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Quatre-Sœurs- glissements de terrains : L’attente du relogement décriée

1 décembre 2016, 17:13

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Quatre-Sœurs- glissements de terrains : L’attente du relogement décriée

Des habitants de Quatre-Soeurs devaient être relogés à Camp-Ithier après des glissements de terrains. Mais certaines familles se sont opposées à cette solution. Le décès de Tetree Murachpersad, qui n’a pas vu aboutir ce projet, a ramené sur le tapis ce problème qui touche 11 familles.

Tetree Murachpersad ne réalisera pas son rêve. Cette habitante de Quatre-Sœurs voulait vivre dans une maison non affectée par les glissements de terrain. Or, elle a rendu l’âme avant de pouvoir le faire, cela quelques semaines après un accident vasculaire cérébral. Depuis, ses proches ne cessent de dire que c’est le stress de l’attente qui l’a tuée, il y a environ un mois. Ils lancent un appel au gouvernement pour reloger les familles à Camp-Ithier au plus vite.

Le relogement de 11 familles, vivant dans la zone touchée par les glissements de terrains, depuis 2005, avait été annoncé en février 2014. Elles devaient recevoir chacune un lopin de terre de 11 perches à Camp-Ithier. Cependant comme les maisons qui y seront construites auront une valeur inférieure à celle de certaines familles, celles-ci ont posé leur véto au projet. Depuis cette division entre les familles, le relogement est resté au point mort, aucun consensus n’ayant été trouvé.

Mais Tetree Murachpersad faisait partie de ceux qui voulaient être relogés. «C’était son plus grand rêve. À chaque fois qu’il pleuvait et que notre maison coulait, elle ne cessait de demander: ‘kan nou pou ale ress dan nou lakaz Camp-Ithier ?’» raconte Sarita, la belle-fille de Tetree Murachpersad.

C’est avec un air triste et inquiet, qu’elle nous parle du rêve brisé de sa belle-mère. Berçant son enfant, Sarita raconte comment la sexagénaire parlait encore, le jour même de son décès, de son souhait d’être relogée.

«Trwa laven dan so latet inn kasé. Ou maziné ki kalite stress linn gagne ?», déplore pour sa part Sanju, fils de Tetree Murachpersad. Celui-ci ne digère toujours pas le décès de sa mère et parle du sentiment d’injustice qu’il ressent. «Ma mère avait beaucoup de soucis, samem inn touy li.»

Elle stressait beaucoup pour les démarches qui n’aboutissaient pas, indique Sanju, et surtout pour l’état de sa maison. Il est d’avis que si le gouvernement avait fait preuve d’un peu plus de bonne volonté pour mener à bien ce projet de relogement, il n’en aurait pas été ainsi pour sa mère.

i pour sa mère. Autre souci de cette famille : savoir comment aller de l’avant avec les démarches de relogement. Ce fils qui fait toujours son deuil, explique que «tout était encore au nom de sa mère». D’ajouter que «le jour où elle est tombée, elle se démenait encore pour que nous puissions quitter cette maison pour enfin aller vivre à Camp-Ithier».

Si Sanju a tenté de parler aux députés de la région au sujet de ce problème, ils lui ont encore dit de patienter. «Ils nous ont dit qu’on allait avoir une réponse dans une semaine. Mais depuis cette conversation ce sont plus de trois semaines qui se sont écoulées.»

Le décès de Tetree Murachpersad a également ravivé les craintes et la colère des voisins. «Dimounn pe mor ar atann. Est-ce que ce gouvernement attend qu’on meure tous avant d’aller de l’avant avec ce relogement ?» s’indigne Dhananjay Jhoomah, un habitant de la même région.

Certaines pièces de la maison de Dhananjay Jhoomah ne tiennent que grâce à des vérins. Et toute la famille dort dans la cuisine, la seule pièce encore utilisable pour dormir. Cela en utilisant des draps pour se protéger des morceaux de béton qui tombent.

«On ne nous reloge pas parce que cinq familles ne veulent pas partir. Mais il faut que le gouvernement prenne des sanctions contre eux ou qu’il les laisse rester mais qu’il prenne des actions», martèlent ces habitants. «Une poignée de personnes ne peut pas s’interposer pas à un projet qui aiderait ceux qui souffrent.»

 Ces plaignants lancent un appel au ministre du Logement et des terres. Ils lui demandent de faire de son mieux pour permettre à ceux qui veulent de commencer la construction sur les terrains qui leur ont été alloués à Camp-Ithier.