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La quête de justice des parents de Krishna Chummun, décédé en Grande-Bretagne

25 février 2017, 17:15

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La quête de justice des parents de Krishna Chummun, décédé en Grande-Bretagne

«Ce n’est pas une mort accidentelle. C’est un meurtre de sang-froid», lance Medha, la mère de Krishna Chummun, 19 ans. Ce dernier a péri dans des circonstances encore inconnues à Londres, il y a 18 mois. Les parents du jeune homme déplorent la façon dont la police britannique gère l’affaire. Nous les avons rencontrés à Lallmatie.

Selon Pradeep et Medha Chummun, la police a voulu classer l’affaire sans suite. Toutefois, la Coroner’s Court et l’Independent Police Complaints Commission (IPCC) ont donné un «open verdict». Ainsi, ils peuvent solliciter les autorités pour une enquête criminelle.

«Nous devons savoir ce qui s’est passé», souligne Pradeep Chummun, psychiatre de formation et ancien membre de la Royal Navy. «La police londonienne a voulu se débarrasser de l’affaire en faisant passer cela pour un suicide. Mon fils ne s’est pas tué. Il aimait trop la vie. Un jour, on finira par mettre la main sur les personnes qui l’ont tué», affirme-t-il.

«Signes avant-coureurs»

Krishna Chummun, 19 ans, qui avait entamé des études en finances, croquait la vie à pleines dents, selon ses proches. Il aimait le football, se promener avec ses amis et chanter. Pradeep Chummun se souviendra toujours de la dernière fois qu’il a vu son fils, le 7 août 2015. Krishna devait aller à son entraînement de foot. «Il a eu une dispute avec sa copine. Je lui ai dit de rester à la maison. Mais il était déjà en tenue de sport. C’est la dernière image que j’ai de mon fils.» Un corps a été repêché début octobre. Il faudra attendre le 26 décembre 2015 pour qu’il soit identifié.

«Depuis qu’il a rencontré cette fille, Krishna a su que c’est avec elle qu’il ferait sa vie. Mais étant des Sikhs, les parents de la fille n’acceptaient pas leur relation. Je lui ai dit: ‘fais des études, décroche un bon job, ils t’accepteront’. Cette relation l’a en quelque sorte mené à sa perte», confie Pradeep Chummun. Il dit regretter que Krishna ne lui ait pas fait part de ses soucis.

Medha Chummun parle, elle, de «signes avant-coureurs». Elle raconte: «En rentrant à la maison, il disait qu’il y avait des gens qui le pourchassaient. Krishna avait un couteau, pour se protéger disait-il. Nous avons besoin que la police ouvre une enquête pour meurtre. Qu’ils puissent arrêter l’assassin. Entre sa disparition et le 26 décembre, on est dans le flou. Jamais nous n’avions été informés de l’évolution de l’enquête. Nous en avons souffert.»

Le verdict de la Coroner’s Court a donné l’espoir à la famille de connaître un jour la vérité. «Ce combat est pour toutes les personnes disparues. La police doit pouvoir trouver des méthodes pour les retracer ou les identifier. Nous ne voulons pas qu’une autre famille vive un tel cauchemar.»

Outre la police britannique, il n’est pas tendre envers le haut commissariat mauricien à Londres, affirmant que ses requêtes visant à «faire pression sur les autorités britanniques» n’ont pas été prises en compte. Selon Pradeep Chummun, l’IPCC et la police métropolitaine de Londres ont changé d’enquêteur à plusieurs occasions, ce qui n’a pas arrangé les choses.