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Panne d’électricité : après la chauve-souris, le feu de canne pointé du doigt

20 décembre 2016, 22:31

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Panne d’électricité : après la chauve-souris, le feu de canne pointé du doigt

Nouveau black-out, ce lundi 19 décembre. Ce qui a engendré un embouteillage monstre dans la capitale. Les feux de signalisation ne marchaient pas, sans compter les personnes bloquées dans les ascenseurs.

Le Central Electricity Board (CEB), qui a refusé d’évoquer le mot «black-out», parce que cette panne s’est produite en journée, a sorti un communiqué peu avant le journal télévisé de 19 h 30 pour en expliquer les raisons. La rupture généralisée, qui a débuté à 14 h 12, a été causée par un incendie dans un champ de canne à sucre dans la région d’Avalon, près de Bois-Chéri, dans le Sud. Ce qui a fait disjoncter la ligne reliant les sous-stations de Combo et Henrietta.

Une théorie que réfutent des sources bien informées du côté du CEB. Pour elles, cette ligne Combo-Henrietta est obsolète et a besoin d’être stabilisée. Une panne sur cette même ligne le 15 mars avait plongé plus de 30 000 foyers dans le noir. Le ministre Ivan Collendavelloo et les responsables du CEB l’avaient alors attribuée aux chauves-souris.

Pour ce lundi 19 décembre, le communiqué du CEB précise que le court-circuit a provoqué l’arrêt du générateur de 30 MW de la Centrale thermique du Sud. Instantanément, les deux moteurs de la Centrale thermique de Savannah sont tombés en panne à leur tour. Cette situation a provoqué une cascade de courts-circuits des autres centrales électriques.

«Réseau pas fiable»

Le CEB précise toutefois que c’est une panne exceptionnelle et que la dernière de ce genre a été répertoriée en 2011. Immédiatement après l’effondrement du réseau, le CEB a activé les turbines de la centrale hydroélectrique de Champagne, suivies par celles de Fort-George, St-Louis et Fort Victoria. Le communiqué du CEB souligne que la fourniture d’électricité a été complètement rétablie à 16 h 30.

La raison de ce black-out est inadmissible pour le député du MSM Bashir Jahangeer. «C’est une situation inadmissible prouvant une nouvelle fois que notre réseau électrique n’est pas fiable. Nous aurions dû avoir un relais de protection, qui est un système conçu pour isoler les problèmes qu’encourt le réseau électrique.» Il déplore que le CEB ne dispose pas d’un spécialiste de protection du réseau électrique. «Ce n’est pas logique qu’un problème survenu dans le Sud puisse affecter complètement le réseau. (...) On parle de smart grid, je pense qu’il vaudrait mieux d’abord améliorer nos infrastructures énergétiques. Autant que je m’en souvienne, en Inde, il s’est passé quelque chose de similaire. Le ministre de tutelle a dû présenter sa démission.»

Pour un autre spécialiste du secteur, préférant garder l’anonymat, cette panne aurait pu être réglée en moins de deux heures. Cette «pagaille», selon lui, vient du fait qu’il n’y a pas de capitaine à bord depuis le départ en congé maladie du directeur général Gérard Hébrard.