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Airbus va livrer plus d'avions, réduire des postes à Airbus Helicopters

26 octobre 2016, 20:13

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Airbus va livrer plus d'avions, réduire des postes à Airbus Helicopters

 

Paris (AFP) - Airbus s'est fixé un nouvel objectif de livraisons pour 2016 de plus de 670 avions, soit 20 de plus que prévu, pour atteindre ses objectifs financiers annuels, mais sa branche hélicoptères, fragilisée, devra réduire ses effectifs avec 582 départs volontaires.

Au cours des neuf premiers mois de l'année, le groupe affiche un bénéfice de 1,81 milliard d'euros, en baisse de 4,5% par rapport à 2015 (1,9 milliard). Il maintient ses perspectives de bénéfices pour 2016.

«Pour les derniers mois de l'année, nous restons totalement concentrés sur les livraisons pour atteindre nos objectifs de bénéfice et de trésorerie», a indiqué le PDG d'Airbus Group Tom Enders, cité dans un communiqué, à l'occasion de la présentation des résultats des neuf premiers mois de l'année.

Les livraisons de l'avionneur ont été fortement ralenties en début d'année en raison de problèmes rencontrés avec la motorisation Pratt et Whitney de ses A320neo et de difficultés avec la chaîne d'approvisionnement des A350.

Concernant le segment hélicoptères, le groupe note que le chiffre d’affaires de cette division «a diminué de 3%, reflétant une proportion plus importante d’hélicoptères légers et une baisse du nombre d’heures de vol commerciales en matière de services».

A Marignane, siège d'Airbus Helicopters, la direction a annoncé mercredi au Comité central d'entreprise (CCE) un plan de 582 départs volontaires, répartis sur ses deux sites de Marignane et Paris, en 2017 et 2018, afin de faire face au ralentissement de son activité.

Airbus Helicopters emploie 9.200 personnes en France dont 8.500 à Marignane.

«Si on échappe à des licenciements secs, c'est déjà un moindre mal, la situation est très grave dans l'entreprise», a déclaré à l'AFP Patrice Pétetin, délégué syndical central FO (majoritaire) ajoutant que des discussions seraient engagées avec la direction pour «qu'il n'y ait pas de personnes non volontaires qui partent».

«Lorsqu'il y a une baisse [de l'activité] c'est du côté des bénéfices et des actionnaires qu'il faudrait aller chercher l'argent, pas en supprimant des emplois», a regretté pour sa part François Roche, délégué CGT.

Dans un secteur déjà morose, Airbus Helicopters a enregistré plusieurs coups durs successifs avec la rupture par Varsovie des négociations avec la France autour de la vente de 50 hélicoptères multi-rôles Caracal et l'interdiction de vol qui a cloué au sol pendant quatre mois son Super Puma décidée par l'Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) à la suite d'un accident mortel fin avril en Norvège.

 Carnet de commandes robuste

Au niveau du groupe, le chiffre d'affaires est stable à 42,7 milliards d'euros (43 milliards d'euros en 2015) et l'Ebit (bénéfice d'exploitation) s'est établi à 2,4 milliards d'euros contre 2,8 milliards pour la même période en 2015.

En raison des retards de livraisons des moteurs Pratt et Whitney, seulement 15% de la totalité des appareils moyen-courriers A320 livrés seront des versions remotorisées (Neo, new engine option, moins gourmands en kérosène), alors que l'objectif annoncé en début d'année était de 20%, a déclaré lors d'une conférence de presse téléphonique Harald Wilhem, directeur financier du groupe.

Le groupe souligne par ailleurs «la robustesse des prises de commandes» malgré un net recul par rapport à 2015.

En tout, Airbus a reçu 380 commandes nettes d'avions commerciaux à fin septembre, contre 815 pour la même période en 2015.

La valeur totale du carnet de commandes est de 986 milliards d'euros au 30 septembre.

Par ailleurs, 11 avions de transport militaire A400M ont été livrés, selon Airbus qui souligne des «progrès notables sur le plan industriel, en matière de développement des capacités militaires et de gouvernance du programme», tout en précisant que «la situation générale du programme reste un défi».

Au premier semestre, le constructeur a dû passer une provision de plus d'un milliard d'euros sur ce programme qui subit depuis son lancement en 2003 des retards et des surcoûts et qui, plus récemment, a eu un problème avec le boîtier de transmission du moteur.