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Pagode Kwan Tee: en rénovation depuis dix ans

14 janvier 2017, 10:19

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Pagode Kwan Tee: en rénovation depuis dix ans

Un double anniversaire. L’un festif, l’autre moins. Le bâtiment qui abrite la pagode Kwan Tee, aux Salines, Port-Louis, fête ses 175 ans d’existence. Une cérémonie a lieu ce samedi 14 janvier pour marquer l’événement. Mais en filigrane, cela fait surtout plus de dix ans depuis que la pagode Kwan Tee, décrétée patrimoine national l’an dernier, est en rénovation.

Avant de devenir un lieu de culte réunissant les Mauriciens d’origine fukinoise, cantonaise et hakka, l’édifice était une maison de repos pour les nouveaux arrivants de Chine. Armand Ah Kong, président de la société Cohan Tai Biou qui gère la pagode, explique la situation sans détour. «Devenir patrimoine national n’a rien changé pour la pagode, elle est toujours en travaux.» Une rénovation complète entamée depuis 2006, précise le responsable. Elle «cale à chaque fois», par manque de fonds.

Selon le président, des démarches ont été entreprises auprès du National Heritage Fund (NHF), en vue d’obtenir une aide financière de l’État pour l’avancement des travaux. Il détaille: «Au début, les autorités nous ont dit qu’elles contribueraient à moitié. Quand nous avons avancé la somme que nous avions prévu d’injecter dans ces travaux, le NHF nous a dit qu’il n’avait pas les moyens de s’aligner sur cette somme. Son apport étant minime, nous l’avons finalement refusé. Nous pouvons dire que la rénovation a été entièrement financée, au fil des années, par des membres de la pagode.»

Les ouvriers doivent terminer les travaux d’ici la fête du Printemps.
Les ouvriers doivent terminer les travaux d’ici la fête du Printemps.

À l’heure actuelle, c’est dans le jardin que des ouvriers sont à pied d’œuvre. Ils ont entamé cette partie des travaux le 19 novembre 2016. Les ouvriers ont jusqu’à la fête du Printemps, qui sera célébrée le 28 janvier, pour planter le gazon, les plates-bandes de fleurs colorées – rouges, orange, vertes – et les arbres, tout en respectant des règles du Feng Shui. «Le jardin et la rénovation du bâtiment central sont financés par Michel Chan Sui K, alors que l’arche au-dessus de l’entrée de la pagode est une donation de la famille de Philip Hao Thyn Voon.»

Armand Ah Kong remonte en ordre chronologique. Le bâtiment central a été achevé en 2009. «Le toit a été surélevé pour permettre une meilleure évacuation de la fumée d’encens qui incommodait les visiteurs.» La devanture est refaite en 2012 et l’arrière du bâtiment en 2015. «C’est le bâtiment dans son état actuel qui a été décrété patrimoine national», ajoute-t-il.

Prochaine étape: s’attaquer aux murs d’enceinte, qui sont «en piteux état», indique le responsable. «Il faudra aussi s’occuper du kiosque qui est une antiquité, ainsi que du jardin qui se trouve à l’arrière de la pagode.»

175 ans de présence portlouisienne

<p>29 janvier 1842. Cette date marque l&rsquo;inauguration du bâtiment qui abrite aujourd&rsquo;hui la pagode Kwan Tee. Les lieux, qui ressemblent à une maison coloniale, comportent deux tours qui, selon les archives retrouvées par Armand Ah Kong, &laquo;<em>représentent un bâtiment impérial du XVIIIe siècle, qui se trouve à Beijing</em>&raquo;. Le fondateur est le &laquo;<em>kaptan</em>&raquo; Log Choisanne, commerçant originaire de la province de Fukien. Il tient alors un commerce au n&deg; 83 de la rue Royale, à Port-Louis.</p>

<p>C&rsquo;est après quelques années que les lieux deviennent un lieu de culte en l&rsquo;honneur de Guan Di, dieu de la guerre et protecteur des commerçants. &laquo;<em>Les Fukinois sont les premiers Chinois à arriver à Maurice. À l&rsquo;époque, il était interdit aux femmes de quitter la Chine. Il y a eu un phénomène de métissage avec le reste de la population. Aujourd&rsquo;hui, les Mauriciens d&rsquo;ascendance fukinoise sont peu nombreux</em>&raquo;, indique Armand Ah Kong.</p>

<p>Le bâtiment, qui à l&rsquo;origine est en bois, a été gravement endommagé à la suite du passage du cyclone Carol, en 1960. L&rsquo;emplacement de la pagode obéit, lui aussi, à des règles du Feng Shui: dos à la montagne, ouvert sur la mer.</p>

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