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Nomination de pravind jugnauth: la stabilité, le mantra du privé

25 janvier 2017, 20:00

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Nomination de pravind jugnauth: la stabilité,  le mantra du privé

Un événement qui «met fin à deux années d’incertitudes et de spéculations». C’est en ces termes que l’équipe de quatre analystes du cabinet Axys, dirigé par Bhavik Desai, commente dans un document à l’intention de sa clientèle, l’accession de Pravind Jugnauth au poste de Premier ministre.

Autant dire que la rébellion des partis d’opposition ne reçoit qu’un accueil tiède chez les opérateurs du privé. Ils privilégient, pour leur part, le retour à la stabilité. Pour l’ancien directeur de la défunte Mauritius Employers’ Federation, Azad Jeetun, le nouveau conseil des ministres ne doit pas seulement faire preuve de sa stabilité mais surtout du consensus autour des décisions qui seront prises. «Cet esprit de recherche de consensus devrait être traduit dans la réalité et devrait permettre au nouveau gouvernement de tracer clairement la ligne de son orientation. La perception de l’existence de conflits, de tiraillement et de dissension au sein du conseil des ministres enverrait un très mauvais signal au monde des affaires de même qu’aux investisseurs», affirme-t-il.

Plusieurs hommes d’affaires lui font écho. Le rôle du secteur privé n’est-il pas de «travailler avec le gouvernement ?» Si bien que de Samade Jhummun, Chief Executive Officer de Global Finance Mauritius, à Tariq Sohawon, Managing Director de Polytol Paints Limited et ou encore à Kamal Hawabhay, président de l’Association of Trust & Management Companies, tous veulent croire à l’avènement d’un gouvernement qui aurait retrouvé sa cohésion  et sa stabilité.

Ils soutiennent Pravind Jugnauth, le Premier ministre. Et aussi, Pravind Jugnauth, le ministre des Finances. Et ce, même si cette charge ministérielle adossée à celle de Premier ministre, pourrait s’avérer lourde. Pour Kamal Hawabhay, le maintien de Pravind Jugnauth aux Finances permettrait notamment que la Financial Services Commission, organisme régulateur du secteur des services financiers, fonctionne normalement. Ce qui, dit-il, n’a pas été le cas jusqu’ici.

Dans le camp des sceptiques, c’est le cumul des mandats de Premier ministre et de ministre des Finances qui fait tiquer. C’est le cas d’Amar Deerpalsing, le président de la Fédération des Petites et moyennes entreprises. «Aura-t-on un ministre des Finances à temps partiel ? L’économie passera-t-elle au second plan ?» se demande-t-il. Et d’ajouter que, si ces protestations persistent, elles pourraient refroidir autant les entreprises locales que les investisseurs étrangers dans leurs projets d’investissements.

Si certains veulent croire en cette transition pour la stabilité qu’elle pourrait apporter, d’autres s’inquiètent, au contraire, de la fébrilité politique qu’elle a générée. S’ils parlent, c’est sous le couvert de l’anonymat. Pour ceux-là, la démission de Roshi Bhadain, les manifestations de rue qui s’annoncent, les menaces de contestations constitutionnelles n’inspirent rien de bon… ce qui pourrait entraîner une détérioration de la conjoncture économique.

Est-ce au nom de cette «stabilité», érigée en pensée magique, ou au nom de la nécessité de «travailler avec le gouvernement» que les voix dissidentes parlent sous le couvert du off ?