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Présidentielle 2017: La droite française désigne son champion

27 novembre 2016, 14:53

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Présidentielle 2017: La droite française désigne son champion

 

La droite française connaîtra dimanche soir le nom de son candidat à la présidentielle 2017: François Fillon, favori, ou Alain Juppé, deux ex-Premiers ministres rivaux d'une primaire dont le vainqueur abordera le scrutin de l'an prochain en position de force.

Vainqueur surprise du premier tour, François Fillon, 62 ans, affiche un programme très libéral en économie et conservateur sur les questions de société. Il est partisan d'une thérapie de choc aux accents thatchériens pour «désétatiser» la France.

Alain Juppé, 71 ans, plus modéré, plaide pour des «réformes profondes» mais «sans brutalité». Pour lui «l’identité de la France, c’est d'abord la diversité», quand son adversaire réfute l'idée d'un pays multiculturel.

Les derniers sondages prédisent la victoire du premier avec 61% des suffrages contre 39% à Alain Juppé.

Soucieux de s'épargner les longues files d'attente du premier tour, de nombreux électeurs sont arrivés dès l'ouverture des bureaux de vote à 07H00 GMT pour participer à cette première primaire jamais organisée par la droite, qui a passionné les Français.

A Bordeaux, grande ville du sud-ouest dont Alain Juppé est le maire, Gaétan, longtemps «indécis» a finalement opté pour le favori. «Je préfère Juppé sur les questions de société et Fillon pour l'économie. Finalement, c'est dur à dire, mais je préfère avoir un travail qu'autre chose», explique cet étudiant en alternance de 22 ans.

Ingénieur à Lille (nord), Antoine, 37 ans, a lui voté Juppé «pour tempérer le caractère sociétal trop à droite de Fillon».

Ouverte à tous, moyennant une participation de deux euros, cette primaire a mobilisé bien au delà des rangs de la droite et du centre. Quelque 4,3 millions de personnes - dont 15% de sympathisants de gauche - ont participé au premier tour dimanche dernier et plus de 8 millions de téléspectateurs ont suivi l'ultime débat télévisé entre les deux hommes jeudi soir.

Car l'enjeu est majeur. Face à une gauche plus divisée que jamais, celui qui portera les couleurs de la droite a de fortes chances de figurer dans six mois au second tour de la présidentielle, avec la candidate d'extrême droite Marine Le Pen. A en croire les sondeurs aujourd'hui, il l'emporterait face à cette dernière.

Guerre froide à gauche

Le premier tour a été marqué par la victoire inattendue de François Fillon, longtemps considéré comme un outsider mais arrivé largement en tête avec plus de 44% des suffrages. A l'issue d'une spectaculaire remontée, M. Fillon est venu bousculer un duel annoncé de longue date entre l'ex-président Nicolas Sarkozy et Alain Juppé.

Ce dernier est arrivé loin derrière (28%) alors qu'il avait fait la course en tête pendant des mois dans les sondages. Et Nicolas Sarkozy, 61 ans, a été éliminé sans appel.

L'ex-chef de l'Etat, qui a été l'un des premiers à voter dimanche, a apporté son soutien à François Fillon.

Largement distancé, le maire de Bordeaux a tenté de refaire son retard entre les deux tours, dénonçant le programme «brutal» de son rival en référence à sa promesse de supprimer un demi-million de postes de fonctionnaires en cinq ans. 

Il a aussi taclé en François Fillon un «traditionaliste», qui a émis des réserves personnelles sur l'avortement compte tenu de sa foi catholique et bénéficie de soutiens d'opposants au mariage gay. 

«C'est vrai que mon projet est plus radical, peut-être plus difficile», a rétorqué M. Fillon, accusant en retour Alain Juppé de ne «pas vouloir vraiment changer les choses».

L'épilogue de cette primaire devrait lancer définitivement les hostilités pour l'élection présidentielle.

Le camp socialiste, suspendu à une décision du président François Hollande de se représenter ou pas - il doit se déterminer d'ici le 15 décembre -, prévoit de son côté une primaire en janvier.

Très impopulaire, le président socialiste est depuis plusieurs jours en guerre froide avec son Premier ministre Manuel Valls, qui se verrait bien porter les couleurs de la gauche à la présidentielle.

Dans un entretien au Journal du dimanche, M. Valls n'exclut pas d'être candidat face au président sortant, expliquant vouloir «casser cette mécanique qui conduirait (la gauche) à la défaite».