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Jouets et confiseries: conséquences amères

13 novembre 2016, 20:52

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Jouets et confiseries: conséquences amères

Certaines friandises contenant des jouets sont interdites à la vente. Pourtant, il suffit de se rendre dans n’importe quel commerce pour s’en procurer. À qui la faute ? Le ministère de la Santé et celui du Commerce se renvoient la balle.

Le petit Sharvin Rughoonauth, 2 ans, a trouvé la mort, jeudi 10 novembre en s’asphyxiant avec le joujou que contenait son Kinder Joy. Sur les rayons des supermarchés, ces chocolats, comme d’autres friandises du même type, font les yeux doux aux enfants. Les confiseries accompagnées de «surprises» sont les plus vendues, fait d’ailleurs remarquer un responsable de magasin, car «bann zanfan gagn gato ek zouzou an mem tan». Il continue donc d’en vendre, même si ces produits sont interdits par la loi. D’ailleurs, lors des fréquentes visites d’inspecteurs de plusieurs ministères, notre interlocuteur n’a jamais été questionné à ce sujet.

Selon le Food Act, aucun produit d’alimentation en contact avec des jouets ou pièces de monnaie ne peut être vendu. Mais pour leur défense, l’importateur de Kinder Joy et le ministère de la Santé soutiennent que dans le cas de cette confiserie, les gadgets et la partie comestible se trouvent dans deux compartiments distincts. Soit. Mais quid des autres produits ?

Notamment ces œufs en chocolat avec des figurines ou des modèles réduits de voitures au centre, qui devraient clairement être interdits… «C’est au ministère du Commerce de prendre des sanctions», avance un officier de la Santé. Mais au Commerce, on ne l’entend pas de cette oreille et on renvoie la balle à la Santé. «C’est le Food Act, qui tombe sous la Santé», fait savoir à son tour un officier dudit ministère.

Essayons d’y voir un peu plus clair. Les défenseurs des consommateurs seront sûrement plus loquaces. Jayen Chellum, président de l’Association des consommateurs de l’île Maurice estime que si de tels produits sont en vente, c’est la faute aux autorités. «J’ai participé à l’élaboration des Food Regulations, qui ont été incluses dans le Food Act à l’époque, et il était clair que ce type de produits était interdit», explique-t-il, en se référant aux confiseries en contact direct avec les gadgets. Il ajoute que dans le cas de produits alimentaires, c’est le ministère de la Santé qui décide d’octroyer ou pas le permis de dédouanement. En cas de problème, précise-t-il, les consommateurs peuvent entamer des poursuites contre l’État. Quant à Suttyhudeo Tengur, président de l’Association pour la protection de l’environnement et des consommateurs, il impute la faute au ministère du Commerce. Ses explications sont simples: «Tout produit contenant un jouet doit respecter la Toys Safety Regulation, qui est sous le Consumer Protection Act.»

De plus, pour toute importation, une description du produit doit être remise au  Mauritius Standards Bureau. «Cet article tombe aussi sous le ministère du Commerce. Il faut savoir comment ce produit a été enregistré», poursuit-il.

En l’absence de réponse claire, nous continuons donc de tourner en rond. Comme la question de la poule et de l’œuf.

Jeu dangereux

<p>Selon les <em>Toys Safety Regulations</em>, il n&rsquo;existe pas de jouet dangereux. &laquo;<em>Il y a certes un contrôle sur l&rsquo;importation et la vente, mais à l&rsquo;exception des pistolets à projectiles, qui figurent sur la liste des produits interdits, tout autre jouet peut être importé</em>&raquo;, explique un préposé du ministère du Commerce. L&rsquo;importateur doit avoir un certificat de son fournisseur stipulant que le joujou en question répond aux normes internationales. Au cas contraire, c&rsquo;est le Mauritius Standards Bureau qui réalise les tests et donne son aval. Qu&rsquo;en est-il des friandises qui accompagnent le jouet ? &laquo;<em>Le produit est principalement une friandise, donc cela ne tombe bas sous le ministère du Commerce</em>&raquo;, fait-il savoir. Mais il contient tout de même un jouet&hellip; Selon l&rsquo;officier, les importateurs doivent avoir un &laquo;pre market certificate&raquo; pour ce joujou. Un début de réponse, finalement&hellip;</p>