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Me Erickson Mooneapillay: «Un avocat a le devoir de poursuivre la justice sans avoir peur»

15 janvier 2017, 15:43

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Me Erickson Mooneapillay: «Un avocat a le devoir de poursuivre la justice sans avoir peur»

Me Erickson Mooneapillay nous livre ses impressions sur les procédures enclenchées pour un avocat avant de rendre visite à un prisonnier. Il se félicite d’ailleurs d’être très actif dans le milieu carcéral.

Quelles sont les procédures qu’un avocat doit respecter pour pouvoir rendre visite à un prisonnier ?

Le prisonnier ou le «next of kin» doit contacter l'avocat pour fixer un premier entretien, qui se passe derrière une baie vitrée à la prison.

Quelle est votre opinion sur ces procédures?

 En général, la procédure marche bien. Un petit bémol cependant pour le temps d’attente. Cela peut prendre jusqu’à une heure pour faire venir le client. Il y aussi la baie vitrée qui sépare l'avocat et son client et qui ne permet pas au client de signer les dépositions. C’est un désavantage certain pour l’avocat.

La Parliament Private Secretary(PPS), Roubina Jadoo-Jaunbocus est dans le collimateur de la commission de drogue, qui dit que celle-ci a effectué de nombreuses visites à des trafiquants de drogue… quelle est votre réaction ?

Cela fait partie du quotidien de l'avocat pénaliste de rendre visite à ses clients. Mais je ne parle que de mon cas. J'aurais fait pareil si j'avais la chance d'avoir autant de clients avec un emploi du temps aussi chargé et des ressources limitées.

La branche de droit qui s'appelle Prison Law est une niche nouvelle à Maurice. En Angleterre il y a des avocats qui sont spécialisés et qui pratiquent uniquement dans ce domaine.

 Cela dit , je ne comprends pas le terme «collimateur». N'est-ce pas trop facile de tirer des conclusions hâtives qui peuvent avoir des conséquences néfastes sur la vie d'un professionnel ? Le droit d'avoir un avocat est un droit fondamental. Bien souvent, l’homme de loi est le dernier espoir d'un prisonnier qui cherche à retrouver la liberté. Il a donc le devoir de «pursue justice fearlessly».

En tant que membre du barreau, est-ce que cela vous arrive de rendre visite à des prisonniers ?

 En tant qu'avocat des Droits humains, je me félicite d'être très actif dans le milieu carcéral. Je visite des prisonniers de tous bords. Je ne les juge jamais. Ce sont des humains avec des émotions et des faiblesses. Un de mes clients, Johannes Botha, un Sud-Africain qui avait été condamné à 30 ans de prison pour trafic de drogue, a été blanchi en appel. Je le représente à titre bénévole devant la Commission africaine des droits de l'homme contre l'État mauricien. Comme lui, il y a une douzaine de clients qui espèrent un jour retrouver la liberté.