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Investissement au sein de l’ex-BAI: la Vidur Cooperative Society perd Rs 72 millions

19 janvier 2017, 21:05

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Investissement au sein de l’ex-BAI: la Vidur Cooperative Society perd Rs 72 millions

Encore une victime de la fermeture de l’ex-assureur British American Insurance (BAI). Et elle est de taille. C’est la Vidur Cooperative Thrift and Savings Society Ltd, une société coopérative financière, dont le siège est à Belle-Vue Maurel et qui compte presque 1 500 membres. Ces derniers sont pour la plupart des retraités et des employés et opérateurs du secteur agricole ainsi que des fonctionnaires. La somme en jeu est substantielle : Rs 72 millions.

Selon le secrétaire-trésorier de la société coopérative, à ce jour, les caisses sont vides. Les comptes pour la précédente année financière accusent un déficit de Rs 127 370 au 30 juin 2016. Les membres ne peuvent plus avoir recours à l’argent qu’ils avaient placé dans la société, car les fonds ont été investis dans la police d’assurance Super Cash Back Gold (SCBG) de la BAI et dans le plan d’investissement Bramer Assets Management (BAM) entre 2011 et 2015 à l’initiative du board de la coopérative. À ce jour, l’État refuse toujours de rembourser à la coopérative ses investissements.

Selon une source autorisée dans une institution financière d’État, les coopératives ne tombent pas dans les trois catégories éligibles à un remboursement à savoir les particuliers, les Registered Chartered Institute et les Oneman Companies. L’express a pu se procurer une copie d’un document daté et signé qui démontre des transactions financières faites par la Vidur Cooperative Society Ltd entre le 11 avril 2011 et le 27 mars 2015.

«Où sont les intérêts ?»

Rs 72 millions ont été transférées des comptes de la coopérative à la BAI par tranches de Rs 5 millions, Rs 6 millions et Rs 10 millions. Les taux d’intérêt se rapportant à ces placements varient de 7, 65 à 8,75 % par an. De ces Rs 72  millions, Rs 62 millions ont été injectées dans le BAM et Rs 10 millions dans le SCBG.

«Comment se fait-il que la société coopérative ait décidé d’investir des sommes aussi colossales dans le SCBG et le BAM ? Et où sont les intérêts générés par ces investissements ?» s’étonne notre source.

À ces questions, le secrétaire et le président de la société coopérative s’accordent à dire que c’est une décision prise par le board de la coopérative. «Les membres ont, eux, été informés après le début des investissements, à l’occasion des assemblées générales annuelles de la coopérative», précise le président de la Vidur Cooperative Society Ltd. «L’argent a servi à renflouer les caisses, ce qui a permis de satisfaire les différents retraits effectués par nos membres», a-t-il ajouté.

Cependant, c’est un autre son de cloche du côté des membres de la coopérative. Joint au téléphone par l’express hier, l’un d’eux n’hésite pas à affirmer qu’«à aucun moment nous n’avons été appelés à nous prononcer sur le projet de la coopérative d’investir notre argent dans les polices d’assurance de la BAI». Un autre rappelle qu’«aucune fiche de consentement n’a été signée…» Plusieurs membres disent ne pas comprendre comment le board «peut décider à lui seul d’un investissement de plusieurs millions de roupies, sans  même demander l’avis des membres».

La colère des membres de la société coopérative est grandissante. Certains adhérents auraient proféré des menaces à l’égard des membres du board s’ils ne récupèrent pas leur argent rapidement. Sollicité hier, le ministère des Services financiers a émis un communiqué rappelant qu’en ce qui concerne ce dossier, il s’en tient à la décision du Conseil des ministres, à savoir que tous les bénéficiaires du SCBG et de la BAM seront remboursés à condition d’y être éligibles.

La Vidur Cooperative Thrift and Savings Society Ltd existe depuis 1948. Elle serait la toute première société coopérative de Rivière-du-Rempart. En 2015, elle a fait l’acquisition d’un bâtiment au coût de Rs 1,3 million qui lui sert de siège à ce jour.

On se rappelle que la Vidur Cooperative Thrift and Savings Society Ltd avait été classée quatrième meilleure coopérative en ce qui concerne la gestion financière lors de l’octroi du Mauritius Excellence Cooperative National Award de 2016. Elle fait actuellement partie des 100 meilleures sociétés coopératives de Maurice.

 

Les économies d’un entrepreneur français «pas remboursables»

<p>Ruiné, sans domicile fixe, endetté&hellip; cet homme serait parmi les cas particuliers de l&rsquo;affaire <em>Bramer Asset Management </em>(BAM), de l&rsquo;ex-assureur <em>British American Insurance Company Ltd </em>(BAI). Lui, c&rsquo;est Ronan Danzé, un entrepreneur français, propriétaire de Kassiopeia Ltd, basée aux Seychelles, que <em>l&rsquo;express </em>a rencontré vendredi dernier parmi la foule de clients de l&rsquo;ex-BAI qui venaient récupérer leur certificat de paiement. Selon le <em>National Property Fund Ltd</em>, &laquo;<em>son cas serait unique et pas remboursable</em>&raquo;, nous confie-t-il.</p>

<p>C&rsquo;est en 2011 que Kassiopeia Ltd voit le jour. Ronan Danzé est le seul actionnaire. Il avait monté cette compagnie afin de faciliter et d&rsquo;optimiser ses investissements futurs. &laquo;<em>Kassiopeia Ltd n&rsquo;a jamais eu d&rsquo;activités, à part celle de maintenir mes investissements faits à la BAM en février 2015</em>&raquo;, affirme l&rsquo;entrepreneur français.</p>

<p>Il relate avoir transféré la totalité de ses économies à la BAI, les 20 et 23 février 2015. Soit moins de deux mois avant la résiliation du permis d&rsquo;opération de la <em>Bramer Bank</em>, le 2 avril 2015, sur ordre de la Banque de Maurice. Sa transaction a été validée le 18 mars de la même année. Mais il déplorera toutefois l&rsquo;omerta des administrateurs de la banque sur la situation réelle de la banque à cette époque.</p>

<p>&laquo;<em>À aucun moment, l&rsquo;État ne m&rsquo;a informé que la banque allait vers une fin certaine</em>&raquo;, devait-il déplorer. &laquo;<em>D&rsquo;autant que bon nombre de personnalités politiques auraient bel et bien commencé à vider leurs comptes de cette banque depuis janvier 2015 !</em>&raquo;</p>

<p>À plusieurs reprises, le chef d&rsquo;entreprise a interpellé le ministre des Services financiers, que ce soit par courriel ou via les réseaux sociaux. Les rares cas où Roshi Bhadain aurait répondu, il aurait rassuré le Français qu&rsquo;une issue positive sera trouvée par rapport à sa situation. Comme en témoigne cet extrait de la réponse du ministre sur les réseaux sociaux en date du 10 avril 2016 que nous a remis Ronan Danzé.</p>

<p>&laquo;<em>You are not being forgotten Ronan! You have to be patient. The team is working really hard for you and so many others (&hellip;) Now my team is working day and night to help people like you, who have invested without knowing that it was a fraud (&hellip;) So, kindly understand and know that I am helping you to the best of my ability, without being responsible for your situation. The least I expect from you is to be polite towards me and the team working for you. Regards Roshi</em>.&raquo;</p>

<p>Selon le Français, le ministre aurait changé de discours depuis. Raison pour laquelle il réclame une rencontre avec lui dans les plus brefs délais. Il aurait adressé un courriel en ce sens à Roshi Bhadain à cet effet.</p>