Publicité

Rita Bancoult, disparition d’une figure emblématique de la lutte chagossienne

19 décembre 2016, 19:40

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Rita Bancoult, disparition d’une figure emblématique de la lutte chagossienne

«Laba mo ti viv kouma enn pwason dan lo. Dan Moris monn bien soufer». C’est vers son paradis perdu, Peros Banhos, que vogue désormais Rita Bancoult. La mère d’Olivier Bancoult, leader du Groupe Refugiés Chagos, est décédée ce matin, lundi 19 décembre, à l’hôpital Jeetoo. Elle y était admise depuis la semaine dernière, suite à une chute survenue à son domicile, et des blessures au bassin. Rita Bancoult, née Issou, était âgée de 91 ans. Son fils indique que les funérailles auront lieu le jeudi 22 décembre en l’église du Saint-Sacrement, à Cassis, à 16 heures. Elle sera inhumée au cimetière St Georges.

Rita Bancoult quitte Peros Banhos fin 1967. Elle fait le voyage pour Maurice pour y faire soigner l’un de ses enfants, Noëllie, alors âgée de 3 ans. La petite fille s’est grièvement blessée au pied. «Linn pass anba larou saret», se souvient son frère Olivier. Mais le temps d’avoir une place à bord du bateau Nordvaer et de faire la traversée jusqu’à Maurice, la blessure s’était gravement infectée. La petite fille décède à Maurice. Quand Rita Bancoult décide de retourner à Peros, elle apprend que, «zil finn fermé».

Elle se retrouve démunie, à Maurice, à élever seule ses six enfants. Elle racontait sans détour qu’elle avait dû fouiller les poubelles pour les nourrir. Son désarroi face au paradis perdu et la pauvreté, Rita Bancoult a tout raconté. D’abord dans le documentaire Stealing a nation (2004), du journaliste britannique John Pilger. Puis en 2006, à la Haute Cour de Londres. La même année, elle avait fait le voyage retour dans l’archipel avec 99 autres Chagossiens.