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World Happiness Report: il est où le bonheur des Mauriciens ?

3 avril 2017, 22:00

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World Happiness Report: il est où le bonheur des Mauriciens ?

Le bonheur ultime se trouve en Norvège. C’est ce que révèle le World Happiness Report 2017. Il faut descendre à la 64e place pour trouver Maurice. Même si le pays fait bonne figure au niveau africain – deuxième marche du podium, derrière l’Algérie –, les Mauriciens aspirent à mieux. Ils ont des rêves, des idées et des propositions pour améliorer la qualité de leur vie. Un leitmotiv qui revient à chaque fois : la politique, et pour cause, c’est ce thème qui a monopolisé l’attention ces dernières semaines. «Il faut créer un détecteur de ‘roder bout’ pour scanner tous ceux qui se disent politiciens. Ou ceux qui postulent pour être fonctionnaires», estime Stéphanie Daugnette, 39 ans.

Est-ce que cela va améliorer notre vie ? Cedric Vincent, 27 ans, en est persuadé. Selon lui, le gouvernement doit essayer d’être «un peu plus professionnel». Pour Med Doba, la génération actuelle de politiciens est dépassée. «Il faut du sang neuf qui comprend les enjeux d’un monde nouveau, telles l’énergie verte et la culture», explique-t-il.

La culture est justement une des raisons pour laquelle la Norvège figure en tête de ce classement, analyse Radjiv. «C’est un peuple qui a compris que la richesse n’est pas autant dans l’argent que dans la culture. D’ailleurs, c’est quelque chose que presque tous les pays scandinaves ont en commun. Tout comme l’irréligiosité. Al fer dimounn dan Moris konpran ki bondié pa réglé problem», lance ce jeune artiste.

Même son de cloche du côté de Bashir Nuckchady. Selon le quinquagénaire, il faut commencer par restreindre les pouvoirs d’hommes religieux et des politiciens avant qu’on ne commence à songer à un pays meilleur. D’ailleurs, dit-il, une idée à mettre en pratique est de confier les ministères aux chefs d’entreprise qui ont fait leurs preuves, comme cela a été le cas à Singapour. «Nous sommes considérés comme des champions de la démocratie en Afrique, mais il faudrait veiller à ce que notre Constitution ne souffre pas des dynasties politiques», souligne Anjali Rampersad, 25 ans.

Ibrahim Gunny a 21 ans. Il est étudiant. «Ce qui rendrait les Mauriciens heureux, c’est de donner à tout le monde un salaire minimum de Rs 323 000. Croyez-moi, nous dépasserons la Norvège», ironise ce jeune homme désillusionné. Pour lui, la politique, aujourd’hui, se résume à des attaques en dessous de la ceinture.

«Ce qui rendrait les Mauriciens heureux, c’est de donner à tout le monde un salaire minimum de Rs 323 000...»

Ameeksha Dilchand, 30 ans et travaillant à son propre compte, est dans cette même catégorie. «J’en suis à un point où je me dis qu’une vie normale, sans scandales tous les jours, est une utopie…»

Mais Lelio Wong, 65 ans, pense le contraire. Lui, il est optimiste. «Les Mauriciens ne sont pas des imbéciles, c’est la mauvaise politique qui les ‘embête’ et les freine. C’est pourquoi la tendance de viré et déviré tous les cinq ans, sans avoir un meilleur choix, est un acte d’espoir après le désespoir», déclare-t-il. Surtout avec un changement dans la classe politique.

Le travail est l’une des préoccupations des jeunes qui ont été interrogés. Oumme pense que le gouvernement doit faire de la création d’emploi une de ses priorités. Sur ce sujet, Ludovic Labonne, 26 ans, affirme que le bonheur passe par la stabilité. «Et qui dit stabilité financière dit travail durable.»

«Le travail, l’argent, la culture, d’accord. Mais l’éducation passe avant tout», insiste Mégane Fabre. Cette mère de deux enfants n’en démord pas. Tous les problèmes sont issus d’un manque d’éducation. «Je ne parle pas que de l’éducation académique. Le manque d’éducation civique pose beaucoup de problèmes.» Pollution, violence, drogue… autant de maux dont les solutions se trouvent dans un encadrement des jeunes.

C’est d’ailleurs ce que préconise Hugue Philibert. Étudiant et sportif, il est convaincu que les problèmes de la société viennent d’un manque d’encadrement. «Les valeurs humaines, le respect des règles, la tolérance et l’acceptation de la défaite sont des concepts qui n’existent plus. Moi, je les apprends à nouveau avec le sport. Il faudrait trouver le moyen de les inculquer à tous. Sans cela, nous pourrons toujours attendre le bonheur…»

En Norvège

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<p>Le Norvège attire, malgré le climat rude. Plusieurs Mauriciens ont décidé d&rsquo;y élire domicile. Dans l&rsquo;édition de <em>5-Plus</em> du dimanche 2 avril, nos compatriotes expliquent les raisons qui les ont poussés à quitter le soleil et les plages pour la Norvège. Éducation gratuite, sécurité, égalité sont les quelques raisons qu&rsquo;ils évoquent.</p>

 

Une publication du quotidien BonZour!