudié cette matière, explique-t-elle, «lorsqu’on maîtrise l’économie, le business management devient élémentaire». Nazeema Jaulim-Seelarbokus donne également des cours particuliers. Si au départ elle se passionne pour ce qu’elle fait, au bout de cinq ans, elle trouve le métier répétitif et lassant. 

Elle veut être dans un secteur qui bouge, être là où l’action se passe. Fidèle lectrice des journaux, elle est toujours intriguée par les appels d’offres de la Mauritius Ports Authority (MPA). Tombant sur un appel à candidatures pour remplir un poste d’Administrative Executive, elle postule. Et savoure le fait d’avoir été recrutée. «J’aurais préféré y entrer comme économiste, mais il n’y avait pas de poste vacant.» 

Dans un premier temps, affectée au Registry, elle gère les correspondances et les informations qui sont canalisées aux personnes concernées. Deux ans plus tard, l’opportunité de grimper dans la hiérarchie se présente à elle lorsque l’employé occupant le poste de Quality Control démissionne. On lui propose le poste qu’elle accepte évidemment. 

Elle s’investit beaucoup, aidant à introduire les certifications ISO 9001: 2008 qui ont trait au système de gestion de qualité et plus récemment la certification environnementale ISO 1401: 20004. Ses journées se passent à l’organisation de formations continues par petits groupes distincts pour les 500 employés de la MPA pour leur inculquer l’importance de la qualité, voir si chacun des 14 départements et sous-unités a respecté les procédures documentées selon le manuel et si la productivité s’est améliorée. 

«Et s’il n’y a pas conformité, je donne un délai pour que cela le soit. J’aime bien ce que je fais car cela me donne l’occasion de rencontrer des gens et de savoir comment les choses se déroulent sur le terrain», dit celle qui gère aussi avec le Commercial Corporate Executive les plaintes. Elle ne trouve pas ce travail répétitif pour un sou. Et avant d’introduire une nouvelle certification ISO, elle préfère asseoir le tout dernier obtenu. 

Tout au long de son parcours professionnel, Nazeema Jaulim-Seelarbokus a continué à parfaire ses connaissances. À sa licence initiale, elle a ajouté un Masters in Business Administration auprès de l’université de Technologie de Maurice et pour lequel elle a obtenu le trophée de la Meilleure élève. Elle est aussi diplômée de l’Institute of Chartered Secretaries and Administrators. 

Vu qu’elle est une employée de la MPA, elle a adhéré au Chartered Institute of Logistics and Transport (CILT) qui regroupe tous les professionnels du transport routier, aérien maritime et de la logistique. Cet organisme, dont le siège est en Grande-Bretagne, est présent dans 40 pays. Lorsque le CILT a lancé son aile féminine, la Women in Logistics and Transport (WiLaT) en raison du fait que le secteur ne comporte que 13 % de femmes, les branches de 18 pays ont lancé la leur. Maurice également. Et Nazeema Jaulim-Seelarbokus préside la WiLaT Mauritius depuis un an. 

«Avec la modernisation, il y a davantage d’opportunités offertes aux femmes dans ce secteur et la vision de la WiLAT est de promouvoir le statut de la femme et de lui donner le soutien nécessaire pour qu’elle s’améliore et puisse bénéficier de promotions. Tout passe par le Women Empowerment. Il faut que les femmes aient les opportunités d’apprendre des choses nouvelles.» 

Cette femme, mariée à Moossa, qui est un commerçant spécialisé en prêt-à-porter, et mère de Jalil, 14 ans, a organisé des activités pour ses membres l’an dernier. C’était notamment une campagne sur la sécurité routière et un forum sur les accidents routiers. Comme la WiLaT Mauritius ne compte qu’une vingtaine de membres, Nazeema Jaulim-Seelarbokus s’est fixé comme objectif de recruter un plus grand nombre d’adhérentes et de mettre la WiLaT Mauritius sur les rails avant de passer le témoin dans quatre ans. Vaste programme.