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Thaïlande: la douane saisit près de 3 tonnes d'écailles de pangolin

2 février 2017, 14:06

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Thaïlande: la douane saisit près de 3 tonnes d'écailles de pangolin

Les douanes thaïlandaises ont annoncé jeudi la saisie de près de trois tonnes d'écailles de pangolin, un record dans le pays pour cet animal menacé de disparition qui sert d'ingrédient à la pharmacopée chinoise traditionnelle.

Ce petit mammifère, peu connu et doté d'une langue plus longue que son corps, est depuis septembre 2016 protégé par le traité de la Convention internationale sur le commerce d'espèces sauvages menacées (Cites).

Il a gagné le titre peu envié de mammifère le plus victime de trafic au monde, avec environ un million de pangolins capturés ces dix dernières années dans les forêts d'Asie et d'Afrique.

«Les deux cargaisons ont été chargées au Congo pour aller au Laos», a expliqué Somkiat Soontonpitakkool, directeur Thaïlande de la Cites, ajoutant que la destination finale était a priori le Vietnam ou la Chine, pays où ces écailles coûtent plus de 1.000 euros le kilo.

Les dizaines de sacs blancs qui contenaient les écailles ont été saisis à l'aéroport de Bangkok après un transit par la Turquie.

«C'est le plus gros lot d'écailles de pangolins que nous ayons jamais saisi», a expliqué à l'AFP Worapong Thongpaiboon de la division policière chargée des crimes environnementaux.

Jusqu'ici, la plupart des pangolins trafiqués confisqués en Thaïlande étaient vivants.

La chair délicate des pangolins, mais aussi leurs os et organes, sont très prisés des gourmets et guérisseurs chinois et vietnamiens. Les écailles sont parées de nombreuses vertus curatives par la médecine traditionnelle.

Pourtant, comme pour les cornes de rhinocéros, ces écailles ne sont guère plus que de la simple kératine, la matière dont sont faits les ongles humains. Ce qui n'empêche pas certains praticiens d'en prescrire contre divers maux, y compris le cancer.

«La criminalité liée à la faune n'est toujours pas une priorité pour la plupart des gouvernements. C'est un problème», a déploré Steve Galster de Freeland, ONG de défense de l'environnement, en regrettant que personne n'ait été arrêté.