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Accident vasculaire cérébral: ces individus qui ont vu l’horreur

29 octobre 2016, 11:31

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Accident vasculaire cérébral: ces individus qui ont vu l’horreur

Peur, horreur et désespoir ont, à un moment ou un autre, envahi le quotidien de ces individus. Dans le cadre de la Journée internationale des accidents vasculaires cérébraux (AVC), célébrée ce samedi 29 octobre, l’express est allé à la rencontre de ces patients qui sont atteints ou qui ont eu affaire à cette pathologie à l’hôpital Victoria, Candos. Témoignages.

Walter Raffaut, 65ans, retraité: deux AVC en deux ans

Alors qu’il profitait d’une petite retraite paisible aux côtés de son épouse, Walter Raffaut a dû affronter deux AVC. Le premier le terrasse il y a deux ans. Il se retrouve alors paralysé au niveau du bras et de la jambe gauche. Mais l’ancien maçon doit son salut à ses proches qui le transportent à l’hôpital. Sur les lieux, un scanner cérébral confirme le diagnostic mais un traitement adéquat offre à cet homme une vie quasi normale.

Or, le 24 octobre dernier, Walter Raffaut est victime d’une récidive de son AVC. Selon lui, les symptômes ont refait surface progressivement, notamment avec des vertiges et une sensation d’étourdissement. «J’avais la tête qui tournait», se souvient-il. Il est, une fois de plus, transporté à l’hôpital sur-le-champ et le diagnostic ne tarde pas à tomber. En parallèle, le médecin découvre une poussée d’hypertension à 19/10, ce qui pourrait être la cause directe de son second AVC.

En effet, l’hypertension artérielle est un des facteurs majeurs qui peuvent provoquer l’AVC. De ce fait, c’est en régularisant son hypertension, entre autres, que le personnel soignant de l’Intensive Care Unit de l’hôpital Victoria redonne vie au retraité. Ce dernier retrouve ainsi progressivement l’usage de son bras gauche et de sa jambe gauche et guérit d’une paralysie faciale.

Le Dr Harrish Reesaul, neurologue, affirme que c’est «la rapidité de la prise en charge qui est l’élément essentiel de sa survie et de son rétablissement. On dispose de trois petites heures pour porter secours à un patient souffrant d’un AVC. Après ce délai, ses chances de survie ou de rétablissement s’amenuisent énormément».

Ce n’est qu’après quatre jours d’hospitalisation et des séances précoces de rééducation des membres paralysés que Walter Raffaut a été autorisé à rentrer chez lui, hier. Le Dr Reesaul souligne que «les choses ne se passent pas toujours comme cela. Des fois le patient va consulter bien après l’apparition des premiers symptômes, soit un trouble de la vue et du langage ou un déficit sensitif et moteur au niveau d’un bras ou d’une jambe. Et dans ces cas-là, ils peuvent ne pas se rétablir ou même mourir».

Par ailleurs, d’autres complications liées à l’alitement peuvent s’ajouter à l’AVC. La personne pourrait développer des troubles du transit intestinal, des problèmes urinaires avec un risque d’infection majeur. De même que des escarres, véritables portes d’entrée pour des bactéries en tous genres, peuvent faire leur apparition. Le patient est alors exposé à une septicémie.

Satuda Moonsamy, 58 ans: un AVC qui l’oblige à chercher une maison de retraite

Quelques lits plus loin, nous retrouvons Satuda Moonsamy, qui a, lui aussi, connu l’horreur. Il est atteint d’une paralysie du côté droit et devrait partir en maison de retraite. D’ailleurs, un Medical Social Worker du ministère de la Sécurité sociale a déjà procédé à son évaluation, indique le personnel infirmier de garde. La raison étant que sa famille n’a pas les ressources nécessaires pour qu’il reste chez lui.

Même s’il n’a que 58 ans, Satuda fait beaucoup plus vieux avec le poids de sa maladie sur son visage. Il parle et comprend ce qu’on lui dit mais de la tristesse se lit dans son regard. C’est l’heure des visites mais sa famille n’a pas fait le déplacement.

Le personnel infirmier s’affaire autour de lui. Il a soif, on lui passe un verre d’eau. Il se revigore, et nous gratifie d’un petit sourire fugace. D’une voix faible et monocorde, Satuda nous relate son histoire. En sus de l’hypertension, il est aussi diabétique depuis plusieurs années.

Il nous revient que le patient viendrait d’un milieu très modeste. L’infirmier de garde nous confie que Satuda n’a même plus de couches. Le personnel soignant attend, depuis le début de la semaine, qu’un membre de sa famille lui rende visite. En vain.

Des cas comme cela, il y en a beaucoup. Le Dr Reesaul soutient: «Heureusement que les ministères la Santé et de la Sécurité sociale font de leur mieux pour sauver le plus grand nombre de patients. Ces derniers sont souvent livrés à eux-mêmes.» D’ajouter que «les choses bougent aujourd’hui. Nous avons l’équipement nécessaire pour ouvrir notre première Stroke Unit en 2017. Le personnel est en formation et nous comptons sur la nouvelle génération de médecins qui attendent leurs examens d’internat. Nous sommes optimistes.»

Actuellement, l’hôpital Victoria dispose d’un scanner et d’un IRM pour la prise en charge des AVC, entre autres. «Les équipements sont à la pointe de la technologie. On peut faire du bon travail.»

Stroke Unit

<p>Une <em>Stroke Unit</em> est une unité spécialisée en neurologie qui s&rsquo;occupe de l&rsquo;AVC dans l&rsquo;urgence. &laquo;<em>Le plateau technique est de haut niveau. Des équipements de pointe et un personnel qualifié assurent la bonne marche de l&rsquo;unité</em>&raquo;, précise le Dr Harrish Reesaul. On y pratique en l&rsquo;occurrence la thrombolyse, traitement de l&rsquo;urgence de l&rsquo;AVC. Celle-ci consiste à injecter un médicament dans une veine d&rsquo;un patient qui va dissoudre le caillot de sang obstruant un vaisseau de sa tête. Elle est plus efficace lorsqu&rsquo;elle est pratiquée dans les trois heures suivant l&rsquo;apparition des premiers symptômes de la maladie.</p>

<h2>AVC&nbsp;: les premiers symptômes</h2>

<p>Un trouble visuel, un vertige inhabituel ou un déficit d&rsquo;un bras ou d&rsquo;une jambe doivent alerter et contraindre un individu à rapidement consulter un médecin. Cela pourrait bien être un AVC.</p>