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Manuels scolaires: les éditeurs crient au retard

27 octobre 2016, 20:00

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Manuels scolaires: les éditeurs crient au retard

Ahmad Sulliman, des Éditions Le Printemps, tire à boulets rouges sur le ministère de l’Éducation et les établissements scolaires. Selon le responsable de la Booksellers and Stationery Owners Union (BSOU), les retards sont inévitables dans la livraison des manuels scolaires pour la rentrée de 2017. «Nous sommes habitués aux retards, mais cette année la situation s’est aggravée.»

En effet, officiellement les collèges doivent soumettre leur liste de livres vers juillet «avec une copie adressée à la BSOU». Or, Yashvin Hassamal, qui est aux commandes des Éditions de l’océan Indien (EOI) depuis janvier, soutient qu’environ 50 % des établissements ne l’ont pas encore fait. D’ajouter que «le délai de juillet n’est pas raisonnable».

Délai d’impression

Autre grief : le délai d’impression accordé aux imprimeurs qui décrochent le contrat de fourniture des manuels scolaires. «Le ministère de l’Éducation accorde 20 jours à l’éditeur entre le moment où il récupère le matériel qui doit être imprimé et la livraison des manuels.» Un délai que Yashvin Hassamal estime difficile à respecter.

À titre d’exemple, le responsable des EOI cite «environ 16 500 livres pour la Standard 1 et 18 000 pour la Standard 5». Et indique que l’an dernier, «nous avons fourni 40 titres avec un délai de 60 jours». Cela le pousse à alléguer que «cet appel d’offres est taillé sur mesure pour favoriser un soumissionnaire».

Nine-Year Schooling

Pour sa part, Ahmad Sulliman met ce retard sur le compte des changements à venir dans le cadre du Nine-Year Schooling (NYS). Surtout pour ce qui est du programme qui fera la transition primaire-secondaire, avec l’introduction des grades 6 à 9, équivalents des Forms I à III.

L’éditeur pointe du doigt le fait que le programme ne soit «pas encore prêt» pour ces classes. «On nous a promis que ce sera fait avant la fin de l’année. Sauf qu’en règle générale, tout changement de programme doit être connu deux ans avant son application pour que les éditeurs s’y préparent.» Car les auteurs doivent s’adapter en conséquence.

«Pagaille» en vue

D’ailleurs, Ahmad Sulliman prévoit même une «pagaille» pour 2018. Une situation qui, selon lui, pourrait se corser avec l’arrivée des tablettes numériques en Standard 1 et 2. «On nous a dit que c’est pour alléger le sac des écoliers.»

Ces tablettes seront conservées à l’école. «Est-ce que vous pensez qu’un parent va acheter des livres pour la maison et des livres pour la tablette ?» Notre interlocuteur précise qu’il y a un coût à l’installation des manuels scolaires sur les tablettes. Des frais réclamés par les éditeurs.

«Dans un monde idéal, tout serait prêt depuis longtemps.»

Sollicité pour une réaction, Om Varma, directeur du Mauritius Institute of Education, balaie ces arguments. Il rappelle que la «philosophie et le programme général» dans le cadre du NYS sont déjà en ligne.

«Nous travaillons sur le programme de 7e à 9e . Il sera prêt d’ici la fin de l’année. Dans un monde idéal, tout serait prêt depuis longtemps. Nous avons commencé aussitôt la politique gouvernementale connue. Partout dans le monde, cela prend deux ans pour concevoir un programme. Nous faisons de notre mieux.»