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En Chine, les risques financiers restent «maîtrisables» (Premier ministre)

5 mars 2017, 07:50

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En Chine, les risques financiers restent «maîtrisables» (Premier ministre)

Les risques menaçant le système financier chinois, alimentés par des bulles spéculatives et une envolée de la dette, sont «maîtrisables», a assuré dimanche le Premier ministre Li Keqiang, en promettant davantage de liberté au secteur privé et à «l'économie réelle».

Le régime communiste doit «rester extrêmement vigilant devant l'accumulation des dangers», notamment la montée des créances douteuses des entreprises, l'essor de la finance en ligne et des crédits non régulés prospérant hors des banques, a reconnu M. Li lors d'un discours solennel devant le parlement chinois (ANP).

Pour autant, «les fondamentaux de l'économie demeurent robustes, les ratios de capitaux propres des banques demeurent élevés (...) Nous avons la ferme conviction, mais aussi les capacités de maîtriser les risques systémiques», a-t-il ajouté.

Avec des abaissements répétés des taux d'intérêt depuis fin 2014, Pékin avait rendu le crédit extrêmement bon marché pour stimuler une activité à bout de souffle.

En fait, ces énormes liquidités ont essentiellement alimenté des bulles spéculatives, notamment l'immobilier, tandis que la dette totale du pays (publique et privée) s'envolait au-dessus de 270% du PIB.

Dans l'industrie lourde, nombre de groupes étatiques structurellement déficitaires et en surcapacité, ne survivent que grâce aux crédits généreusement accordés par les banques publiques.

«Réduire le niveau d'endettement des entreprises sera une priorité majeure en 2017», a promis Li Keqiang.

Autre inquiétude, la «finance de l'ombre», c'est-à-dire l'ensemble des formes de crédit non régulées (officines, prêts entre entreprises, etc.), prospère hors du secteur bancaire, attirant les entreprises privées auxquelles les banques publiques ferment leurs portes pour privilégier les groupes d'Etat et des placements plus lucratifs.

Il faut que les banques «se concentrent sur leur principale activité», qui est de servir «l'économie réelle», a tonné Li Keqiang.

A l'heure où Pékin poursuit le douloureux rééquilibrage de son économie en faveur du secteur privé, des services et de la consommation intérieure, les «pouvoirs discrétionnaires» de l'Etat seront réduits pour «offrir au marché des marges de manœuvre accrues», a indiqué le Premier ministre.

Le gouvernement va diminuer ou éliminer ses exigences pour la délivrance de permis d'opérer dans différents secteurs de l'industrie et des services, a expliqué M. Li, tout en promettant «un environnement fiscal transparent et plus équitable».

«Toutes les secteurs auxquels l'accès n'est pas interdit explicitement par la loi ou des réglementations devront s'ouvrir à tous les acteurs de marché», a-t-il martelé, retrouvant ses accents réformistes de 2013.

Les chambres de commerce occidentales avaient cependant déchanté les années suivantes, à mesure que le régime durcissait les restrictions contre les firmes étrangères à coups d'enquêtes et poussait ses champions nationaux.