Publicité

Claudio Veeraragoo, abonné aux cas de plagiat

11 février 2017, 16:36

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Claudio Veeraragoo, abonné aux cas de plagiat

Plagiat ? L’auteur de Bhai Aboo connaît la chanson. Il avait rendez-vous avec la justice le 2 février. Claudio Veeraragoo était l’un des témoins dans l’affaire opposant les héritiers du chanteur Alain Permal au groupe Abaim au sujet de la paternité de Sega Bello. Mais ces héritiers, issus de plusieurs lits – faute de pouvoir s’entendre –, ont retiré leur plainte. La Cour suprême a donc rayé l’affaire la semaine dernière.

«J’étais un témoin du côté de la dernière épouse d’Alain Permal. C’était pour dire qu’à ma connaissance, c’est Alain Permal qui a composé Sega Bello. Il y a un document avec l’en-tête de la Mauritius Society of Authors qui certifie qu’Alain Permal a déposé ce morceau», dit Claudio Veeraragoo.

Une thèse contredite par Abaim. S’appuyant sur des recherches, avec le soutien de Marclaine Antoine et de l’ethnomusicologue Fanny Precourt de l’île sœur, le groupe démontre que le Sega Bello a pour origines la chanson Mon mari pêcheur, enregistrée en 1931 par Georges Fourcade. Ce qui, selon la troupe, en fait une chanson tombée dans le domaine public.

Abaim avait repris ce titre en 2007 sur l’album Rekreasion 31 ti parfin nou memwar. Un album qui a lui-même soulevé des objections de la part de Claudio Veeraragoo. Cette affaire sera, elle, appelée en Cour suprême le mercredi 15 février.

S’estimant léser parce qu’«Abaim a repris quatre de mes chansons sur cet album sans mon autorisation», Claudio Veeraragoo demande réparation. Selon lui, ce sont ses titres Manz mo larak, Rann mo lalians, Si to oule danse et Misie Polo qui sont concernés. Il allègue que bien que ces chansons ne portent pas le même titre sur l’album d’Abaim, «quand je les écoute, je les reconnais».

De son côté, Abaim fait valoir que ces chansons sont du domaine public. Celles-ci, avance le groupe, ont été collectées dans le cadre d’une démarche de sauvegarde du patrimoine musical.

Claudio Veeraragoo a déjà un autre rendez-vous avec la justice. Cette fois, c’est en cour intermédiaire que se jugera une affaire qui l’oppose à Mauritius Telecom. L’artiste allègue que la compagnie de téléphonie a commercialisé ses titres Kalasimia, Bhai Aboo et Anbalaba comme «fun tone» sans son autorisation.

«Je suis le producteur de l’album Old is Gold. Pour moi, c’est ce son qui a été copié.» Cette affaire, qui remonte à 2010, sera appelée le 3 avril.

Bond dans le temps. En 2006, Claudio Veeraragoo avait obtenu une injonction de la Cour suprême contre le chanteur Gassen Singaron. Il lui était interdit de copier et de traduire en bhojpuri le séga de Claudio Veeraragoo Li zoli sa marmaille la, qui était devenu Kaisan joli ba chokaria.

Plus près de nous, en 2015, alors que Claudio Veeraragoo avait donné un concert marquant ses 50 ans de carrière, des internautes avaient fait ressortir la ressemblance frappante entre son tube Bhai Aboo et une chanson extraite d’un film indien, datant de 1958, Humein to loot liya milke husne valoon we. Une autre affaire en perspective ?