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Hector Espitalier-Noël: «Stopper notre offre porterait un préjudice aux actionnaires»

27 mars 2017, 19:44

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Hector Espitalier-Noël: «Stopper notre offre porterait un préjudice aux actionnaires»

La vente «controversée» des actions de New Mauritius Hotels (NMH) continue à faire débat. Après l’interview de Robin Mardemootoo, avoué chez Mardemootoo Solicitors, hier, reprochant à ENL d’avoir agi de concert avec SWAN pour prendre le contrôle effectif de NMH, c’est au tour du «Chairperson» d’ENL de monter au créneau.

Dans son interview donnée à «l’express», hier, Robin Mardemootoo vous reproche d’avoir acheté des actions de New Mauritius Hotels (NMH) en février 2016 de concert avec un groupe de compagnies que vous contrôlez, avec, pour résultat, que cette acquisition aurait dépassé le seuil des 30 % qui, d’après la loi, aurait dû déclencher une «Mandatory Offer». Qu’avez-vous à dire à ce sujet ?
Le groupe ENL, même s’il contrôle Rogers qui, de concert avec ENL Land, s’est porté acquéreur de 5,82 % des actions en question, n’a aucun contrôle sur les décisions prises par la SWAN. En effet, cette dernière est détenue par un nombre d’actionnaires dont le plus important est le groupe Terra, avec 33 % de l’actionnariat, alors que Rogers détient pour sa part moins de 29 %. SWAN a amplement expliqué que sa décision d’investissement a été prise par son Investment Committee qui gère son portefeuille de manière autonome.

Est-ce que oui ou non il y a eu des concertations entre ENL et SWAN pour agir ensemble dans le cadre de cette transaction ? Cela d’autant plus que le patron de SWAN, Louis Rivalland, siégeait sur NMH, sur ENL Land et sur SWAN Life ?
ENL avait la possibilité d’acheter la totalité des actions que détenaient les trois vendeurs dans NMH. Comme ENL ne souhaitait pas alors dépasser le seuil des 30 % dans l’actionnariat de NMH, nous avons approché certains investisseurs potentiels, dont la SWAN, qui a manifesté son intérêt pour acheter les actions que nous ne souhaitions pas acheter nous-mêmes. Un achat d’actions au même moment ne constitue en soi aucunement une action de concert. Selon l’article 33 des Takeover Rules, l’action de concert suppose l’existence d’un accord ou d’un arrangement entre des parties, au moyen de l’acquisition d’actions d’une compagnie, dans le but d’exercer le contrôle effectif de cette compagnie. Nous maintenons qu’il n’y a jamais eu d’accord ni d’arrangement de cette nature entre les groupes ENL et SWAN.

«Nous sommes actionnaires de NMH depuis plus d’un demi-siècle.»

Dans la lettre envoyée à la Financial Services Commission (FSC), Mardemootoo Sollicitors semble dire que la précipitation du groupe ENL à stopper la démarche de Sunnystars Resorts Holdings pour devenir un gros actionnaire de NMH s’explique par les craintes entretenues par certains qu’il existait à l’époque des menaces quant à un «hostile takeover» sur ce groupe hôtelier. Est-ce une des raisons qui a motivé votre démarche ?
Nous n’avons jamais été mis au courant d’un hostile takeover, ni par M. Mardemootoo ni par personne d’autre, au moment où nous avons acheté des actions en 2016, même si certaines rumeurs à cet effet circulaient alors. Nous sommes actionnaires de NMH depuis plus d’un demi-siècle. Nous poursuivons depuis toujours une stratégie déclarée de consolider nos intérêts dans le secteur du tourisme et de l’hôtellerie. Lorsque l’occasion s’est présentée à nous en 2016, nous avons donc saisi l’opportunité de faire un investissement qui se situait dans la droite ligne de notre politique à long terme.

Dans sa lettre, Sunnystars demande à la FSC de stopper le deal en attendant les conclusions de l’enquête sur une éventuelle «collusion» par rapport à cette vente d’actions controversée. Vu que la date limite de cette offre expire le 27 mars (NdlR, aujourd’hui), comptez-vous agréer à cette demande ?
La FSC a déjà, je vous le rappelle, étudié la question qui a fait l’objet d’un communiqué confirmant que nous avions agi en conformité avec les règlements lors de notre acquisition de 2016. De plus, nous avons obtenu le feu vert de la FSC pour aller de l’avant avec la Mandatory Offer qui arrive à terme ce lundi. Nous avons reçu à ce jour bon nombre d’acceptations à notre offre et nous attendons à en recevoir davantage dans les heures qui viennent. Toute action qui stopperait le cours normal de notre offre porterait un préjudice important aux nombreux actionnaires qui ont accepté notre offre et à tous ceux qui ont décidé d’effectuer des transactions en Bourse sur la base de notre Mandatory Offer.