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Construction: travailleurs étrangers vs lundi cordonnier

27 novembre 2016, 09:46

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Construction: travailleurs étrangers vs lundi cordonnier

La décision du Conseil des ministres en date du 25 novembre de restreindre le recours à la main-d’œuvre étrangère fait débat. Alors que certains syndicalistes laissent entendre qu’il s’agit d’un coup d’épée dans l’eau, d’autres, en revanche, y voient une planche de salut. Qui aiderait à régler le problème de chômage touchant les Mauriciens qui cherchent du travail dans ce secteur.

Faizal Ally Beegun, syndicaliste et défenseur des travailleurs étrangers, pense que cette démarche n’aidera guère à protéger la main-d’œuvre locale. «Depuis longtemps, les travailleurs mauriciens boudent les chantiers de construction vu que les salaires proposés sont très bas. Pour les attirer, il faut que le gouvernement revoie la grille salariale.»

Manque de formation

Les entrepreneurs, eux, ne partagent pas le même avis. Pour Bhooshan Ramloll, membre de la Building and Civil Engineering Contractors Association, cette mesure intervient à un moment où plusieurs projets attendent d’être mis en chantier. «Nous avons une main-d’œuvre locale peu performante, pas suffisamment formée. D’autres mauvaises habitudes gangrènent ce secteur, à savoir les absences répétées des employés les lundis et le refus de travailler les samedis», confiait-il récemment dans une interview.

Résultat des courses, l’industrie de la construction est «obligée» d’avoir recours aux travailleurs étrangers qui, eux, sont disposés à travailler 7 jours sur 7. Qui plus est, soutiennent d’autres acteurs de ce secteur, c’est grâce aux travailleurs étrangers que leurs chantiers sont livrés à temps. «Ils nous permettent de respecter les engagements vis-à-vis des clients.»

Le secteur de la construction emploie à ce jour quelque 4 000 étrangers, dont 40 femmes.