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Pascal de Izaguirre: «Le concept des îles Vanille est très séduisant mais reste virtuel»

20 octobre 2016, 19:10

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Pascal de Izaguirre: «Le concept des îles Vanille est très séduisant mais reste virtuel»

Le PDG de Corsair, Pascal de Izaguirre, souhaite plus de liaisons aériennes entre les îles de l’océan Indien afin de booster les échanges de fret et de passagers.

Corsair a célébré, le 17 octobre, les dix ans de la desserte Paris-Maurice. Comment la compagnie aérienne a-t-elle évolué en dix ans?

La compagnie a évolué très positivement entre La Réunion, Paris et Maurice. On a commencé il y a dix ans avec deux vols par semaine. Aujourd’hui, nous offrons quatre vols par semaine. Nous transportons chaque année 100 000 passagers entre Paris et Maurice. C’est une histoire d’amour réussie entre Corsair et Maurice. Nous voulons développer notre présence ici.

La compagnie a également évolué sur l’aspect financier. Cette année, nous allons dégager un profit très significatif. Nous n’avons cessé de monter en gamme, d’améliorer la qualité des services aux clients, la qualité des produits et aussi la création de cette future classe affaire qui sera aux standards des compagnies. Nous l’aurons à partir de juillet 2017.

Êtes-vous satisfait du taux d’arrivée des touristes?

Le taux d’occupation est très élevé. Sur Maurice, nous avons en moyenne un taux de remplissage de 84 à 85% sur les douze mois de l’année. Ce qui est très très élevé.

Où se situe Corsair face à la concurrence des compagnies «low cost»?

Face à la concurrence des low costs, il y a une caractéristique. Nous n’avons cessé de monter en gamme et d’améliorer, comme je le disais. Mais tout le temps, nous avons veillé à offrir le meilleur rapport qualité-prix et à toujours avoir des tarifs très compétitifs. C’est comme ça que nous avons eu beaucoup de succès. La clientèle low cost ne nous fait pas peur. Nous avons confiance en nos atouts et en la fidélité de notre clientèle.

Emirates et Turkish Airlines sont très agressifs sur le marché mauricien. Quelle est votre stratégie face à ces deux mastodontes?

On ne se compare pas forcément car nous offrons des vols directs. Quand c’est international, Corsair est la seule compagnie à offrir des vols directs sur les quatre îles de l’océan Indien. Il est évident que si quelqu’un préfère passer par Istanbul ou par Dubaï, ça implique un temps d’escale, un risque de retard, un risque de rater sa correspondance. Nous offrons un tarif très compétitif sur un vol direct ponctuel, avec confort et qualité. Le client préfère le vol direct.

Vous voulez lancer la liaison inter-îles. Quelles sont les raisons qui vous ont motivé à le faire?

Pour être plus précis, nous aimerions lancer la liaison inter-îles. Nous attendons l’accord des autorités mauriciennes. Le concept des îles Vanille est très séduisant mais est encore virtuel parce que c’est un concept qui ne peut exister que si on multiplie les liaisons aériennes entre les îles de l’océan Indien. Notre constat, c’est qu’il n’y a pas assez de vols et les tarifs restent très élevés. Quand vous comparez les tarifs sur ces lignes intra-océan Indien par rapport aux vols sur Paris ou sur l’Europe, il y a une disproportion. Nous pensons qu’il y a un réel marché. Ce marché peut être développé et bénéficiera à l’ensemble des parties, notamment de Maurice. C’est pour ça que nous sommes candidats pour ouvrir des vols, par exemple Réunion-Maurice.

À ce jour, où en sont les négociations avec l’État mauricien?

Nous avons fait notre demande auprès des autorités mauriciennes. Nous attendons. Quand je rencontre toutes les chaînes hôtelières, elles disent que c’est une superbe idée, qu’il faut le faire. Plus vous mettez de la capacité et offrez des tarifs compétitifs, plus les échanges de marchandises, le trafic de passagers et le tourisme peuvent se développer à  Maurice. Donc, c’est une situation qui serait très profitable.

Avec cette liaison, quel type de clientèle ciblez-vous en  particulier?

On cible tout le monde. Beaucoup de touristes voudraient qu’on leur offre des séjours combinés plutôt que de passer un séjour soit exclusif à Maurice, soit à La Réunion. Des séjours pour qu’ils puissent faire les deux. Ce n’est pas le cas aujourd’hui parce que les tarifs sont un peu élevés et il n’y a pas assez de vols. Tout le monde se plaint que, souvent, on ne trouve pas de siège disponible et que tous les avions sont pleins. Vous avez une grande clientèle européenne qui veut développer de tels produits combinés mais qui ne peut le faire. Ça permettrait aussi à beaucoup de Réunionnais de venir passer de courts séjours à Maurice, des week-ends de trois à quatre jours, faire du shopping dans vos centres commerciaux, etc. La clientèle est très forte. Le fret aussi est important pour développer des échanges, non seulement de passagers mais de marchandises. On pourrait offrir une capacité fret et là aussi, baisser les prix.