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Attentat de Londres: des Mauriciens témoins de cet événement tragique

25 mars 2017, 14:00

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Attentat de Londres: des Mauriciens témoins de cet événement tragique

L’attentat de Londres, en Angleterre mercredi, en a choqué plus d’un. Il a fait quatre morts, dont l’assaillant, et 40 blessés. Cela s’est produit à proximité de la Chambre des communes, au Westminster Bridge. Une voiture a foncé sur les gens, avant que le chauffeur soit maîtrisé par des policiers. Une Mauricienne vivait alors ce moment tragique depuis sa chambre de maternité, au St Thomas' Hospital, à proximité du Westminster Bridge. Rakshita Fowdar avait donné naissance à son bébé quelques heures auparavant.

La scène se joue devant elle. «Je ne comprenais pas ce qui se passait. J’ai vu une voiture s’avancer, puis une femme tomber dans le fleuve. Les policiers ont commencé à tirer sur la voiture. Lorsque la nouvelle est tombée sur les chaînes d’info, j’ai réalisé la portée de l’affaire. J’ai vu un attentat en direct. C’était le chaos dans l’hôpital car il se trouve en face de la Chambre des communes», souligne la jeune maman.

Dans l’établissement hospitalier où elle se trouve, les urgentistes sont sortis porter secours aux blessés, explique-t-elle à l’express. Selon elle, le St Thomas' Hospital n’était pas paré à cette éventualité. «C’est l’hôpital le plus proche, à trois minutes. Toutefois, il est réputé pour les accouchements. Les urgentistes ont fait de leur mieux. C’est là que certains blessés ont été transportés. La sécurité a été renforcée. Les patients ont été interdits de quitter l’établissement», précise notre compatriote.

Rakshita Fowdar regrette que ses parents, qui sont à Londres, n’aient pu venir la voir. «La sécurité est au maximum. Personne ne peut avoir accès au site de l’attentat. Les hélicoptères patrouillent la zone. Les équipes sont toujours sur place avec les tentes rouges», fait-elle ressortir.

Lorsque l’attaque a eu lieu, l’ingénieur en informatique Vashist Parsunoo était sur son lieu de travail. Ce Mauricien qui vit à Londres est encore sous le choc. «Je travaille à dix minutes du lieu. Vers 14 h 30, j’ai entendu les sirènes de la police, ce qui n’est pas inhabituel. Toutefois, lorsque mes collègues et moi avons entendu les bruits d’hélicoptères, on a su que c’était grave. J’ai appris la nouvelle sur les réseaux sociaux. C’était le choc de ma vie. On était en sécurité, mais j’avais la peur au ventre. Que faire ensuite ? Quel autre lieu serait attaqué ?» se demande Vashist Parsunoo. Il précise que le Parlement est un des lieux les plus sûrs en cas d’attaques.

Selon l’ingénieur en informatique, le lendemain était plus dur car il a fallu prendre le métro. «La peur a laissé place à la paranoïa. Les gens s’observent et se soupçonnent les uns les autres. Je voyage par le Jubilee Line de chez moi. Sur le trajet d’une heure, j’étais sur mes gardes pendant la moitié du voyage. Je ne savais pas ce qui pourrait nous arriver dans le métro souterrain. Ce qui m’a rassuré, c’est la présence des policiers lourdement armés, aux abords des gares.» Selon lui, cet épisode ne doit pas empêcher les citoyens de mener leur vie. «Nous sommes des Londoniens. Nous n’allons pas baisser les bras. We are not afraid», clame-t-il.

La nouvelle de cette attaque a rapidement fait le tour de Londres. Hamish Ramdharry, ancien journaliste à Maurice, habite à dix minutes du lieu de l’attentat, soit à Tower Bridge. «We will not succumb to fear. Bien qu’il y ait eu des morts et des blessés, les Londoniens ont déjà repris leur train-train quotidien. Londres est toujours sous haute surveillance. Nous savions qu’un jour ou l’autre, il se serait produit un événement de la sorte. Ce qui est rassurant, c’est qu’il y a eu huit arrestations. D’ailleurs, le terroriste était connu des services du MI5», lâche-t-il, soulagé.

Capture d'écran d'une vidéo montrant les secours devant le palais de Westminster, le 22 mars.

Un ancien policier, quant à lui, a vécu ces attentats de loin. Fabien Menelas habite le Sud de Londres. Il n’était pas dans le centre au moment des faits. Selon ce Fraud Investigator, au lendemain de l’attentat, il était difficile de se rendre dans le centre de Londres. «Je n’ai pas le choix. J’y travaille. La sécurité est renforcée. Le nombre de policiers a doublé. Mes amis policiers ont été rappelés en renfort», confie-t-il. Et d’ajouter que l’assaillant provient d’un réseau qui opère dans le quartier de Birmingham.

Étudiante en droit à la Queen Mary’s University, Ashna Ramdin venait, de son côté, de rentrer chez elle. «J’ai appris ce qui s’était passé à travers les infos. C’était choquant. Mes proches m’ont appelée pour être rassurés car j’habite à 20 minutes du lieu du drame. Le plus dur, c’était que je devais me rendre dans le centre. J’ai dû prendre le métro avec la crainte. Les gens dévisageaient leur prochain. La présence des policiers et des patrouilles régulières nous rassurent. Les Londoniens savent que le risque d’attentat existe. Surtout aux abords des stations d’arrêts, des lieux historiques, entre autres», relate la jeune femme de 22 ans qui prépare sa maîtrise en droit.

Ashna Ramdin a foi dans les Londoniens. Selon ses dires, la vie a déjà repris son cours normal. «Le soir de l’attentat, nous sommes partis dîner. La manière dont cette affaire a été gérée et le message de Theresa May, chef du gouvernement, ont été bénéfiques. Elle a donné confiance», avance l’étudiante.

Le message est celui de ne pas céder à la peur. C’est l’attitude qu’adopte Al-Yasid Oozear, un graphiste d’origine mauricienne vivant à Londres. Il est d’avis que les gens ont compris quel comportement adopter. «Je n’ai pas peur après ce qui s’est passé, étant donné que Londres est en alerte permanente. J’habite à 20 minutes du lieu de l’attentat, mais je n’ai pas peur de sortir