Il a du talent. Du style. À un point qui lui vaut d’être considéré par bien d’amateurs comme le meilleur joueur du championnat national. Considérant ses 19 ans, certains s’aventurent même à dire que l’avenir de Kursley Basse se trouve sous d’autres cieux…

Ses statistiques sont justes impressionnantes. Tenez, tout dernièrement, face aux Hammers, il dépassait, une énième fois, la barre des 20 points. 28 au total cette fois-ci. Gratifiant, au passage, le public de deux magnifiques ‘dunks’. Geste que Kursley Basse réalise désormais à la manière des plus grands de la NBA. A la fin du match, Rafael Richiero, son entraîneur au Curepipe Starlight lâchait : « Kursley s’est vite imposé comme un élément-majeur dans notre dispositif. En plus d’être travailleur, il est très intelligent. Bref, le potentiel pour faire carrière, dans un premiers temps en National, et éventuellement dans une division plus élevée, il l’a. C’est, d’ailleurs, vers ce but qu’on le pousse. » 

L’éventualité d’un déplacement, l’ex-joueur de Vuillemin ne veut pas trop s’en prendre la tête avec. « Si ça vient, ça vient », dit-il. Ce qui l’intéresse et mobilise son énergie, c’est le présent. « J’ai beaucoup travaillé ces quatre dernières années. J’ai encore des choses à améliorer dans mon jeu tant individuel que collectif. C’est sur quoi je me concentre. »

C’est à 10 ans qu’il fait la rencontre du ballon orange. Grâce à son frère Julien qui, lui, jouait déjà. « Depuis est née en moi une passion. Indescriptible. » Les quatre années suivantes, Kursley arpente les terrains, nourrissant celle-ci. Si pendant cette période, la pratique du basket était plus liée à l’amusement qu’autre chose, par la suite, une combinaison de la prise de conscience de son talent et de sa taille (il faisait déjà plus d’un mètre quatre-vingt-dix), le pousse à « met enn serye ».

Le véritable travail commence donc. Avec son intégration au sein de l’équipe de Vuillemin et une formation assurée par Vincent Boitier. « J’ai énormément appris de lui. C’est lui qui m’a aidé à être ce que je suis aujourd’hui. »

Ce qu’il est justement, c’est un formidable joueur. Avec une capacité d’analyse, une précision, des déplacements qui font qu’il se démarque des autres. Certains, avec de telles qualités, auraient peut-être eu la grosse tête. Mais pas Kursley. Malgré son jeune âge, il a un sens très profond de l’humilité. Et celui du groupe. « C’est dans un bon collectif que les attributs individuels de quelqu’un prennent de la valeur. Je ne serai pas le Kurskey Basse que je suis sans mes coéquipiers. Je pense toujours en termes d’équipe. » On comprend mieux ses phrases quand on voit son engagement, ce souci de se rendre disponible, son dévouement lors de ses matchs…

Vincent Boitier, son formateur, affirme : « c’est sa volonté d’apprendre et sa capacité d’assimilation qui constituent ses forces. Je crois que le meilleur reste à venir pour Kursley car à mon avis, il n’est qu’à 50% de son potentiel. » 

Celui qui séduit le public à chacun de ses matchs est actuellement employé chez Accenture. En parallèle, il est en 1re année d’études à la Mauritius Chamber of Commerce and Industries (MCCI), pour l’obtention, au terme de deux années supplémentaires, d’un Brevet de Technicien Supérieur. Monsieur Basse est intéressé par le commerce international. Quand il n’est pas avec son ballon orange, ce sont ses cahiers qui l’occupent. Et quand ce ne sont pas ces deux-là, ce sont les sorties entre amis. Principalement des randonnées. « Cela me donne l’occasion de découvrir des parties de l’île Maurice que je ne connais pas. »

Contrairement à la perception populaire lorsqu’il s’agit des basketteurs, Kursley n’écoute pas exclusivement du rap. « J’aime tous les styles mais j’écoute des chansons dans lesquelles je me retrouve. Et qui me permettent de mieux me connaître et de mieux comprendre le sens de sa vie. » La chanson qui le marque le plus, qui l’inspire ? C’est un rap quand même ! « Almost Famous » d’Eminem, répond-il. Un titre qui résume, effectivement bien, Kursley Basse…